Bec-en-sabot

« Le Bec-en-sabot Grâce à son bec extraordinairement haut et large , le bec-en-sabot est capable d'attraper des poissons qui échappent aux autres oiseaux.

Cette conformation l'a obligé à adopter un régime très spécifique.

L es oiseaux se divisent en deux catégories: les généralistes et les spécialistes.

Les pre­ miers savent effectuer plusieurs ges tes coor­ donnés assez correctemen t; les seconds se distin­ guent par leur compétence exceptionne ll e dans un domaine unique.

Le bec-en-sabot est un oiseau spécialiste.

Si les hérons (Ardéidés) et les aigles pêcheurs (lchthyophaga) se nourrissent parfois de dipneustes (poissons à poumons), le bec-en-sabot en a fait la proie de base de son régime alimentaire.

Mais en période de pénurie, cet oiseau est incapable de voler jusqu 'au milieu du lac pour sais ir d' un coup de bec un poisson nageant près de la surface.

Du fait de sa spécia li­ sation, le bec-en-sabo t ne peut survivre que si les proies dont il dépend sont abondantes.

Les oiseaux et les poissons Le bec-en-sabot s 'est spécialisé pour éviter la compétition avec les autres oiseaux qui se nour­ rissent de poissons.

Ce choix alimentaire peut sembler surprenant si l'on pense que les oiseaux descendent d'animaux terrestres et vivent dans l'air , alors que les poissons vivent dans l'eau , un milieu où les oiseaux sont incapables de respirer.

Toutefois, les poissons sont des proies qui présen­ tent bien des attraits.

La plupart d'entre eux sont petits et faciles à attraper.

Contrairement aux mammifères, ils son t généralement incapables de se défendre con tre les oiseaux.

Hors de l'eau, ils sont voués à une mort rapide.

Vu les multiples avantages que présen tent pour eux les poissons, les oiseaux ont él aboré de nombreuses techniques pour les capturer.

Par exemple, les sternes, les balbuzards et les aigles pêcheurs planent au-dessus de l'eau , puis s'abat­ tent en piqué sur leurs proies à une vitesse vertigi­ neuse; les grèbes et les plongeons chassent en nageant sous l'eau, tandis que les hérons arpen­ tent les eaux basses des marais en quête de proies.

Afin que la concurrence ne soit pas trop rude , les oiseaux se sont en quelque sorte répar- FICHE BIOLOGIQUE Le bec-€n-sabot (Balœniceps rex) est le seu l r ep r ése ntan t de la famill e des Balénicipitidés.

Il appartient à l'ordre des grands échassi e rs (cicon iifo rm es) qui regroupe l es c igog n es, les hérons et l es aigrettes.

Longueur : 120 cm Hauteur: 115 c m Envergure alaire : jusqu'à 2 m Aire de distribution : marais et la cs afri cai ns situ és au sud du Sahara tis les poissons en s'intéressant à des espèces dis­ tinctes ou en pêchant dans différentes zones d'un lac ou d 'un marais.

La taille des poissons influen­ ce éga lemen t la répartition dont ils font l'objet.

Ainsi , les petits oiseaux ont tendance à manger de petits poissons , tandis que les gros oiseaux s'en prennent plus volontiers aux poissons plus imposants.

En pratique, les choses ne son t pas toujours aussi simples , et certains gros oiseaux, comme les pélicans, consomment de petits pois­ sons parce qu'ils sont plus faciles à capturer.

Un chasseur spécialisé Le bec-en-sabot est une des rares espèces qui a jeté son dévolu sur des poissons que la plupart des autres oiseaux ont renoncé à chasser.

Sa prin­ cipale victime , le dipneuste , vit en eau peu pro­ fonde, souvent près des rives boueuses des lacs ou des marais , où il s'enfouit dans la vase ou dans la végétation épaisse .

Dans la chaleur du cli­ mat africain , ces eaux basses s'assèchent parfois i Le bec-en-sabot vit dans les régions a marécageuses de l'Afrique tropicale , où il trouve facilement les dipneustes dont il se nourrit.

Du fait de son régime spécialisé , le bec-en-sabot doit disposer d 'une réserve permanente de ceux-ci pour survivre.

comp lètement, entraînant la mort de tous les poissons qui l es peuplent, à l'exception des dipneustes , qui peuvent vivre pendant de longues périodes ensevelis dans la boue.

Doté de poumons, le dipneuste est capable de respirer hors de l'eau mais aussi de façon branchiale .

D ' une manière générale, il est assez imposant et très glissan t, et peu recherché par les oiseaux car il est tout aussi difficile à dénicher qu'à attraper.

L'adresse du bec-en-sabot repose à la fois sur la forme de son bec et sur son expérience et son habileté.

Il a tendance à chasser toujours dans le même marais pendant une longue périod e, sans doute parce que les poissons y sont très abon­ dants, mais probablement aussi parce que cela lui permet de repérer les meilleurs endroits pour. »