ultramontanisme.
Publié le 13/12/2013
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ultramontanisme. n.m., doctrine théologique qui défend l'autorité absolue du Saint-Siège sur les Églises nationales. En France, l'ultramontanisme (du latin ultramontanus, « qui est au-delà des monts ») s'opposa au gallicanisme, qui défendait l'indépendance de l'Église de France. Le débat sur l'ultramontanisme se développa dès le Moyen Âge : au XVe siècle, alors que le Grand Schisme divisait le Saint-Siège, les théologiens de la Sorbonne soutinrent la primauté des conciles sur le pape. Ce conciliarisme constitua l'une des bases de la tradition gallicane, qui s'exprima pour la première fois à travers la pragmatique sanction de Bourges (1438) et se renforça aux XVIe et XVIIe siècles. Le roi, chef spirituel du royaume, disposait des bénéfices et contrôlait entièrement le haut clergé. Ce n'est qu'à la fin de son règne que Louis XIV, soucieux de son salut et désireux de lever de nouveaux impôts sur le clergé, se rallia à une politique ultramontaine en collaboration avec Rome et les Jésuites, notamment lors de sa lutte contre le quiétisme et le jansénisme. L'expulsion des Jésuites, en 1764, marqua le retour à un gallicanisme triomphant, dont la Constitution civile du clergé (1790) constitua le point culminant. Mais les persécutions contre les prêtres et la séparation de fait de l'Église et de l'État, en 1794, entraînèrent un mouvement inverse, et le Concordat conclu entre Bonaparte et Pie VII, en 1801, permit au pape de déposer tous les prélats gallicans et de restaurer ainsi son autorité. L'ultramontanisme après la Révolution. La Restauration mena une politique plutôt gallicane et s'appuya sur l'Église de France pour réussir l'alliance du trône et de l'autel. Mais un courant ultramontain se développa dans le même temps autour du penseur réactionnaire Joseph de Maistre, et surtout de l'abbé Lamennais et de son journal l'Avenir. Défendant une conception théocratique de la société, Lamennais prônait une réorganisation de l'Europe autour du pape. Cependant, son catholicisme libéral soutenait la lutte des peuples contre les monarchies absolues, envisageait sans crainte la séparation de l'Église et de l'État et critiquait le fait que le pape fût aussi souverain temporel en Italie. Aussi cette doctrine fut-elle condamnée par le pape Grégoire XVI dans les années 1830. Sous la monarchie de Juillet, l'anticléricalisme libéral de l'État ôta rapidement toute justification aux principes gallicans. L'ultramontanisme, encouragé par la sympathie que suscitait la papauté menacée par les révolutionnaires italiens, se développa autour de personnalités telles que Mgr Pie, évêque de Poitiers, et Louis Veuillot, journaliste à l'Univers, qui défendaient notamment la liberté de l'enseignement religieux. Avec la lente déchristianisation perceptible dans les différents pays catholiques et le prestige spirituel croissant de la papauté (isolée au Vatican après la conquête italienne en 1870), Rome reprit davantage d'autorité sur les Églises nationales, imposa une liturgie uniforme, proclama le dogme de l'Immaculée Conception, puis, en 1870, celui de l'infaillibilité pontificale (concile de Vatican I). À son apogée dans les années 1900-1930, l'ultramontanisme fut à nouveau contesté après 1945, au nom de l'autonomie des évêques et en réaction contre la condamnation par Rome du mouvement des prêtresouvriers. Le concile de Vatican II tint compte de ces revendications en étendant les pouvoirs et les responsabilités des évêques. Sous le pontificat de Jean-Paul II, on a pu toutefois assister à une certaine reprise en main des Églises nationales par le Vatican. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats gallicanisme Lacordaire Jean-Baptiste Henri Lamennais (Félicité Robert de La Mennais, qui prit le nom de Lammenais) ultra
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