Devoir de Philosophie

technique.

Publié le 10/12/2013

Extrait du document

technique
technique. n.f., (du grec tekhnê, « art », « industrie »), au sens restreint, ensemble de procédés permettant la production régulière de certains objets ou garantissant l'obtention de certains effets. La technique est, en ce premier sens, synonyme de savoir-faire acquis dans une activité déterminée, c'est-à-dire d'un système codifié de gestes et de règles intériorisés par les individus afin de reproduire de multiples fois un objet ou un effet. Au sens général, la technique est l'ensemble des dispositifs matériels dont se dote un groupe humain pour agir efficacement sur son environnement et satisfaire ses besoins. Le terme de technique, en ce second sens, désigne indifféremment tous les instruments (outils, machines, mécanismes ou automates) issus de l'expérience ou de la science, grâce auxquels le groupe s'approprie la nature et la soumet à ses propres fins. Ce terme englobe aujourd'hui également tous les instruments de gestion de l'activité collective (de comptabilité, de classification, etc.) utilisés par l'État moderne et les entreprises. Le développement technique en Occident. La société occidentale a connu depuis le XVIIe siècle un développement technique sans précédent dans l'histoire humaine. Les travaux de Galilée, de Newton et de Descartes dans les domaines de la physique et des mathématiques ont donné une impulsion décisive à ce développement. Présupposant, à l'encontre de la philosophie aristotélicienne, l'existence d'une analogie entre les processus naturels et les processus techniques, ces travaux ont permis en effet de dépasser le mépris, traditionnel depuis l'Antiquité grecque, des savants à l'égard des problèmes « matériels ». Voir aussi le dossier techniques (histoire des). C'est à cette époque qu'apparut la définition classique de la technique comme « application de la science », et le progrès de ces deux activités désormais liées fut dès lors stimulé par l'apparition et la généralisation progressive du système capitaliste fondé sur la rationalisation et la mécanisation de la production. Nous assistons aujourd'hui à l'aboutissement, à l'échelle mondiale, du processus d'industrialisation de toutes les formes d'activité humaine impliquées par ce mode de production. Mais le caractère inégal et conflictuel du développement économique que ce dernier entraîne, l'accroissement et le perfectionnement des moyens de destruction qui l'ont accompagné, conduisent aujourd'hui à réinterroger la nécessité du progrès technique. La crise de la technique. Si elle reste perçue comme la condition sine qua non de notre prospérité économique et du bien-être quotidien qu'elle engendre, la technique suscite aussi aujourd'hui une certaine inquiétude. On assiste de plus en plus à la constitution de mouvements ou d'associations se préoccupant, tels les mouvements écologiques, de contrôler les effets négatifs du développement industriel sur notre environnement ou de lutter, telles les associations de consommateurs ou d'usagers, contre la mauvaise qualité des biens et des services, voire contre la déshumanisation qu'ils induisent. La dénonciation de la technocratie, entendue à la fois comme système de pouvoir privilégiant le point de vue de l'efficacité technique sur celui de la volonté générale, et comme groupe de fonctionnaires ou de cadres confisquant à leur profit l'autorité de l'État, a pris progressivement la place que la dénonciation du capitalisme occupait, au XIXe siècle, dans les débats publics. Technique et éthique. Cette crainte de la technocratie va de pair avec la professionnalisation progressive, dans notre société, de nombre d'activités autrefois considérées comme des activités ordinaires et ne supposant pas l'acquisition d'une compétence spécifique - ce qu'atteste par exemple la multiplication récente des professionnels de la « communication », du « conseil », de la « relation », de la « médiation ». Le développement de la technique ne signifie plus seulement, comme au XIXe siècle, soumission du travailleur aux exigences souvent inhumaines du système technique de la grande entreprise. Elle entraîne de plus en plus la perte d'autonomie de décision des individus sur le contenu de leur existence quotidienne, sur laquelle s'exerce la domination sans partage du jugement de l'expert (du médecin, du conseiller d'orientation, de l'urbaniste, etc.). La prise de conscience du risque d'inhumanité inhérent à la monopolisation par les experts du pouvoir de décision dans la vie publique - qu'illustre parfaitement, en France et en Allemagne, la distribution du sang contaminé par le virus HIV à des hémophiles - suscite du même coup, dans la plupart des pays occidentaux, une généralisation de la réflexion sur les problèmes éthiques que posent l'utilisation de certaines techniques, la création d'instances de contrôle (comités d'éthique) et l'élaboration de codes de déontologie pour les professions qui n'en sont pas pourvues. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats automatisation automatisme machine mécanisme production rationalisation savoir-faire sciences (histoire des) - Quelques réflexions en forme de conclusion sciences (histoire des) - Quelques réflexions en forme de conclusion - Introduction techniques (histoire des) - La civilisation industrielle moderne technocratie technologie
technique

« Technique et éthique. Cette crainte de la technocratie va de pair avec la professionnalisation progressive, dans notre société, de nombre d'activités autrefois considérées comme des activités ordinaires et ne supposant pas l'acquisition d'une compétence spécifique – ce qu'atteste par exemple la multiplication récente des professionnels de la « communication », du « conseil », de la « relation », de la « médiation ».

Le développement de la technique ne signifie plus seulement, comme au XIX e siècle, soumission du travailleur aux exigences souvent inhumaines du système technique de la grande entreprise.

Elle entraîne de plus en plus la perte d'autonomie de décision des individus sur le contenu de leur existence quotidienne, sur laquelle s'exerce la domination sans partage du jugement de l'expert (du médecin, du conseiller d'orientation, de l'urbaniste, etc.).

La prise de conscience du risque d'inhumanité inhérent à la monopolisation par les experts du pouvoir de décision dans la vie publique – qu'illustre parfaitement, en France et en Allemagne, la distribution du sang contaminé par le virus HIV à des hémophiles – suscite du même coup, dans la plupart des pays occidentaux, une généralisation de la réflexion sur les problèmes éthiques que posent l'utilisation de certaines techniques, la création d'instances de contrôle (comités d'éthique) et l'élaboration de codes de déontologie pour les professions qui n'en sont pas pourvues. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats automatisation automatisme machine mécanisme production rationalisation savoir-faire sciences (histoire des) - Quelques réflexions en forme de conclusion sciences (histoire des) - Quelques réflexions en forme de conclusion - Introduction techniques (histoire des) - La civilisation industrielle moderne technocratie technologie. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles