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La déforestation

Publié le 24/08/2013

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DE LA DÉFORESTATION A LA RÉGÉNÉRATION

La tempête de 1999, en France, a marqué les esprits. La multitude de pins tombés comme des allumettes, dans la région du Sud-Ouest, a révélé le caractère très fragile des plantations et des forêts secondaires créées par l'homme. En plus de la reforestation entreprise, soutenue notamment par l'ONF (Office national des forêts), une régénération naturelle s'est produite, plus riche sur les sols calcaires. Dans les carrières ouvertes par la tempête, des graines conservées durant des années dans les sols ont germé, des insectes sont réapparus.

Lors d'incendies, des phénomènes de régénération naturelle se produisent aussi : les semences renfermées dans les sols sont alors dispersées, donnant naissance à un nouveau paysage.

« la forêt indonésienne en 1997 .

Facteurs naturels et pratiques humaines sont simultanément incriminés .

fAaEUIS ANTHROPIQUES Même si la majorité des dégâts ont été commis depuis une soixantaine d'années , l'homme a de tout temps contribu é à la dégradation de son environnement naturel.

• La grande forêt de cèdres du Liban a commencé à dépérir il y a 5 000 ans, jusqu 'à une disparition totale au début de notre ère.

Les Phéniciens exportent alors vers l 'Égypte des billes de cèdre destinées à la construction de temples , de felouques , puis à l'alimentat ion des flottes de Mésopotamie et de Syrie .

• En Chine , le déboisement s 'est étalé sur plus ieurs siècles.

• La France a connu une période de sévère pénurie de bois en raison de la surexplo~ation des forêts , au xv11r siècle .

Des espèces ont ainsi complètement disparu de notre territoire, comme le peuplier noir et l'orme champêtre .

La pollution Dans les années 1970, on constate un dépérissement des forêts d 'Europe de l'Est et de l'Ouest, du Québec et des États -Unis : des arbres meurent des feuilles jaun issent , les résineux perdent leurs aiguilles de manière précoce, et on note une acidification des sols.

La pollution est accusée : rejets industriels dans l'atmosphère et dans les eaux des rivières s 'étendant indirectement aux nappes phréatiques , pluies acides , ozone .

Une apicuHure dévastatrice Agriculture intensive et surpâturage ouvrent la voie à des déforestations massives .

l'agriculture itinérante, consistant à mettre le feu à une forêt ou à une savane à des fins de culture , pratiquée dans de nombreux pays du Sud, ne rempl~ plus son rôle, dans la mesure où les temps de jachère sont raccourcis dans un souci de rendement.

A moyen terme , c'est l'érosion des sols, suivie de la désertification .

Urbanisation et fronts pionnien l'incessante conslntdlon de routes, d 'habitat ions, d'usines et de manière plus générale l'expansion humaine incitent à raser des espaces boisés.ll en est de même avec l'exploitation des minerais, qui, de plus, s 'accompagne souvent de rejets nocifs pour l'environnement.

Ainsi l'orpaillage en Guyane contamine-t -il, par les rejets de mercure , toute la chaine alimentaire -des sols aux Amérindiens, en passant par la faune amphibie.

• En outre , au nom du développement économique, des populations sont déplacées pour • coloniser » d 'autres régions .

C'est le cas du Tibet avec les Chinois , pour lequel colonisation et déforestation vont de pa ir .

l'Amazonie a également vu sa population passer de 2 à 20 millions entre 1960 et2000, avec l'installation organisée d'une grande partie de petits agricukeurs en provenance du Nordeste .

Un tel phénomène a bien entendu , aussi , des conséquences culturelles , dans la mesure où un changement de milieu géophysique implique pour les populat ions une perte de leurs pratiques traditionnelles et de leurs connaissance s ancestrales .

LA FOW TliOPICALE, LA PLUS EXPOStE Avec 7 % de la surface de la planète , la forêt tropicale recèle près de la moitié des espèces végétales et animales.

Déforestation pour la monoculture , animaux chassé s par le feu et l'agriculture, braconnage : la liste est longue des dégâts infligés aux forêts tropicales .

Costa Rica , Côte­ d 'Ivoire, Indonésie , forêts du bassin du Con go en Afrique ont ains i vu leur surface se réduire de manière drastique tout au long du xx' siècle.

Or la forêt trop icale est tout particulièrement vulnérable , en raison de la grande fragil~é de ses sols.

L' Amillonie, poumon de la planète R épartie sur huit États , mais située en majorité sur le territoire brésilien , l'Amazonie représente rien de moins que 50% de l 'oxygène produit dans le monde .

Or ce « poumon » subit une Mfonstlltlon ..sslve- 5 ,8 millions d 'hectares par an -au profit de vastes exploitations qui pratiquent la culture intensive du soja, de la canne à sucre et du manioc.

A la fin des années 1960, une route entre Belem et Brasilia , puis la Transamazonienne et, aujourd 'hui, une immense artère destinée à facil~er le transport du soja entre la région du Mato Grosso et la côte ont dessiné un véritable axe de déforestation.

Une fois que ces voies sont ouvertes, des petits exploitants saisissent l'occa sion pour accéder à de nouveau x espaces .

Leurs terres viables sont ensuite rachetées par d'Importantes structures agro -industrielles ou pour l 'élevage de bovins .

Les sols travaillés mécaniquement, avec un apport massif d 'engrais .

se trouvent rapidement appauvris .

Forfis d'Afrique et d'Asie • Au deuxième rang de la déforestation derrière l'Amazonie , le Myanmar (Birmanie ) vo~ ses explo~ations de tedt contrôlées par la junte militaire , qui trouve dans les bénéfices de telles exportations le moyen de consolider son pouvoir .

• l'Indonésie , avec les forêts de Bornéo et de Sumatra, perd prés de 2 millions d'hectares par an, remplacés par de vastes plantations de palmiers à huile, notamment pour la production de biocarburant.

• Avec 2 millions de kilomètres carrés , la forêt du bassin du Congo est l'autre poumon de la planète ; mais 8 000 km' disparaissent chaque année , selon le WWF (World Wildlife Fund for Nature).

La surexploitation d 'essences comme le moabi , le sipo et le wengé en est la première caus e.

L'ENVIRONNEMENT CHAMIOUU Les conséquences de la déforestation sur les sols, l'hydrographie , l'atmosphère et finalement le climat sont majeures .

• Quelque 600 tonnes de carbone par hectare arraché : c'est ce qui se dissipe dans l 'atmosphère chaque fois qu'une forêt primaire e st coupée .

Quant aux sols des forêts tropicales , ils s 'érodent au soleil , sont lessivé s par les pluies et se transfo rment rapidement en cuirasses de latérite .

• La diminution du taux d'humid~é dans le nouveau milieu a un impact sur les populations animales, elle cycle de l'eau s 'en trouve perturbé , entra înant une élévation du niveau des rivières et davantage de vuln érabilité lors des inondations, puisqu'il n 'y a plus de racines pour retenir l 'eau.

A 100 m au-delà des zones coupées, les arbres perdent leur vitalité et leur résistance .

DES ESI'tCES MENAdES D'EmNCTION Parmi les espèces animales en danger , le gibbon noir , l'orang-outan , le calao et le rhinoc éros de Sumatra , le grand - ..• ' .

panda en Chine, le tlgre de Sibérie , le léopard .

Le Rwanda tente de sauver ses derniers gorilles.

Et les bonobos du Congo risquent de disparaître si la forêt cont inue d'être livrée au pillage des sociétés d'explo~ation du bois.

VERS UNE GESTION DURABLE DES FORÊTS La d ifficulté d'une gest ion durable réside dans les conflits d'utilisation des sols forestiers ainsi que dans la responsabilisation des acteurs publics , encore majoritaires, mais aussi privés .

DE RIO 1992 À JOHANNESBURG 2002 Du sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992 à celui de Johannesburg.

en 2002 , les déclar ation s de principe ont été nombreuses .

Un consensus s'est constitué autour de la nécess~é de conserver les d ifférents types de forêts sans hypothéquer les ressources des générations futures .

Rio, 1991 : déclarations de prlndpe A Rio , en 1992 , 108 chefs d'État et de gouvernement adoptent l'agenda 21 planétaire , un plan d 'action pour le développement durable au XXI' siècle .

Son chap~re 11 concerne les forêts.

La conférence de Rio donne lieu à une énumération de vœux et orientations générales concernant la gestion et l'explo~ation écologiquement v iable de tous les types de forêts .

En 1997 , un forum intergouvernemental sur les forêts, réuni sous l'égide de la Commission du développement durable des Nation s unies, est créé .

Il travaille à élaborer des propositions d 'actions et à mettre en forme un cadre légal international pour la protection des forêts .

Convention sur la biodiversité, 1991 Adoptée par 187 pays , cette convention reconna ît la conservation de la d iversité biologique comme « une préoccupat ion commune à l'human~ é ».Relativement aux forêts , elle inscr it la nécess it é d' une gestion durable des forêts anciennes .

Un organe financ ier, le Fonds pour l'environnement mondial (FEM ) est créé.

Entre 1992 et2000 , sur des investissements de plus de 1 milliard de dollars , les projets forestiers sont bénéficiaires à hauteur de la moitié .

Johannesburg.

1001 En 2002 , le sommet mondial de Johannesburg réitère les déclarat ions en faveur de la survie des forêts , et des valeurs culturelles et spirituelles qui y sont rattach ées.

A l'in~iative des États-Unis et de l'Afrique du Sud naît le Partenariat pour les forêts du bassin du Congo (PFBC) .

Entériné à Johannesburg.

il regroupe les gouvernements des États concernés , des pays industrialisés -parmi lesquels la France -ainsi que des bailleurs de fonds, ONG environnementales et associations d 'entrepreneurs de la filière bois : en tout 29 partenaires .

Des orxanlsmes impliqués Dans la pratique, des organismes comme la FAO , le WWF, des inst~uts et des centres de recherche , des ONG prennent le relais et travaillent sur le terra in pour propose r des méthode s de gestion durable des ressources forestières.

Ils interviennent dans un souci d 'amélioration des conditions économiques , environnementales , sociales et culturelles .

Refwesttltlon , zones décrétées patrimo ine mondial par l'Unesco, création de parcs nationaux sont quelques-unes des mesures prises .

Cependant , l'interdiction d 'accès aux ressources d'une région forestière génère souvent des effets pervers .

Il en est ainsi des populations dont les modes de vie sont bouleversés , les conditions économiques altérées et qui, finalemen t pâtissent des abus passés perpétrés par des entreprise s nationales ou multinationales du bois .

Des priorités Maintenir la diversité génétique est une priorité : les forêts d'essences variées et d 'âges différents sont en effet bien plus robustes et résistantes aux maladies et aux parasites que les forêts d'une espèce dominante.

• La conservation est aussi permise grâce à des arboretums .

• La détection et la prévention des feux sont une gageure relevant tant des politiques publ iques dans les pays du Nord que d'une gestion efficace des méthodes d'agriculture sur brûlis dans les pays du Sud, en prenant en compte les temps de reconstitution des zones forestières .

Reboisement et aménaJements • Si les forêts d'Europe voient leurs surfaces croître (1 million d'hectares par an en moyenne ), la reforestation est aussi pratiquée en Asie , avec des espèces comme l'eucalyptus, l'hévéa ou l'acacia .

• l'aménagement comme lieu de loisirs, retenu dans les pays du Nord , peut se transformer en écotourisme dans les pays du Sud.

Le Costa Rica en tire aujourd'hu i davantage de bénéfices que du café et de la banane.

Agroforesterie l.'agroforesterie combine agricukure et productions forestières .

La rotation des cultures permet de cultiver , par exemple, sur de petites surfaces, du riz, du café, des arbres fruitiers, des légumes , en alternance avec des productions de résine, de latex ou de bois dur.

Cette méthode , qui assoc i e plusieurs villages, réduit la dépendance à une seule source de revenus, permet d 'allier des productions de court et long termes , et renforce la fertilité du sol.

De plus, elle associe savoir -faire ancestraux et techn iques modernes de production .

en France , a marqué les esprits .

La multitude de pins tombés comme des allumettes, dans la région du Sud-Ouest, a révélé le caractère trés fragile des plantations et des forêts secondaires créées par l 'homme.

En plus de la reforestation entreprise , soutenue notamment par I'ONF (Office national des forêts ) , une régénération naturelle s 'est produ~e .

plus riche sur les sols calcaires.

Dans les carrières ouverte s par la tempête , des graines conservée s durant des années dans les sols ont germé , des insectes sont réapparus .

• Lors d 'incendies , des phénomènes de régén ération naturelle se produisent aussi : les semences renfermées dans les sols sont alors dispersées, donnant naissance à un nouveau paysage .

• Par ailleurs, il est avéré qu'une coupe de bois pratiquée de manière efficace peut renforcer la diversité d'une forêt et de ses espèces .

VERS UNE CONSOMMAnON RESPONSAaLE Diverses initiatives se proposent de sensibiliser le consommateur a risque de la déforestation .

• Le label FSC (Forest Stewardship Council) , créé à l'in~iative de diverses ONG impliquées, certifie que le bois et le papier sont issus de l'exploitation de forêts gérées de manière durable ; de même , les certifications européennes PEFC , répondant aux cr~ères d'Helsinki de 1993, garantissent le maintien de la divers~é .

de la v~al~é et des fonctions de protection des forêts .

• Aujourd 'hui, nombre de plantations de forêts secondaires sont réalisées en France pour des usages très variés : chêne, épicéa , frêne, mélèze , merisier, etc., présentent des caractéristiques de qualité et d'esthétique suffisantes pour satisfaire le consommateur et limiter ainsi les importations en provenance des forêts tropicales .. »

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