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Les castors

Publié le 15/09/2013

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PARTICULARITÉS AQUATIQUES 

L'adaptation à la vie aquatique est particulièrement marquée chez les castors. Les oreilles et les narines disposent de sphincters qui se ferment pendant l'immersion. Les lèvres peuvent obturer complètement la bouche en arrière des incisives, permettant au castor de ronger sous l'eau sans risque d'avaler de l'eau. Très bons plongeurs, ils sont capables de rester en apnée pendant 20 min (2 min en moyenne), et peuvent ainsi nager sur plus de 300 m sous l'eau . Par ailleurs, les yeux sont dotés d'une membrane nictitante : troisième paupière située sous les paupières externes et se fermant horizontalement depuis le nez vers la tempe. Présente chez de nombreuses espèces d'animaux, elle assure la protection de l'ceil (en particulier chez les oiseaux nocturnes) et facilite l'adaptation de la vision d'animaux amphibies à une vision subaquatique.

« la neige couvrant sa hutte constituent un très bon isolant thermique qui permet de maintenir une température nettement au-dessus de zéro.

Ainsi, le castor n'a pas besoin d'hiberner.

Pour se nourrir, il utilise les conduits d'accès débouchant sous la surface de l'eau, accédant de la sorte en toute sécurité à ses réserve s de bois , protégé par la surface gelée de l'étang.

Il évite les risques fortement accrus en période hivernale d'être pourchassé par les prédateurs rendus très entreprenants par la raréfaction des proies.

Les adultes vivent essentiellement sur les réserves de graisse accumulées dans leur queue pendant l'été et l'automn e.

Les stocks de bois servent essentiellement aux jeunes dont l'accumu lation de graisse est insuffisante pour subvenir à leurs besoins énergétiques.

ORGANISATION DE L'HABITAT DES ARCHITECTES INDUSTRIEUX En Amérique du Nord, les Indiens admiraien t les capacités de construction des castors.

Ils les appe laient« le peuple casto r » ou «les petits frères qui parlent ».

Pourtant , tous les castors ne construisent pas de grands barrages.

Seuls les castors habitant sur des rivières et des cours d'eau fabriquent des retenues d'eau pour maintenir une surface d'eau calme suffisamme nt profonde pour abriter leur hutte.

Lorsqu'il s trouvent un étang naturel ou un lac, ils se contentent de construire une hutte et des radeaux de réserves de bois pour passer l 'hiver.

Quand les berges ne sont pas trop dures à creuser, certains préfèrent forer des galeries dans les berges , à la manière des ragondins.

Les constructions sont constituées d 'un mélange de branches , de pierres et de boue, aboutissant à une structure composite particulièrement solide, comparable à du béton armé.

Pourtant, la structure même des ouvrages est simple et ne réclame pas de capacités différentes de celles nécessaires à tout rongeur pour réaliser un terrier avec plusieurs chambres et galeries.

De fait, le bois est essentiellement empilé, les branches n'étant que sommairement enchevêtrées.

Toutefois , \'association du bois, des pierres et de la boue confère à leurs constructions une souplesse nature lle capable d'absorber les chocs dus aux coura nts et à l eurs fluctuations liées aux variations du niveau de l'eau .

De plus, les castors survei llent, réparent et améliorent constamment leurs ouvrages, augmentant ainsi la résistance et la longévité des édifices.

L'.essentiel du travail de réparation se concentre durant les crues de printemps .

UN ABRI BIEN AGENCÉ L a hutte , lieu de résidence et abri face aux rigueurs de l'hiver, est construite au milieu d'une pièce d'eau calme.

Les castors accumu lent le bois en une forme de cône au sommet UNE APPROCHE ÉVOLUTIVE DU CASTOR Seul un rongeur a pu devenir castor! C'est la croissance continue de seslndslffs qui lui a permis de s'installer dans une niche écologique vacante et de tirer abris et subsistance des éléments qui composent l'arbre.

Les rongeurs ont trouvé de multiples solutions au problème des dents à croissance continue .

la consommation de plantes ligneuses , de graines dures, le comportement compu lsif qui les conduit à ronger une mulfüude de matériaux durs pour les réduire en copeaux utilisés dans l'aménagement de terriers sont autant de moyens d'user continuellement ces incisives à mesure qu'elles poussent.

Cette course perpétuelle pour équilibrer la croissance constante et l'usure des dents joue un rôle important dans \'évolution des rongeurs et modèle fortement leurs comportements.

Si l'usure est insuffisante, les incisives deviennent trop longues et gênent le mouvement des machoires .

Incapable de se nourrir, le rongeur meurt de faim .

Des dents trop usées perdent le biseau terminal coupant de la dent.

L'animal doit attendre une repousse suffisante pour pouvoir se nourrir à nouveau.

Par ailleurs, un aiguisage fin est assuré par des mouvements « à vide » des machoires .

Les rongeurs mâchonnent souvent.

Leurs incisives sont frottées l'une contre l'autre, en un mouvement vertical de faible amplitude, chaque dent devenant la meule de celle qui lui fait face .

D 'autre part, les grandes dents plates sont assez épaisses pour entamer le bois des jeunes arbres .

Il est probable que leur évolution ait constitué une réponse originale au réchauffement climatique du pliocène et aux brusques modifications des réseaux hydrog raphiques qui devaient alterner des crues importantes avec des assèchements des plaines inondables et des forêts humides, rendant difficile l'accès à la nourriture .

Les castors auraient ainsi accumulé des réserves de bois qui se sont transformées en barrages.

Cet avantage fortuit se serait fixé dans le répertoire comportemental de l'espèce et perpétué jusqu'à nos jours.

Parallèlement , sa morphologie s'est adaptée à une vie aquatique .

Certaines de ces adaptations, comme l'obturation complète de la bouche par les lèvres derrière les incisives, ont certainement participé à la généralisation du comportement constructeur du castor, engageant une adaptation à la vie aquatique et à l'utilisation du bois comme matériau de régulation de son environnement Ainsi, l'aplatissement de la queue permet une propulsion plus efficace dans leau, un support quand le castor coupe un arbre et un organe de communication à distance .

arrondi dépassant de la surface de l'eau de près d'un mètre.

Ils tapissent l'ense mble de boue, sauf sur les 30 derniers centimètres.

Cette boue ne se limite pas à la fonction de ciment liant branches et pierres.

Elle assure également l'isolation thermique et hydrique de l'intérieur de la hutte.

Cette isolation est renforcée par un couvert de roseaux et autres débris végétaux.

La suite du travail se fait sous l'eau.

Le castor creuse un tunnel d'accès en rongeant le bois , puis une chambre à l'intérieur du tumulus.

Le plancher de la chambre est situé à quelques dizaines de centimètres au­ dessus de la surface de l'eau, hauteur suffisante pour garantir un abri restant au sec.

Une cheminée verticale débouche à l'extérieur sur le dessus de la hutte , assurant \'essentiel de la ventilation de l'habitat.

La boue étant absente du sommet de l'abri, l'air peut circuler entre les branches , augmentant l'efficacité de l'aération.

Le plancher de l'abri est tapissé de copeaux de bois et de débris végétaux divers .

Ces matériaux sont amenés par l e tunnel d'accès subaquatique .

L es copeaux arrivent sous forme de billes de bois débitées sur place, garantissant une litière sèche malgré un acheminement par voi e aquatique .

Dans certains gites, l e débitage se fait dans une chambre spécia le située près du tunnel d'accès.

Même si les casto r s urinent et défèquent dans l'eau , la litière est remplacée tous les 15 jours.

L a dernière partie du tunnel, appelée «séc h oir», est située au-dessus du niveau de l'eau et permet au castor sortant de l'eau d'égoutter son pelage pour ne pas mouiller la litière.

AU SERVICE DE LA NATURE RÉGULATEURS DE COURS D'EAU Lorsqu'une famille castor s'insta lle sur un étang, un lac ou un bras mort de rivière, seul un radeau de réserve de bois est ajouté à proximité de la hutte.

Nul besoin de barrage puisque l e niveau de l 'eau d 'une étendue d'eau fermée varie peu.

• Sur la rivière , les castors construise nt des digues afin de constituer une étendue artificielle de surface et de profondeur suffisante pour leur s besoins et d 'en maintenir le niveau en saison sèche comme en période de crues.

Il est crucial pour les castors de maintenir une certaine profonde ur pour que, même durant les hivers les plus rudes, le fond de la pièce d'eau ne gèle pas et leur permette d'accé d er à leurs réserves de nourriture.

Une première digue est const ruite en aval de la hutte .

Elle bloque le cour s d'eau e t engendre une crue artificie lle créant un étang permanent.

Un seco nd barrage est souvent construit en amont, permettant une régulation du flux d'eau alimentant l'éta ng artificie l.

La haute ur et les ouvertures temporaires pratiquées dans ces barrages sont ajustées constamment par les castors qui maitrisent ainsi l'environnement de leur hutte.

Il arrive que les castors aménagent un second étang artificiel en aval de leur habitation, de manière à augmenter leur espace vital, en particu lier quand les arbres proches de la hutte sont peu nombreux.

Les barrages sont toujours construits dans les zones où le courant est le plus fort.

La base est un mélange de pierraille et de branches fichées dans la boue et les rochers.

Les trous sont colmatés par un ensemble de débris végétaux diver s et de boue.

Ces barrages sont parfois impressionnants avec plus de 5,50 m de hauteur ! •Sur la terre ferme , l'activité ne se cantonne pas à la coupe du bois .

Le castor creuse des canaux de 30 à 40 cm de profondeur et d 'une largeur de 1 à 1,50 m reliant la pièce d'eau et les sites de découpe du bois.

Ces canaux facilitent le transport du bois entre les terrains de coupe, parfois assez éloignés et leurs ouvrages : barrages , radeau ou hutte.

C'est l'eau qui porte le bois à la place du castor qui, malgré sa taille, n'aurait pas la force de porter tout le bois dont il a besoin.

Les canaux jouent également le rôle de régulateur du niveau de l'eau, en particulier pour les plan s d'eau fermés (lacs ou étangs).

En Pologne , des colonies de castors vivant au bord de l'Elbe ont relié deux lacs par un canal de 20 m de long.

Mais le record est détenu par des castors d'Amérique avec un canal de 350 m de long ! ACTEURS DE LA GESTION DURABLE L'.action des castors sur leur environnement a des effets très importants.

En régulant le réseau hydrographique, leurs constructions tempèrent le débit des cours d'eau : limitation de l'intensité des crues de printemp s (fonte des neiges et pluie s abondantes) ; augmentation des débits d'eau en période de séche resse; facilitation de l'absorption des eaux de surface par les nappes phréatiques souterraines.

Indirectement, ils augmentent la productivité en biomasses végétale et animale des cours d'eau.

Ainsi , le remaniement des limons favorise la photosynthèse et l a dispersion des graines des plantes aquatiques , l'accumulation d'alluvions en bordure d'étangs artificiels aide la formation de prairies et de taillis favorables à une large diversité d'espèces anima les : cette création d'espaces encourage le frai des poissons .

L'activité de bûcheronnage éclaircit les forêts denses, facilitant la pousse des grands arbres et la germination des graines de différentes plantes herbacées et arbustives dont les fructifications nourrissent une g rande diversité d'animaux.

Chassé pour sa fourrure et le castoréum qu'il produit, le castor a é té l'une des espèces les plus capturées, tant en Amérique du Nord qu'en Europe.

• À la grande époque du commerce des peaux (du milieu du xrx• siècle jusqu'aux années 1920), pas moins de 200 000 castors furent tués chaque année aux États-Unis et au Canada.

Essentiellement utilisée pour fabriquer des toques de fourrure, chaque peau permettait de fabriquer de nombreux couvre-chefs en vogue dans les g randes villes européennes.

C'est certainement le changement de mode qui sauva l'espèce, tant sur le continent américain qu'en Europe .

Pourtant , le nombre de casto r s des deux espèces a cont inué de régresser, le casto r a même dispa ru de certa ines régions.

L'aménagement des berges des rivières et l'urbanisation en sont certainement responsables.

• Autrefois présent sur tous les cours d'eau de Fran ce, le castor européen disparait presque totalement au début du xX' siècle -quelques dizaines d'ind ividus subsistant dans le bassin du Rhône.

Le phénomène s'étend à toute l'Europe , le castor ne résistant qu'en Allemagne, Pologne et Russie.

Son déclin est dû essentiellement à la chasse, mais plus que la pelleterie , c'est le commerce médicinal et cosmétique qui constitue le but de cette chasse.

En effet, aux xv• et xvrr• siècles, le castoréum est utilisé par les apot hicaires comme remède à de nombreux maux, en particulier l'épilepsie.

De fait, le castoréum contient de l'acide salicylique, composé proche de l'aspirine .

Il sert également à l'élaborat ion de produits cosmétiques, utilisé notamment comme fixateur de parfum au même titre que le musc , la c ivette et l'ambre gris.

• Les mouvements de protection des castors ont vu le jour au Canada dans les années 1930, soulignant l'état« déplo rable» des forêts et la raréfaction de la faune .

En réponse , le gouvernement canadien interdit la chasse pendant plusieurs années, suivi par d'autres gouve rnements américains et européens.

Dans les années 1980, la mise en œuvre de programmes de réintroduction a été couronnée de succès.

Parallèlement, des mesures de limitation du piégeage, avec des quotas définis localement, ont permis de limit e r les dégâts occasionnés aux cultures et aux exploitat ions forestières, dégâts utilisés comme justification de leur braconnage illégal.

Aujourd'hui, le commerce des peaux d e castor est réglementé dans le cadre des accords internationaux sur le comme rce des espèces menacées (CITES ) e t les deux espèces sont inscrites sur la Liste rouge des espèces menacées de l'Unio n mondiale pour la nature (UICN).

• Dans les années 70, de nombreuses tentatives de réintroduction ont été tentées .

Devant l a rareté de l'espèce europée nne, des individus de l'espèce américaine ont été introdu its, notamment en Finlande.

Se repro duisant plus vite que l'espèce loca le, le castor américain a totalement remp lacé son concurrent moins prolifique.. »

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