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valeur marchande.

Publié le 14/12/2013

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valeur marchande. propriété conférée à une marchandise par un acte économique de consommation, de production ou d'échange. Valeur d'usage et valeur d'échange. La distinction entre la valeur d'usage et la valeur d'échange d'une marchandise est chez Adam Smith le point de départ de l'économie politique. La valeur d'usage est la qualité attribuée par un individu à un objet, et qui rend celui-ci apte à satisfaire un besoin ; elle varie donc selon l'importance du besoin, et se manifeste dans la consommation. La valeur d'échange est la proportion dans laquelle un objet est échangé contre un autre ; c'est donc une grandeur relative, qui se manifeste dans l'échange. Pour Smith, il n'y a pas de relation entre la valeur d'usage et la valeur d'échange d'une marchandise. La première est la condition de la seconde (car si un objet est jugé inutile, il n'est pas échangé), mais non sa cause : un objet n'est pas d'autant plus cher qu'il est utile. C'est ce qu'illustre le paradoxe de l'eau et du diamant : il n'y a rien de plus utile que l'eau, et pourtant on peut l'acquérir à bon marché ; un diamant a une grande valeur d'échange, et pourtant on peut aisément s'en passer. Puisque l'économie politique est la science de la société marchande, la valeur d'échange est alors son concept premier. Les courants de pensée se distinguent à la fois selon la forme de la valeur d'échange qu'ils privilégient (prix relatif - qualifié de « réel » - d'une marchandise en termes d'une autre, ou prix monétaire - qualifié de « nominal »), et selon le principe explicatif de la valeur d'échange, ce qu'on appelle leur théorie de la valeur. Valeur-travail et valeur-utilité. Deux façons de résoudre le paradoxe de Smith existent dans l'analyse économique. La première est celle de Smith lui-même et de l'école classique qu'il inaugure. L'explication de la valeur d'échange doit être trouvée en dehors de la consommation (où se manifeste la valeur d'usage) ; ce sont les conditions de production qui expliquent qu'une marchandise est plus ou moins chère. Ce point est précisé par David Ricardo : le diamant étant habituellement beaucoup plus difficile à produire que l'eau, sa valeur d'échange est bien supérieure. Ricardo propose une mesure de cette difficulté de production d'une marchandise : la quantité de travail incorporée en elle, c'est-à-dire nécessaire à sa production. Cette théorie de la valeur-travail est reprise par Karl Marx, qui distingue le travail privé concret (propre à chaque travailleur), créateur de la valeur d'usage, et le travail social abstrait (mesuré en une unité commune), fondement de la valeur d'échange. Ricardo et Marx reconnaissent que le passage des quantités de travail aux prix observés pose des problèmes difficiles d'analyse, et ceux-ci conduisent les auteurs modernes qui se situent dans cette filiation (tel Piero Sraffa) à considérer que le travail est une mauvaise mesure de la difficulté de production. L'unité de ce courant réside néanmoins dans le rejet de la détermination de la valeur d'échange par la valeur d'usage, et dans l'affirmation que seules les conditions de production expliquent les prix auxquels les marchandises sont échangées dans des conditions normales. Le marginalisme critique cette théorie et résout autrement le paradoxe de l'eau et du diamant. Pour ce courant aujourd'hui dominant dans la science économique, ce paradoxe ne conduit pas à rejeter l'influence de l'utilité sur la valeur d'échange ; il l'illustre, au contraire. Le besoin de paraître est certes dans l'absolu moins essentiel que le besoin de boire ; mais l'eau est aussi bien plus abondante que le diamant. Il faut donc considérer l'utilité marginale d'un bien, c'est-à-dire la valeur d'usage de la dernière unité disponible. Pour un bien en abondance, même satisfaisant un besoin essentiel, cette utilité marginale est faible, et l'individu est prêt à renoncer à en consommer une unité supplémentaire ; il recherche plutôt une première unité d'un bien dont il ne dispose pas encore, et dont l'utilité marginale est ainsi plus élevée. Si, comme Léon Walras, on définit la rareté comme la disponibilité d'un bien à satisfaire un besoin, l'adhésion à la théorie de la valeur-utilité conduit à expliquer les prix relatifs des biens par leur rareté relative : plus un bien est rare (c'est-à-dire plus sa quantité est limitée par rapport à l'intensité éprouvée du besoin), plus il est cher. Deux forces jouent ainsi symétriquement sur les marchés pour déterminer les prix : la demande, qui traduit les préférences des agents pour les différents biens à consommer en différentes quantités, et l'offre, qui traduit les décisions des agents de produire ces biens dans ces quantités. C'est ce qu'on appelle la « loi de l'offre et de la demande ». Valeur et monnaie. Les partisans de la valeur-utilité soutiennent que l'explication des prix relatifs par l'offre et la demande intègre en fait comme cas particulier la théorie de la valeur-travail ; en effet, la construction des courbes d'offre repose sur la prise en compte des coûts de production, qui sont au centre de l'analyse issue de Smith et Ricardo. Il n'y aurait donc en fait qu'une théorie générale de la valeur, fondée sur le principe de rareté. Leurs adversaires insistent au contraire sur le caractère irréductible de l'approche classique : celle-ci cantonne l'influence des goûts des consommateurs - et donc le jeu de l'offre et de la demande - aux variations de court terme des « prix de marché », qui gravitent autour de « prix naturels » de long terme, déterminés par les seules structures de production. Cette controverse laisse de côté un autre aspect de la valeur d'échange, souligné à la fois par Karl Marx et par John Maynard Keynes : dans une économie monétaire, la valeur s'exprime nécessairement par une quantité de monnaie (le prix monétaire), et une théorie de l'échange ne peut être complète sans une théorie de la monnaie. La relation entre valeur et monnaie est sans doute la question la plus complexe et la plus ouverte de la science économique. Voir aussi théories économiques (histoire des) et le dossier monnaie. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats monnaie - L'unité de compte et le moyen de paiement prix théories économiques (histoire des) troc utilité

« recherche plutôt une première unité d'un bien dont il ne dispose pas encore, et dont l'utilité marginale est ainsi plus élevée. Si, comme Léon Walras, on définit la rareté comme la disponibilité d'un bien à satisfaire un besoin, l'adhésion à la théorie de la valeur-utilité conduit à expliquer les prix relatifs des biens par leur rareté relative : plus un bien est rare (c'est-à-dire plus sa quantité est limitée par rapport à l'intensité éprouvée du besoin), plus il est cher.

Deux forces jouent ainsi symétriquement sur les marchés pour déterminer les prix : la demande, qui traduit les préférences des agents pour les différents biens à consommer en différentes quantités, et l'offre, qui traduit les décisions des agents de produire ces biens dans ces quantités.

C'est ce qu'on appelle la « loi de l'offre et de la demande ». Valeur et monnaie. Les partisans de la valeur-utilité soutiennent que l'explication des prix relatifs par l'offre et la demande intègre en fait comme cas particulier la théorie de la valeur-travail ; en effet, la construction des courbes d'offre repose sur la prise en compte des coûts de production, qui sont au centre de l'analyse issue de Smith et Ricardo.

Il n'y aurait donc en fait qu'une théorie générale de la valeur, fondée sur le principe de rareté. Leurs adversaires insistent au contraire sur le caractère irréductible de l'approche classique : celle-ci cantonne l'influence des goûts des consommateurs – et donc le jeu de l'offre et de la demande – aux variations de court terme des « prix de marché », qui gravitent autour de « prix naturels » de long terme, déterminés par les seules structures de production. Cette controverse laisse de côté un autre aspect de la valeur d'échange, souligné à la fois par Karl Marx et par John Maynard Keynes : dans une économie monétaire, la valeur s'exprime nécessairement par une quantité de monnaie (le prix monétaire), et une théorie de l'échange ne peut être complète sans une théorie de la monnaie.

La relation entre valeur et monnaie est sans doute la question la plus complexe et la plus ouverte de la science économique.

Voir aussi théories économiques (histoire des) et le dossier monnaie . Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats monnaie - L'unité de compte et le moyen de paiement prix théories économiques (histoire des) troc utilité. »

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