Wagner, Otto

Wagner, Otto (Vienne 1841-1918). Architecte autrichien. Au début de sa carrière, il construit à Vienne de nombreux édifices dans un style robuste, d'influence sobrement classique. En 1890, il est chargé du plan d'agrandissement de Vienne, dont seul sera réalisé le tracé du métropolitain. Il réalisera de délicates constructions en fer pour les stations du métro (station de la Karlsplatz). Ami d'Olbrich, il se rapproche de la poétique de la Sécession viennoise. Parmi les œuvres de cette époque, rappelons la digue et le pavillon des bureaux de l'administration fluviale à Nussdorf, quelques immeubles de Vienne comme la "Maison de faïence" et l'édifice de la Postsparkasse (bureau d'épargne postale) de Vienne. A cette époque aussi, le style de Wagner contient les vibrants motifs décoratifs typiques de la Sécession dans un classicisme de composition rigoureux.

WATTEAU, JEAN-ANTOINE

West, Benjamin (Springfield, Pa., 1738-Londres 1820). Peintre américain. Après un séjour à Rome (1760-63), il passe des portraits aux tableaux à thème historique, représentant tout d'abord des sujets classiques puis des événements contemporains. Il travaille également pour la cour de George III en Angleterre (Mort du général Wolfe, 1770, Ottawa, Nat. Gall.; Le Traité de William Penn avec les Indiens, Philadelphie, Ac. of Fine Arts). En outre, il peint des compositions allégoriques (Mort sur un cheval blanc, 1802, Philadelphie, Ac. of Fine Arts) et commémoratives (L'Apothéose de Nelson, 1807, Greenwich, Londres, Nat. Maritime Mus.), dont le goût annonce souvent le romantisme.

WEYDEN, ROGIER VAN DER

Whistler, James Abbott MacNeill (Lowell, Ma. 1834-Londres 1903). Peintre américain. A Paris à partir de 1855, il fréquente le milieu réaliste, mais son enthousiasme pour les estampes japonaises et pour la peinture de Vélasquez le rapprochent davantage des œuvres des jeunes impressionnistes. En 1858, il s'installe à Londres où il passera une grande partie de sa vie, et bien vite il est considéré comme l'initiateur de l'impressionnisme anglais (Nocturne en bleu et or, 1877 env., Detroit, Institute of Arts). L'objectif de la recherche esthétique de Whistler est d'obtenir une peinture sans histoire, pure expérience esthétique au-delà des valeurs de la représentation, qui le rapproche de la culture symboliste des années 1880-90: ses contemporains ont comparé ses nocturnes et ses symphonies aux subtiles variations à la musique de Wagner.

Wiligelmo (actif à Modène entre 1099 et 1110 env.). Sculpteur italien. On lui attribue les quatre reliefs représentant des Episodes de la Genèse et les figures des prophètes Enoch et Elie sur la façade de la cathédrale de Modène. Son art se situe dans la première phase de formation du style roman, qui a vu le jour à partir de la modeste tradition de la gravure préromane sous l'ascendance de la sculpture romaine tardive. Il est caractérisé par une vision plastique fondée sur le rapport dialectique entre les figures et le fond, laissant les images en partie intégrées dans le plein de la pierre, comme si elles en émergeaient avec peine.

Winckelmann, Johann Joachim (Stendal 1717-Trieste 1768). Historien de l'art allemand. Nourrissant une grande passion pour la philosophie et la littérature antiques, il s'approche de l'art classique à Dresde, où il écrit son premier texte important, Considérations sur l'imitation des œuvres grecques en peinture et en sculpture (1755). Cet ouvrage constitue le premier manifeste du néoclassicisme. A Rome, il jouit de l'amitié d'artistes et d'hommes de lettres et de la protection de cardinaux. Nommé préfet des antiquités, il approfondit sa connaissance de l'art antique en écrivant l'Histoire de l'art de l'Antiquité (1764), un texte fondamental qui changera le cours de l'Histoire de l'Art et fournira le point de départ à un développement du style à travers l'élaboration de catégories esthétiques.

Witz, Konrad (Rotweil, Württemberg, 1400 env.-Genève ou Bâle avant 1446). Peintre allemand. Il est actif à Bâle à partir de 1434. Il a laissé l'autel Heilsspiegel, destiné à l'église Saint-Léonard et représentant le Speculum humanae salvationis (1434, aujourd'hui dispersé entre Bâle, Kunstmus.; Dijon, Mus. des Beaux-Arts; Berlin, Staatl. Mus.), l'autel de Saint Pierre pour la cathédrale de Genève (1444, panneaux restants conservés à Genève, Mus. d'Art et d'Histoire), la Sainte Famille (Naples, Mus. de Capodimonte), la Crucifixion (Berlin, Staatl. Mus) et une série de peintures sur bois qui faisaient peut-être partie d'un polyptyque consacré à la Vierge (1440 env., conservées dans les musées de Bâle, Strasbourg et Nuremberg). Son art représente en Allemagne le passage du gothique tardif à la Renaissance et réussit une synthèse originale, essentiellement basée sur une perspective solide et un volume compact des figures.

Wood, John Ier (Yorkshire 1704-Bath 1754) et John II (Bath 1728-1782). Urbanistes et architectes anglais. Tous deux travaillent principalement à Bath. En 1729, le père, représentant du palladianisme, dessine les plans du Queen Square, et en 1754, il commence le Circus, une place circulaire entourée d'édifices aux façades uniformes. Cet ouvrage sera achevé par son fils John II (1764), auquel l'on doit en outre le Royal Crescent (1767-75), un deuxième quartier résidentiel conçu comme une sorte d'amphithéâtre coupé en longueur en son milieu, rythmé par un ordre géant de colonnes ioniques et ouvrant sur le paysage environnant.

Wren, sir Christopher (East Knoyle, Wiltshire, 1632-Hampton Court 1723). Architecte anglais. Après le grand incendie de 1666, il fait partie de la commission pour la reconstruction de la City de Londres et dirige la reconstruction des églises ravagées par le feu. Celles-ci offrent un répertoire de formes très riche: un grand nombre d'entre elles sont inspirées par le plan basilical selon Vitruve (Saint Bride, Fleet Street, commencée en 1670) ou par d'autres édifices romains (Saint Mary-le-Bow, Cheapside, 1670-77, inspirée par la basilique de Maxence dans la version de Serlio); d'autres sont à plan central (Saint Stephen, Walbrook, commencée en 1672). Sa plus célèbre et imposante réalisation est la cathédrale Saint-Paul (1668-1711), un compromis entre le plan basilical voulu par le clergé et le plan central. La conception de la coupole s'inspire de Michel-Ange, ainsi que du petit temple de Bramante à San Pietro in Montorio, mais avec des trouvailles techniques et esthétiques entièrement originales.

Wright, Joseph, dit Wright of Derby (Derby 1734-1797). Peintre anglais. Alors qu'il n'a que dix-neuf ans, il s'affirme dans sa ville natale comme portraitiste de talent et, vers 1755, commence à peindre des nocturnes et des scènes représentant, dans une lumière artificielle, des expériences scientifiques, des usines et des fonderies (Forge vue de l'extérieur, Léningrad, Ermitage). Par la suite, il applique les mêmes effets d'éclairage à des intérieurs avec scènes de la vie quotidienne, à des vues et à des paysages (Paysage avec arc-en-ciel, 1794, Derby, Mus. and Art Gall.).