Les constructions animales (éthologie)
Publié le 12/08/2013
Extrait du document
Dans la famille des Ptilonorhynchidés
(20 espèces d'Australie et NouvelleGuinée),
la femelle construit un nid où
elle élève seule les jeunes. les males
sont polygames et passent un temps
considérable à préparer une sorte de
tonnelle pour tenter de les séduire.
Selon l'espèce, celle-ci peut se réduire à
un cercle de terre nue autour d'un petit
tas de brindilles, ou prendre la forme
d'une allée de branchettes, d'une hutte,
d'un poteau décoré, etc. (plus le
plumage du male est brillant moins son
oeuvre est élaborée). le male y dispose
soigneusement une multitude de petits
objets d'une teinte particulière ...
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passent une fibre végétale (ou une toile d'araignée tortillée).
le nid est ensuite installé à l'intérieur.
Un minuscule rongeur, le nif fts.o/ssOIIS (Micromys minutus, 5-6 g), entrelace des végétaux pour créer un nid sphérique de 7,5 cm suspendu dans les hautes herbes au-dessus du sol, où il met au monde ses souriceaux.
Quand il ne récupère pas des emplacements abandonnés, l'écureuil roux constru~ lui aussi des nids sphériques : placés très haut dans les arbres, ils sont intérieurement tapissés de mousse et d'herbe et très bien isolés.
leur ouverture, s~uée vers le bas, est ordinairement peu visible .
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TAI1GAWS, M~GAPODE n LfiPOAS les Mégapodidés sont une famille d'oiseaux d'Australasie comptant une vingtaine d'espèces .
Ils ne couvent pas, mais construisent un nid incubateur.
Dans le sud de l'Australie, celui du
leipotJ ocellé (Leipoa oce//ata) est gigantesque : plus de 4,5 rn de diamètre pour 90 cm de haut (maximum plus de 10 rn el4 rn de haut).
De la taille d'un poulet, le male commence par creuser une dépression d'environ 3 rn de diamètre et 1 rn de profondeur, où il accumule du sable et des végétaux.
Après la pluie, il les retourne et les mélange, pour qu'ils fermentent bien, et y creuse une dépression pour la ponte.
t:ensemble est couvert d'une couche de sable pouvant atteindre 1 m d'épaisseur.
le male contrôle la chaleur issue de la décomposition et des micro-organismes en y plongeant la tête, et la régule en ajoutant ou en retirant du sable, afin que les œufs soient toujours à 33 •c.
Ces monticules sont parfois réutilisés d'une année sur l'autre .
Chez le talégalle de latham (Alectura /athamt), ils sont communautaires, accueillant les pontes de plusieurs femelles.
NIDS POUl sBJUIIE À la période du frai, les males de l'~ (Gasterasteus aculeatus) se
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livrent à des luttes terr~oriales, puis construisent un nid d'algues, cimenté d'une matière sécrétée par leurs reins.
Ils cherchent ensu~e à y attirer une ou plusieurs femelles, pour qu'elles
viennent y pondre.
le male y entre à son tour pour féconder les œufs.
le nid concentre les gamètes et assure la sécurité des œufs que le male, resté à proximité, oxygène en ag~nt les nageoires (après leur éclosion, il veille aussi sur les alevins) .
01SEAUX·IAIDINIEIS Dans la famille des Ptilonorhynchidés (20 espèces d'Australie et Nouvelle Guinée), la femelle constru~ un nid où elle élève seule les jeunes.
les males sont polygames et passent un temps considérable à préparer une sorte de tonnelle pour tenter de les séduire.
Selon l'espèce, celle-ci peut se réduire à un cercle de terre nue autour d'un petit tas de brindilles, ou prendre la forme d'une allée de branchettes, d'une hutte, d'un poteau décoré, etc.
(plus le plumage du male est brillant moins son œuvre est élaborée).
le male y dispose soigneusement une multitude de petits objets d'une teinte particulière (bleu
chez l'oiseau-satin PUIOIHII'IIylldiiiS riolltcetrs) : coquilles, fleurs et feuilles, plumes, cailloux, baies, morceaux de plastiques, etc.
les femelles visitent les jardins et regardent la parade du jardinier avant de choisir avec lequel s'accoupler.
Les Apoïdés (abeilles) et les Vespidés (guêpes) comportent toutes les deux des espéces sol~ires (très largement major~aires) et quelques espéces sociales.
EsftcES SOUTAIW Leurs constructions sont peu spectaculaires, la plupart creusant des terriers ou récupérant des cavités existantes.
Elles pondent dans des cellules individuelles, où elles ont disposé des réserves pour leur larve (miel et pollen, animaux paralysés) .
les parois des cellules sont constituées des matériaux les plus divers (terre, cire, fragments végétaux, résine) .
Beaucoup d'abeilles solitaires font des cellules« en ligne» dans le sol.
dans le bois ou dans des tiges de végétaux.
les larves les plus proches de l'entrée sortent les premières.
Parmi les Mégachilidés (6000 espéces), les mégachiles coupent des rondelles au bord des feuilles pour fabriquer leurs cellules (d'où leur surnom d'« abeilles coupeuses de feuilles •).
t:anthidie cotonnière (Anthidium pundatum) utilise pour les siennes en poils de végétaux.
Parmi les Anthophoridés (6000 espéces),les Xylocopes (ou abeilles charpentières) creusent leurs galeries dans le bois pourri et séparent leurs cellules par un mélange de salive et de sciure.
les nids des Andrenidés (2 000 espèces) et des Halictidés (3 soo espèces) sont aussi des galeries, mais ramifiés à l'extrèrnité.
Chez Dasypoda hirtipes, la larve est alimentée par un mélange de pollen et de miel posé sur
trois pieds, ce qui lui évite de moisir.
les chalicodomes, ou •abeilles ..
fOIInes •.
sont des Mégachilidés.
Elles fixent leurs cellules sur un appui robu .ste (pierre.
mur) et les recouvrent d'un crépi épais.
Il existe aussi des guêpes maçonnes, les Euméninés (3 000 espèces).
Parmi elles, les guêpes potières fabriquent de petites poteries remplies de chenilles paralysées pour nourrir leurs larves.
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Cette famille d'abeilles produit de la cire et compte environ 2 000 espèces, habituellement sociales.
les bourdons font leurs nids annuels dans des cavités, comme d'anciens trous de rongeurs.
le nid est composé de loges de cire rondes abr~nt les larves, ou pleines de réserves (miel et pollen).
On compte entre 100 et 600 bourdons par nid.
Sous les Tropiques, les ~font un nid plus évolué : son accès est défendu par une cheminée de propolis (béton végétal),les cellules de stockage sont ovoïdes et les cellules d'élevage parfois regroupées en rayons protégés par une sorte de manchon.
le nombre d'Individu est aussi plus important : entre 500 et 4 000.
Chez les abeilles à miel (genre Apis), les effectifs sont encore supérieurs Ousqu'à 50000) et le nid permanent Bles fabriquent des rayons verticaux.
Nids lie pipes les guêpes sociales représentent moins de 800 des 20 000 espèces recensées.
Elles triturent diverses fibres végétales, dont elles forment des rayons horizontaux.
où elles nourrissent leurs larves.
les Polistinés (700 espéces) font de petits nids nus, à rayons non couverts, dans un carton de bonne qualité ; chez certains genres de polistes tropicaux, il peut se conserver plusieurs siècles.
le carton des Vespinés (70 espèces) est plus fin, mais protégé d'une enveloppe (comportant plusieurs couches) .
Chez lagofpe genull/fue (Vespu/o
vulgoris), il comporte jusqu'à une dizaine de rayons, reliés par un pédoncule, et peut abriter plus de 3 ooo ouvrières.
Celui du frelon (Vespa crabo) est plus gros et en abrite plusieurs centaines.
Son carton n'est pas gris, mais brun-rougeatre, car il est partiellement formé de bois en décomposition.
TERMITES ET FOURMIS
les fourmis sont des hyménoptères, comme les guêpes et les abeilles, mais beaucoup de caractères les rapprochent des termites, à commencer par la taille de leurs communautés.
Sous les Tropiques, 100 ooo individus est un chiffre courant; en Amérique du Sud, les fourmis Acramyrmex peuvent être plus de 8 millions par colonie ; en Australie certaines colonies d'Amitermes meridionolis pourraient compter jusqu'à 10 millions de termites.
Ces communautés se rapprochent aussi par leur organisation.
Seuls les reproducteurs sont (brièvement) ailés et l'essentiel de la société est composé d'individus asexués, répartis en castes étroitement spécialisées : cinq chez les fourmis Atto, une cinquantaine chez certains termites.
Contrairement aux abeilles qui occupent successivement tous les postes, les fourmis et les termites n'ont aucune évolution de carrière : ils pratiquent une rigoureuse division du travail.
Enfin dans les deux cas, les colonies les plus importantes sont celles qui pratiquent la culture des champignons.
le matériau utilisé dépend de la s~uation du nid.
les fourmis tisserandes (genre Oecophylla) rapprochent des feuilles dans les arbres et les collent grace aux fils de soie sécrétés par leurs larves.
les
Cre•lltogoster font des nids de carton maché accrochés aux arbres, comme les termites du genre Nasutitermes (colonies rondes ou collées au tronc selon l'espèce, et pouvant accueillir jusqu'à 100 000 termites) .
En Europe, les fourmis rousses (Formica rufa) construisent des dômes de brindilles sur les souches abritant leurs reines.
Enfin les nids mixtes ou souterrains sont fabriqués de terre malaxée.
Chez certaines espèces, celle-ci peut être dure comme du béton .
STnauw les parties aériennes des termitières mixtes ont des formes variées : monticules des Mocrotermes et des Bellicositermes Ousqu'à 4 rn de haut et 25 rn de tour chez B .
rex), nids champignons des Cubitermes, nids cathédrales aux cannelures profondes, lames orientées nord-sud des
te,..Hes ••••~tiques d'Australie (4 rn de haut, 3 rn de long.
mais pas
plus d'1 rn d'épaisseur, pour minimiser la surface exposée au soleil aux heures chaudes).
On en a retrouvé datant du jurassique en Afrique australe.
Ces parties aériennes sont creuses et participent à la thermorégulation du nid en aspirant l'air chaud, un peu comme les tours à vent de l'architecture persane (Badgir).
la partie souterraine est complexe.
Elle peut descendre entre 50 cm et plusieurs mètres sous le niveau du sol.
Vers le centre se trouve la chambre de la reine (fourmis) ou du couple royal (term~es).
Elle est entourée par les chambres où les ouvrières transfèrent les œufs et élèvent les larves.
On trouve ensuite des espaces de stockage (par exemple de grains chez les fourmis moissonneuses) et.
chez les fourmis et termites champignonnistes, des chambres de culture.
Celles-ci contiennent des • meules à champignons •.
masses à l'aspect d'éponge formées d'éléments végétaux triturés (morceaux de feuilles chez les ,.,.
Alfll , surnommées
« coupeuses de feuilles » ).
Les insectes consomment soit les filaments soit les fructifications des champignons, dont ils renouvellent régulièrement le milieu de cukure.
Ils en jettent les débris à des endroits précis; chez les Alto, c'est un puits pouvant atteindre 1 m ', soit la plus grande cavité creusée par un animal non-humain.
le bon développement des champignons, comme celui des larves, nécessite une température constante et un taux d'humidité important (plus de 50%) .
Pour l'obtenir, les termitières sont en contact avec la nappe phréatique et leurs parties internes sont isolées de la terre environnante : elles sont portées par des piliers ou des lamelles latérales, percées de pores ou de fentes permettant la circulation de l'air.
Chez Apicotermes lamani, le nid est parcouru d'une rampe hélicoïdale et formé de plusieurs unités d'environ 30 cm de diamètre, comportant des étages superposés ; c'est probablement la construction la plus complexe du règne animal.
De telles structures, représentant plusieurs dizaines de mètres cubes et des centaines de kilos de terre, peuvent être construites, tout comme les nids de guêpes ou d'abeilles, par une masse d'ouvrières désordonnées, grace à un phénomène appelé • stigmergie • : la tache elle-même et le nombre d'ouvrières au travail servent de stimulus à l'activité individuelle.
Des phénomènes proches permettent d'expliquer la plus grande division du travail dans des colonies plus importantes..
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