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Tourgueniev ou Tourguenev Ivan Sergueïevitch, 1818-1883, né à Orel, écrivain russe.

Publié le 11/12/2013

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Tourgueniev ou Tourguenev Ivan Sergueïevitch, 1818-1883, né à Orel, écrivain russe. On ne peut qu'être frappé par la régularité avec laquelle les récits de Tourgueniev mettent aux prises des hommes faibles et frustrés et des femmes dominatrices et impérieuses, comme si Tourgueniev n'avait pu s'empêcher d'explorer les moindres recoins logiques de la structure familiale ou amoureuse qui fut la sienne : sa mère usa d'un pouvoir despotique face à un époux soumis qui finit par s'enfuir, et lui-même tomba amoureux d'une grande cantatrice, Pauline Viardot, qu'il suivit avec constance, et apparemment platoniquement, dans ses tournées européennes. Roman et psychologie. Mais si Tourgueniev put apparaître comme un être faible, hanté par l'échec et psychologiquement fragile, en contraste avec son physique de géant placide, ses récits témoignent d'une acuité de perception et d'un art souverain de la description des moeurs. Quoiqu'il ait fréquenté les universités de Moscou et de Berlin, il parut toujours moins profond penseur que Tolstoï. C'est que la pensée, pour lui, s'approfondit moins dans de longs monologues ou d'abruptes réflexions que dans la confrontation des êtres et le choc des dialogues (en cela, il s'avère plus proche de Dostoïevski). Sans doute aussi, ses dénonciations de l'esclavage ou ses réflexions sur le pouvoir politique ne parurent jamais assez affirmées aux yeux des engagés de droite ou de gauche, car elles étaient toujours insérées dans des intrigues psychologiques. Ses Récits d'un chasseur (1852) le lancèrent dans le monde littéraire, mais ce furent ses romans (Roudine, 1856 ; Une nichée de gentilshommes, 1859 ; Premier Amour, 1860 ; À la veille, 1860 ; Pères et fils, 1862 ; Fumée, 1867 ; les Eaux printanières, 1871) qui firent sa gloire et lui donnèrent une place prééminente en Russie comme en Europe, en particulier en France où il séjourna fréquemment à partir de 1856 (nombre de ses romans parurent d'ailleurs simultanément en russe et en français). Partagé entre la Russie (où, en 1852, un hommage à Nikolaï Gogol un peu trop appuyé lui valut d'être assigné à résidence par le tsar, avant d'être autorisé à quitter la Russie) et l'Europe, Tourgueniev permit à la littérature russe de pénétrer dans les cercles littéraires européens. Lié à George Sand, Mérimée, Flaubert, Zola, ainsi qu'aux Goncourt, il connut un immense succès avec sa pièce Un mois à la campagne, écrite en 1850, qui fut jouée à Paris en 1879. Il s'éteignit à Bougival près de Paris, veillé par celle qu'il avait si pieusement suivie dans ses déplacements et si longuement aimée, Pauline Viardot. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Russie - Arts - Littérature - L'épanouissement de la littérature au XIXe siècle Les livres Tourgueniev Ivan Sergueïevitch, page 5234, volume 10 Russie - portrait d'Ivan Tourgueniev, par Hédouin, page 4547, volume 8

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