surgénérateur ou surrégénérateur.

surgénérateur ou surrégénérateur. n.m., centrale nucléaire dont le cycle produit plus de combustible qu'il n'en consomme. Dans les centrales nucléaires classiques à neutrons ralentis, le combustible est la faible proportion (3 %) d'isotope 235 d'uranium qu'on a ajoutée à l'uranium 238 naturel. Au cours du cycle, le combustible est brûlé et du plutonium 239 apparaît comme déchet. Un surgénérateur est une centrale nucléaire dans laquelle le combustible est le plutonium 239, matériau fissile qui fournit trois neutrons par atome. Un de ces neutrons sert à entretenir la chaîne, les deux autres servant à transmuter l'uranium 238 en plutonium 239 ; il y a enrichissement en combustible. Les avantages des surgénérateurs. L'avantage économique le plus évident est le cycle de surgénération : le réacteur fournit son propre combustible à partir du combustible usé des centrales classiques, d'où une importante économie d'uranium, l'énergie extraite par atome d'uranium étant ainsi cent fois plus grande que dans un réacteur à uranium enrichi. En outre, l'absence de modérateur destiné à ralentir les neutrons simplifie la construction du coeur du réacteur. Celui-ci fonctionne à une température nettement plus élevée que les réacteurs à ralentisseurs, ce qui augmente le rendement thermique du convertisseur chaleur/électricité. La structure du surgénérateur. L'eau étant un ralentisseur de neutrons, on ne peut pas l'employer dans un surgénérateur. Le fluide « caloporteur », c'est-à-dire qui exporte la chaleur du coeur vers les circuits d'utilisation, est du sodium fondu. Le coeur baigne dans du sodium fondu (circuit primaire), qui échange sa chaleur avec, de nouveau, du sodium fondu (circuit secondaire). Celui-ci échange sa chaleur avec de l'eau sous pression qui, vaporisée, entraîne les turbines. Le réacteur le plus puissant est Superphénix, construit à Creys-Malville (dans l'Isère), d'une puissance théorique de 1200 MW ; arrêté pendant quatre ans, il a été remis en service en 1994 pour être affecté à des activités de recherche et d'incinération de déchets nucléaires. Les inconvénients des surgénérateurs. L'avidité du sodium pour l'oxygène fait que, même à froid, il décompose l'eau avec un fort dégagement de chaleur allant jusqu'à l'inflammation. Tout contact entre le sodium fondu et l'eau entraînerait une explosion du mélange. Or les deux substances, dans l'échangeur thermique, ne sont séparées que par une cloison en acier. Les problèmes de corrosion posés par le contact sodium/acier, rencontrés pour les cuves, les échangeurs et les pompes, sont des problèmes nouveaux et encore mal maîtrisés, ce qui rend, sinon aléatoire, du moins extrêmement onéreuse la garantie de sécurité dans le fonctionnement d'un surgénérateur. Pour ces raisons, tous les pays, sauf la France, ont, au moins temporairement, renoncé aux programmes de surgénération. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats centrales - Les centrales nucléaires énergie - Les sources d'énergie industrielles - L'énergie nucléaire plutonium réacteur - 3.INDUSTRIE NUCLÉAIRE Les livres surgénérateur, page 4961, volume 9