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style.

Publié le 10/12/2013

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style. n.m., ensemble des spécificités qui caractérisent l'écriture d'un sujet, individuel ou collectif (écrivain, école littéraire, groupement politique) ; par extension, manière de créer - en peinture, sculpture, etc. - et ensemble des caractéristiques communes aux oeuvres d'une même époque. Ce terme peut également être utilisé comme un équivalent légèrement vieilli de « discours » dans les expressions style direct, style indirect, ou encore comme un équivalent de « niveau » ou de « registre » dans des expressions telles que style oral, familier, soutenu, populaire. Au cours de sa très longue histoire, la notion de style a toujours été rattachée à la notion d'écriture : le style, c'est étymologiquement le poinçon de métal, d'os ou d'ivoire avec lequel les Anciens inscrivaient les lettres sur des tablettes enduites de cire. Le sens moderne du mot comme « spécificité d'une écriture » apparaît plus ou moins nettement en français dès le XIVe siècle, puis, sans ambiguïté, chez Rabelais, en 1532. Le style, objet de la stylistique. Selon les époques, le style a donné lieu à diverses approches. Bien avant la création, sous son nom, de la stylistique (qui d'ailleurs n'a pas toujours eu pour objet le style), la rhétorique s'est donné les moyens de décrire les particularités de l'écriture : l'inventaire des figures - et notamment des plus importantes d'entre elles : métaphore, métonymie, synecdoque - est toujours utilisé par les spécialistes contemporains de la stylistique, non sans avoir été intégré - à la suite, notamment, de Roman Jakobson - dans une théorie explicite des fonctions du langage. La stylistique apparaît sous ce nom d'abord en allemand (Stilistik), puis en anglais (stylistics). C'est le linguiste genevois Charles Bally qui lui conféra son premier statut scientifique ( Précis de stylistique, 1905, puis Traité de stylistique française, 1909), sans toutefois s'intéresser spécifiquement au style littéraire. Au cours du XX e siècle, elle a hésité entre plusieurs directions : stylistique génétique de l'Autrichien Léo Spitzer (1887-1960), dont la visée, en dehors de tout dogmatisme scientifique, est de repérer le principe organisateur (l'« étymon ») du texte ( Stilstudien, 1928) ; stylistique de l'écart, illustrée notamment par les travaux quantitatifs de Pierre Guiraud ; stylistique des intentions, pratiquée non sans talent par de nombreux universitaires français autour des années soixante. En même temps, la stylistique suivait l'évolution de la linguistique : la stylistique structurale se modelait sur la linguistique structurale, et les grammaires génératives développaient une stylistique générative. Le développement de la sémiotique et son extension au champ de la littérature (avec notamment les travaux de Roland Barthes et de Greimas) ont failli, autour des années 1965-1970, entraîner la disparition de la stylistique, ou à tout le moins son intégration, à titre de composante plus ou moins ancillaire, à une théorie générale des significations littéraires. Certains développements contemporains vont, à l'inverse, dans le sens d'une autonomisation de la stylistique, qui retrouve d'ailleurs à la fois la rhétorique renouvelée et les analyses jakobsoniennes de la littérarité et de la fonction poétique du langage. Bien que les catégories retenues soient floues et fluctuantes, on peut dire que le style d'un auteur, qui est censé se retrouver dans l'ensemble de son oeuvre, résulte de la combinaison de différents éléments : le choix des mots, le rythme des phrases (longues phrases de Proust ou sécheresse de Camus), la ponctuation (points de suspension chez Céline), etc. Pour Buffon, « le style est l'homme même ». De même, chaque peintre possède son propre style ; aucun ne travaille la toile de la même façon. La touche, le dessin, certains détails et l'expression qu'il donne à ses modèles caractérisent son style. Ainsi, Pontormo formait toujours de la même façon les yeux de ses personnages, petits, ronds, enfoncés dans l'orbite. Les styles à travers les époques. L'étude stylistique des civilisations occidentales implique la connaissance des arts grec et romain, qui firent partie, de façon récurrente, du vocabulaire ornemental des époques postérieures. Trouvant son origine dans des civilisations remontant au IIIe millénaire, l'art grec, qui comporta longtemps une multitude d'écoles diverses, réalisa une certaine unité à partir du VIe siècle avant J.-C. Deux ordres étaient alors utilisés en architecture : l'ordre dorique en Grèce continentale et occidentale, l'ordre ionique en Asie Mineure et dans les îles. La Grèce classique accomplit la délicate synthèse de ces deux ordres décoratifs, tandis que se répandait l'ordre corinthien ; la sculpture, à son apogée, donna de l'homme une image à la fois idéalisée et réaliste, qui allait rester jusqu'à nos jours une des références majeures de cet art. L'art romain s'inspira fortement de l'art grec ; si la peinture et la sculpture manquent souvent d'originalité, on note cependant un certain sens du réalisme et l'exactitude des traits et des postures. L'architecture urbaine demeure la meilleure contribution de l'art romain ; les inventions de l'arche et de la voûte furent perfectionnées. Après la chute de l'Empire romain d'Occident apparut l'art byzantin, marqué par le goût d'une certaine pompe et par le hiératisme des figures. Le style roman, qui lui succéda, se caractérise en architecture par l'emploi du plein cintre pour les ouvertures, rares et étroites, et par l'apparence massive des bâtiments aux volumes étagés. L'important décor sculpté ou peint était consacré à la représentation didactique de thèmes religieux et visait à capter l'essence des choses plus que leur apparence réaliste. Dans l'art gothique, la cathédrale obéit à une organisation et une ornementation rigoureuses, liées à une vision symbolique du monde. Cette rigueur s'accompagna d'une recherche plus naturaliste dans la représentation des choses et des êtres, désormais individualisés. La Renaissance bouleversa l'ordonnance gothique en réinterprétant l'héritage antique. Le décor fut puisé dans le répertoire ornemental gréco-romain ; la formulation des règles de la perspective contribua à développer le goût de la symétrie et des formes géométriques. Le style baroque modifia cette stabilité en introduisant le mouvement, l'asymétrie, les couleurs chaudes et violentes. La théâtralité baroque fut refusée par les tenants du classicisme ; le style Louis XIII, correspondant à une époque de transition, affirmait déjà les caractéristiques du grand style classique français. Expression d'une époque éprise de majestueux et de solennel, le style Louis XIV se caractérise en architecture par le goût du grandiose et du symétrique. Le mobilier fut adapté aux vastes proportions des demeures : de dimensions importantes, il se para d'un riche revêtement, marqueterie de cuivre et d'écaille, ornements de bronze doré. Le style Louis XV désigne un mobilier destiné à des appartements plus intimes et fait pour le confort et le délassement. On note l'apparition de meubles nouveaux : commodes, marquises, bergères, sofas, etc. Les formes devinrent plus souples. Plus légers, ces meubles pouvaient être déplacés plus facilement ; ils étaient décorés avec une certaine exubérance (style rocaille ou rococo). Le style Louis XVI fit son apparition vers 1755. Il se caractérise par un retour à la sobriété, la prédominance des lignes droites, l'élégance et le délié des formes, la présence de motifs inspirés de l'antique. Il marqua les débuts du néoclassicisme, style fondé sur l'observation minutieuse des règles esthétiques de l'Antique ; l'ordre dorique fut remis à l'honneur. À partir de 1850 régna une certaine confusion. Les différents styles du passé furent copiés et mêlés sans discrimination ; l'exubérance des formes et le confort primèrent l'originalité (style néogothique ou troubadour, styles inspirés de l'Orient, des mondes étrusque ou babylonien). Au début du XXe siècle, le modern style apporta un nouveau vocabulaire formel, inspiré de la nature et dominé par la ligne courbe. En réaction contre l'aspect artificiel et volontairement décadent du modern style, le fonctionnalisme prôna l'assujettissement de la forme à la fonction ; l'ornementation sculptée ou adventice disparut au profit d'une simplicité dépouillée qui insistait sur la pureté des lignes et des formes. De nos jours, nous restons largement tributaires de l'esprit fonctionnaliste ; face à cette tendance rationaliste, qui conduit parfois à la pauvreté d'invention et à la sécheresse, les créateurs représentant le mouvement postmoderne cherchent à renouer avec les acquis culturels légués par notre passé en réintroduisant dans la décoration et l'architecture une ornementation qui tienne compte de la fantaisie et de l'imagination, tout en évoquant les styles qui jalonnent notre histoire. Les limites des classifications. Ainsi, l'histoire de l'art occidental peut être découpée en périodes successives : le roman, le gothique, la Renaissance, le baroque... Les régions possèdent également leurs styles : on peut parler notamment d'un style toscan, vénitien ou flamand. Toutes ces définitions résultent nécessairement de généralisations ; les oeuvres types sont très rares. Par ailleurs, les styles recouvrent des périodes historiques que l'on ne peut dater avec précision ; ainsi, le style Louis XV ne coïncide pas totalement avec le règne de ce souverain. Les évolutions sont lentes, elles comptent des périodes de transition, des traits récurrents ; certains artistes traversent plusieurs périodes stylistiques. En outre, les artistes voyagent, contre leur gré parfois ; les artisans protestants ont ainsi répandu le style Louis XIV dans les pays où ils s'étaient réfugiés après la révocation de l'édit de Nantes. C'est dans leurs différences les uns par rapport aux autres que les styles sont sensibles. L'unité d'une époque ou d'un pays doit être nuancée pour ôter toute rigidité à cette grammaire des styles. Le passage d'un style à l'autre a également fait l'objet de nombreuses réflexions. Les styles se succédaient-ils toujours de l'archaïque au baroque avant de connaître la décadence ? Ce schéma organique n'a qu'une valeur imagée ; ainsi le maniérisme est-il envisagé comme un style à part entière après avoir été longtemps considéré comme la fin décadente de la Renaissance. Les styles évoluent de façon complexe, et il convient de les envisager avec une grande prudence. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats architecture - Les formes d'architecture art Art déco Art nouveau Bally Charles baroque - Architecture Byzance - Beaux-arts civilisation classicisme - Beaux-arts décoratifs (arts) discours fonctionnalisme - 1.ARCHITECTURE Greimas Algirdas-Julien Jakobson Roman Ossipovitch kitsch mobilier - L'évolution des styles en Occident modern style néoclassicisme ordre - 1.ARCHITECTURE peinture - Le travail du peintre - La touche Renaissance - Les principes artistiques de la Renaissance rhétorique r ococo roman (art) sémiotique style international

« dorique en Grèce continentale et occidentale, l'ordre ionique en Asie Mineure et dans les îles.

La Grèce classique accomplit la délicate synthèse de ces deux ordres décoratifs, tandis que se répandait l'ordre corinthien ; la sculpture, à son apogée, donna de l'homme une image à la fois idéalisée et réaliste, qui allait rester jusqu'à nos jours une des références majeures de cet art.

L'art romain s'inspira fortement de l'art grec ; si la peinture et la sculpture manquent souvent d'originalité, on note cependant un certain sens du réalisme et l'exactitude des traits et des postures.

L'architecture urbaine demeure la meilleure contribution de l'art romain ; les inventions de l'arche et de la voûte furent perfectionnées. Après la chute de l'Empire romain d'Occident apparut l'art byzantin, marqué par le goût d'une certaine pompe et par le hiératisme des figures.

Le style roman, qui lui succéda, se caractérise en architecture par l'emploi du plein cintre pour les ouvertures, rares et étroites, et par l'apparence massive des bâtiments aux volumes étagés.

L'important décor sculpté ou peint était consacré à la représentation didactique de thèmes religieux et visait à capter l'essence des choses plus que leur apparence réaliste.

Dans l'art gothique, la cathédrale obéit à une organisation et une ornementation rigoureuses, liées à une vision symbolique du monde.

Cette rigueur s'accompagna d'une recherche plus naturaliste dans la représentation des choses et des êtres, désormais individualisés. La Renaissance bouleversa l'ordonnance gothique en réinterprétant l'héritage antique. Le décor fut puisé dans le répertoire ornemental gréco-romain ; la formulation des règles de la perspective contribua à développer le goût de la symétrie et des formes géométriques.

Le style baroque modifia cette stabilité en introduisant le mouvement, l'asymétrie, les couleurs chaudes et violentes.

La théâtralité baroque fut refusée par les tenants du classicisme ; le style Louis XIII, correspondant à une époque de transition, affirmait déjà les caractéristiques du grand style classique français.

Expression d'une époque éprise de majestueux et de solennel, le style Louis XIV se caractérise en architecture par le goût du grandiose et du symétrique.

Le mobilier fut adapté aux vastes proportions des demeures : de dimensions importantes, il se para d'un riche revêtement, marqueterie de cuivre et d'écaille, ornements de bronze doré.

Le style Louis XV désigne un mobilier destiné à des appartements plus intimes et fait pour le confort et le délassement. On note l'apparition de meubles nouveaux : commodes, marquises, bergères, sofas, etc. Les formes devinrent plus souples.

Plus légers, ces meubles pouvaient être déplacés plus facilement ; ils étaient décorés avec une certaine exubérance (style rocaille ou rococo).

Le style Louis XVI fit son apparition vers 1755.

Il se caractérise par un retour à la sobriété, la prédominance des lignes droites, l'élégance et le délié des formes, la présence de motifs inspirés de l'antique.

Il marqua les débuts du néoclassicisme, style fondé sur l'observation minutieuse des règles esthétiques de l'Antique ; l'ordre dorique fut remis à l'honneur. À partir de 1850 régna une certaine confusion.

Les différents styles du passé furent copiés et mêlés sans discrimination ; l'exubérance des formes et le confort primèrent l'originalité (style néogothique ou troubadour, styles inspirés de l'Orient, des mondes étrusque ou babylonien).

Au début du XX e siècle, le modern style apporta un nouveau vocabulaire formel, inspiré de la nature et dominé par la ligne courbe.

En réaction contre l'aspect artificiel et volontairement décadent du modern style, le fonctionnalisme prôna l'assujettissement de la forme à la fonction ; l'ornementation sculptée ou adventice disparut au profit d'une simplicité dépouillée qui insistait sur la pureté des lignes et des formes.

De nos jours, nous restons largement tributaires de l'esprit fonctionnaliste ; face à cette tendance rationaliste, qui conduit parfois à la pauvreté d'invention et à la sécheresse, les créateurs représentant le mouvement postmoderne cherchent à renouer avec les acquis culturels légués par notre passé en réintroduisant dans la décoration et l'architecture une ornementation qui tienne compte de la fantaisie et de l'imagination, tout en évoquant les styles qui jalonnent notre histoire. Les limites des classifications. Ainsi, l'histoire de l'art occidental peut être découpée en périodes successives : le roman, le gothique, la Renaissance, le baroque...

Les régions possèdent également leurs styles : on peut parler notamment d'un style toscan, vénitien ou flamand. Toutes ces définitions résultent nécessairement de généralisations ; les œuvres types sont très rares.

Par ailleurs, les styles recouvrent des périodes historiques que l'on ne peut dater avec précision ; ainsi, le style Louis XV ne coïncide pas totalement avec le règne de. »

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