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Trente Ans (guerre de).

Publié le 13/12/2013

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Trente Ans (guerre de). nom donné au conflit qui ravagea l'Europe de 1618 à 1648. Caractères généraux. Ce fut un conflit d'ordre à la fois religieux et politique, dont les conséquences furent capitales pour l'Allemagne et pour l'Europe en général. D'abord guerre civile à l'intérieur des États de la maison d'Autriche, il s'étendit à tous les États allemands, puis il devint une guerre européenne du fait de l'intervention successive du Danemark, de la Suède, des Provinces-Unies, de l'Espagne et de la France. Cette guerre, commencée en 1618, prit fin en 1648, aux traités de Westphalie, mais elle se prolongea entre la France et l'Espagne jusqu'à la paix des Pyrénées en 1659. Elle fut surtout menée par des chefs de mercenaires (condottieri), qui recrutaient des troupes, même parmi les criminels, et se battaient pour le compte des princes qui les payaient. Leurs bandes indisciplinées sillonnèrent l'Allemagne en tout sens pendant trente ans, vivant de vols et de pillages, se livrant à toutes sortes de destructions et d'atrocités. L'Allemagne en sortit entièrement dévastée, et sa population passa de 16 millions à 8 millions d'habitants. Les estampes de Jacques Callot ont laissé sur ces cruautés un témoignage fidèle. La guerre fut l'occasion de quelques modifications dans l'armement : c'est ainsi que le mousquet remplaça l'arquebuse et que la cavalerie fut débarrassée de ses pesantes cuirasses. Mais l'artillerie, lourde à déplacer, était encore de faible portée. Au début, le conflit fut la suite des luttes religieuses du siècle précédent consécutives à la Réforme. La paix d'Augsbourg, intervenue en 1555, n'était pas respectée : des prélats catholiques continuaient à passer à la Réforme et sécularisaient à leur profit les biens d'Église. D'autre part, cette paix ne reconnaissait pas le calvinisme, qui s'était répandu dans la région rhénane. Enfin, la Contre-Réforme, sous l'impulsion des jésuites, avait restauré le catholicisme dans plusieurs États, dont la Bavière et la Bohême, menaçant les autres États protestants. Avec l'avènement, en 1619, de Ferdinand II comme empereur du Saint Empire romain germanique, le conflit ne tarda pas à devenir politique. Catholique intransigeant, Ferdinand II nourrit l'ambition, non seulement de rétablir l'unité religieuse dans ses États, mais aussi de faire de l'Empire une monarchie centralisée. Les trois cent cinquante principautés et villes libres qui constituaient l'Empire défendirent leurs « libertés » contre l'extension du pouvoir impérial. Cette même prétention constituait un danger pour la France, comme au temps de Charles Quint, et, pour l'écarter, elle se posa en défenseur des « libertés germaniques ». Principaux événements. Un temple ayant été fermé à Prague et le culte protestant interdit dans la ville, le palais royal (Hrad?any) fut envahi, le 23 mai 1618, et deux lieutenants-gouverneurs furent défenestrés. Cette « défenestration de Prague » donna le signal de la lutte. Puis, la couronne de Bohême étant élective, les nobles tchèques prononcèrent la déchéance du roi Ferdinand II et le remplacèrent par l'Électeur palatin Frédéric V, qui accepta et fut couronné à Prague à l'automne 1619. Peu après, Ferdinand II, devenu empereur, prit à son service l'armée bavaroise de Tilly, qui écrasa les Tchèques à la Montagne Blanche, le 8 novembre 1620. Une répression féroce s'ensuivit : le royaume devint possession héréditaire des Habsbourg, la religion protestante fut proscrite, la langue allemande substituée à la langue tchèque, les chefs de l'insurrection furent décapités, des milliers de familles chassées du pays, une aristocratie foncière allemande installée sur les terres confisquées des nobles rebelles. De plus, Ferdinand II déclara l'Électeur palatin déchu de ses titres et de ses biens, qui furent transférés au duc de Bavière. Dès lors, tous les princes protestants de l'Empire se sentirent menacés, et ils firent appel au roi de Danemark, Christian IV. Ferdinand II engagea un chef de mercenaires, Albrecht von Wallenstein, qui recruta trente mille hommes, battit les Danois, dont le royaume fut envahi et qui durent signer le traité de Lübeck en mai 1629. Grisé par sa victoire, l'empereur promulgua l'édit de Restitution, d'après lequel les terres d'Église sécularisées depuis 1553 devaient être restituées, et il chargea Wallenstein d'en assurer l'application. En même temps, il songea à rendre la couronne impériale héréditaire dans sa famille, et il convoqua la diète de Ratisbonne pour faire élire son fils, par anticipation, « roi des Romains ». Devant le péril qu'eût représenté cet accroissement de la puissance de la maison de Habsbourg - dont, par ailleurs, un membre régnait sur l'Espagne, les Pays-Bas et une partie de l'Italie du Nord -, Richelieu intervint auprès de tous ceux qu'alarmaient les ambitions de Ferdinand II. Il obtint l'entrée dans la guerre du roi de Suède, Gustave-Adolphe, et, à la diète de Ratisbonne, le Père Joseph, l'« Éminence grise », collaborateur de Richelieu, contribua à faire échouer tous les projets de l'empereur, qui fut même obligé de renoncer à l'armée de Wallenstein. L'armée suédoise, qui était une armée nationale, disciplinée, disposant d'un armement à tir plus rapide et qui avait adopté une tactique nouvelle, débarqua en Allemagne en juillet 1630, conquit la Poméranie, écrasa l'armée de Tilly à Breitenfeld, près de Leipzig, en septembre 1631, s'empara de Mayence, puis marcha sur la Bavière, remporta la victoire du Lech, où Tilly fut tué en avril 1632, remonta en Saxe et défit l'armée de Wallenstein rappelée en hâte, à la bataille de Lützen, où Gustave-Adolphe fut mortellement blessé le 16 novembre 1632. Ferdinand II fit assassiner, en 1634, Wallenstein qui projetait de rétablir à son profit le royaume de Bohême. Privée de son chef, l'armée suédoise subit un désastre à Nordlingen en 1634. Bernard de Saxe-Weimar, autre chef de mercenaires, prit alors le commandement des forces protestantes, et Richelieu fit intervenir la France directement dans la lutte en déclarant la guerre à l'Espagne, qui s'était emparée des possessions de l'archevêque-Électeur de Trèves. Bernard de Saxe-Weimar occupa l'Alsace, mais les troupes espagnoles envahirent la France : elles assiégèrent Saint-Jean-de-Luz, mirent le siège devant Saint-Jean-de-Losne, en Franche-Comté, et, au nord, atteignirent la Somme et s'emparèrent de Corbie. Cependant, elles furent contenues, puis repoussées : Arras fut reprise en 1640, le Roussillon fut conquis en 1642 et l'armée de Bernard de Saxe-Weimar passa, à la mort de ce dernier, au service de la France. Après la mort de Richelieu, Mazarin continua sa politique. Les Espagnols furent battus à Rocroi, le 19 mai 1643, par le duc d'Enghien, futur prince de Condé ; en 1644, Turenne remporta en Allemagne la victoire de Fribourg, celle de Nordlingen en 1645, et menaça Vienne. Les Suédois enlevèrent Prague par surprise. Complétez votre recherche en consultant : Les livres Trente Ans (guerre de), page 5271, volume 10 Les traités de Westphalie. Face à la menace qui pesait sur sa capitale, l'empereur se résigna à faire la paix. L'épuisement étant d'ailleurs général, des négociations avaient commencé en 1644 dans deux villes de Westphalie, à Münster et à Osnabrück, où furent signés une série de traités le 24 octobre 1648. L'Espagne reconnaissait l'indépendance des Provinces-Unies, mais se refusa à traiter avec la France, alors affaiblie par la Fronde. La possession par la France des Trois-Évêchés, Metz, Toul et Verdun, qu'elle occupait depuis 1552, et de Pignerol, en Italie, fut confirmée. L'Empereur cédait à la France les terres impériales en Alsace (excepté Strasbourg). La Suède reçut la Poméranie occidentale et les bouches de l'Oder, ainsi que les territoires des évêchés sécularisés de Brême et de Verden, entre l'Elbe et la Weser. Le duc de Bavière conservait le haut Palatinat et le titre d'Électeur ; le Palatinat rhénan était rendu à l'Électeur palatin, qui recouvrait sa qualité d'Électeur. Le Brandebourg s'agrandit de la Poméranie orientale, de Magdebourg, des duchés de Clèves et de Juliers et de l'évêché de Minden, prenant ainsi pied dans la Rhénanie. Le calvinisme fut reconnu au même titre que le luthéranisme ; les princes conservaient le droit de choisir leur religion et de l'imposer à leurs sujets, selon le principe cujus regio, ejus religio (« à chacun la religion de son souverain ») ; les sécularisations antérieures à 1624 furent maintenues. Le Saint Empire romain germanique était morcelé en plus de trois cent cinquante États souverains ; la couronne impériale demeurait élective et l'empereur continuait à n'avoir qu'un pouvoir nominal. La France et la Suède, garantes de l'application des traités, eurent un siège à la diète d'Empire, sans laquelle l'empereur ne pouvait rien. Ainsi, à la suite de ces guerres, la Bohême cessa d'exister en tant que royaume indépendant, et elle ne renaquit qu'avec les traités qui suivirent la Première Guerre mondiale. Quant à l'Allemagne, qui mit plus d'un siècle à se relever de ses ruines, elle demeura un pays d'organisation médiévale jusqu'à la suppression du Saint Empire romain germanique par Napoléon Ier e n 1806. Mais l'électorat de Brandebourg commença son ascension, qui le conduisit à devenir un royaume, puis l'État le plus puissant de l'Allemagne, dont il devait exclure l'Autriche. Ces traités sont ainsi une date capitale dans l'histoire de l'Allemagne et de l'Europe ; ils marquent le début d'une politique que l'on a appelée « l'équilibre européen » et qui a consisté dans une répartition des forces telle qu'aucun État ne devienne assez puissant pour menacer l'indépendance des autres. Le maintien de cet équilibre fut dès lors la préoccupation dominante des États en Europe. Complétez votre recherche en consultant : Les livres Allemagne - la situation politique au lendemain des traités de Westphalie (1648), page 156, volume 1 La paix des Pyrénées. Bien que ses troupes eussent subi un nouveau désastre à Lens, le 20 août 1648, le roi d'Espagne, Philippe IV, avait refusé de faire la paix avec la France, espérant tirer profit des troubles survenus alors que Mazarin gouvernait le pays, et notamment de la Fronde. La guerre se prolongea pendant plus de dix ans, marquée par des combats indécis. Finalement, Mazarin gagna l'alliance de Cromwell, et la victoire franco-anglaise des Dunes, près de Dunkerque, en 1658, contraignit le roi d'Espagne à traiter. La paix des Pyrénées, signée le 7 novembre 1659, reconnut à la France la possession de l'Artois, de quelques places fortes sur la frontière du Nord, ainsi que celle du Roussillon et de la Cerdagne. Le traité stipulait en outre, comme gage de la paix, le mariage de Louis XIV avec la fille aînée de Philippe IV, Marie-Thérèse, qui abandonnait ses droits sur la couronne d'Espagne moyennant le paiement d'une dot de 500 000 écus d'or. Cette clause fut à l'origine de la politique extérieure de Louis XIV. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Allemagne - Histoire - L'Allemagne moderne - La crise de la Réforme Alsace Autriche - Histoire Autriche - Histoire - L'Autriche des Habsbourg Bohême Callot Jacques Christian - Christian IV Compiègne Danemark - Histoire - La Scandinavie déchirée Empire romain germanique (Saint) Espagne - Histoire - Suprématie et déclin Europe - Histoire - Divisions religieuses et équilibre européen Ferdinand France - Histoire - La construction de la France (1285-1661) - Vers l'absolutisme royal : le temps des cardinaux Frédéric - PALATINAT - Frédéric V Gassion (Jean, comte de) Gustave - Gustave II Adolphe Habsbourg Hambourg Hongrie - Histoire - La Hongrie sous double tutelle ligue Mathias de Habsbourg Montagne Blanche Olivares (Gaspar de Guzmán, comte-duc d') Prague Pyrénées (traité ou paix des) Rákóczi - Rákóczi Georges Ier Réforme Richelieu (Armand Jean du Plessis, cardinal de) Saxe-Weimar (Bernard, duc de) Suède - Histoire - Une puissance balte tchèque (République) Tilly (Jean t'Serclaes, comte de) Wallenstein (Albrecht Eusebius Wenzel von Waldstein, dit) Westphalie Wrangel Carl Gustav Les livres Westphalie, page 5615, volume 10

« hommes, battit les Danois, dont le royaume fut envahi et qui durent signer le traité de Lübeck en mai 1629.

Grisé par sa victoire, l'empereur promulgua l'édit de Restitution, d'après lequel les terres d'Église sécularisées depuis 1553 devaient être restituées, et il chargea Wallenstein d'en assurer l'application.

En même temps, il songea à rendre la couronne impériale héréditaire dans sa famille, et il convoqua la diète de Ratisbonne pour faire élire son fils, par anticipation, « roi des Romains ».

Devant le péril qu'eût représenté cet accroissement de la puissance de la maison de Habsbourg – dont, par ailleurs, un membre régnait sur l'Espagne, les Pays-Bas et une partie de l'Italie du Nord –, Richelieu intervint auprès de tous ceux qu'alarmaient les ambitions de Ferdinand II.

Il obtint l'entrée dans la guerre du roi de Suède, Gustave-Adolphe, et, à la diète de Ratisbonne, le Père Joseph, l'« Éminence grise », collaborateur de Richelieu, contribua à faire échouer tous les projets de l'empereur, qui fut même obligé de renoncer à l'armée de Wallenstein.

L'armée suédoise, qui était une armée nationale, disciplinée, disposant d'un armement à tir plus rapide et qui avait adopté une tactique nouvelle, débarqua en Allemagne en juillet 1630, conquit la Poméranie, écrasa l'armée de Tilly à Breitenfeld, près de Leipzig, en septembre 1631, s'empara de Mayence, puis marcha sur la Bavière, remporta la victoire du Lech, où Tilly fut tué en avril 1632, remonta en Saxe et défit l'armée de Wallenstein rappelée en hâte, à la bataille de Lützen, où Gustave-Adolphe fut mortellement blessé le 16 novembre 1632.

Ferdinand II fit assassiner, en 1634, Wallenstein qui projetait de rétablir à son profit le royaume de Bohême.

Privée de son chef, l'armée suédoise subit un désastre à Nordlingen en 1634.

Bernard de Saxe-Weimar, autre chef de mercenaires, prit alors le commandement des forces protestantes, et Richelieu fit intervenir la France directement dans la lutte en déclarant la guerre à l'Espagne, qui s'était emparée des possessions de l'archevêque-Électeur de Trèves.

Bernard de Saxe-Weimar occupa l'Alsace, mais les troupes espagnoles envahirent la France : elles assiégèrent Saint-Jean-de-Luz, mirent le siège devant Saint-Jean-de-Losne, en Franche-Comté, et, au nord, atteignirent la Somme et s'emparèrent de Corbie.

Cependant, elles furent contenues, puis repoussées : Arras fut reprise en 1640, le Roussillon fut conquis en 1642 et l'armée de Bernard de Saxe-Weimar passa, à la mort de ce dernier, au service de la France.

Après la mort de Richelieu, Mazarin continua sa politique.

Les Espagnols furent battus à Rocroi, le 19 mai 1643, par le duc d'Enghien, futur prince de Condé ; en 1644, Turenne remporta en Allemagne la victoire de Fribourg, celle de Nordlingen en 1645, et menaça Vienne.

Les Suédois enlevèrent Prague par surprise. Complétez votre recherche en consultant : Les livres Trente Ans (guerre de), page 5271, volume 10 Les traités de Westphalie. Face à la menace qui pesait sur sa capitale, l'empereur se résigna à faire la paix. L'épuisement étant d'ailleurs général, des négociations avaient commencé en 1644 dans deux villes de Westphalie, à Münster et à Osnabrück, où furent signés une série de traités le 24 octobre 1648.

L'Espagne reconnaissait l'indépendance des Provinces-Unies, mais se refusa à traiter avec la France, alors affaiblie par la Fronde.

La possession par la France des Trois-Évêchés, Metz, Toul et Verdun, qu'elle occupait depuis 1552, et de Pignerol, en Italie, fut confirmée.

L'Empereur cédait à la France les terres impériales en Alsace (excepté Strasbourg).

La Suède reçut la Poméranie occidentale et les bouches de l'Oder, ainsi que les territoires des évêchés sécularisés de Brême et de Verden, entre l'Elbe et la Weser.

Le duc de Bavière conservait le haut Palatinat et le titre d'Électeur ; le Palatinat rhénan était rendu à l'Électeur palatin, qui recouvrait sa qualité d'Électeur.

Le Brandebourg s'agrandit de la Poméranie orientale, de Magdebourg, des duchés de Clèves et de Juliers et de l'évêché. »

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