Les milieux polaires et subpolaires

« • Les glaciers les plus actifs peuvent avancer de 1 à 2 km par an.

LES ICE·SHELFS Par endroits, les glaciers se prolongent en mer en d'immenses plates-formes flottantes attachées au continent (ice­ shelfs).

Les plus importantes, situées dans les mers de Ross et de Weddell (Antarctique), avancent sur plusieurs centaines de kilomètres au large avant de se fragmenter.

lEs ICEIEIGS • Les /celtelp Oittéralement : «montagnes de glace») sont des morceaux détachés de glaciers qui dérivent en mer.

• A la différence de la banquise, ils sont constitués uniquement d'eau douce.

• Généralement seul de 1/8 à 1/9 de leur volume est émergé (ce qui a engendré une métaphore largement employée : •la partie émergée de l'iceberg»).

• Les icebergs sont souvent de forme irrégulière en Arctique, de forme tabulaire (sommet plat) et plus grands en Antarctique (le plus important jamais observé, en 1956, mesurait 100 km de large, 330 km de long et 100 m de haut).

• lis dérivent pendant plusieurs années (voire plusieurs décennies) et peuvent ainsi parcourir des milliers de kilomètres avant de se fragmenter.

L'iceberg qui, en 1912, a causé le naufrage du Titanic se trouvait ainsi plus près de l'équateur que du pôle Nord ! LAIMQUIH • La /Jnflllse est la couche de glace qui se forme à la surtace de la mer au contact de l'air froid O'eau de mer gèle à partir de -2"C, et non à 0°(, à cause du sel qu'elle contient).

• 1.'.étendue de cette glace de mer varie beaucoup en fonction des saisons et peut atteindre 3 ou 4 m d'épaisseur en Arctique.

1 ng;mrn.1:1 • Si, sur le continent Antarctique, la flore se limite à quelques mousses et lichens, l'Arctique, au contraire, est le domaine privilégié d'une végétation qui s'est adaptée à la dureté du climat polaire : latoundm.

LA TOUNDIA llKTIQUE Les lichens Premiers organismes à venir coloniser la roche nue après le retrait de la glace, les lichens y sont omniprésents : rien qu'au canada, 400 espèces habitent la toundra.

Partaitement adaptés aux rigueurs climatiques, ils sont capables de survivre à des températures de plusieurs dizaines de degrés sous zéro.

Les plantes à fleurs • Elles sont plus rares.

Quasi inexistantes sur le continent antarctique (2 espèces), elles sont près de 900 dans l'Arctique, appartenant surtout aux espèces alpines Oinaigrette, lupin ...

).

• Elles dépassent rarement 15 cm de hauteur et se développent dans une mince couche de terre gorgée d'eau, la chaleur de l'été ne dégelant le sol que superficiellement et à une faible profondeur (10 à 20 cm).

• Au-dessous, on trouve le pergélisol ou permafrost, un sol gelé en permanence et dur comme de la roche.

Le cycle végétal La pousse de la flore commence en juin, quand la neige et la glace fondent Sa durée de vie est d'environ trois mois.

Pendant la longue journée polaire, elle bénéficie 24 heures sur 24 de la lumière du soleil, ce qui explique son développement à des températures si basses que, partout ailleurs, sa croissance s'arrêterait.

De plus, beaucoup d'espèces sécrètent une «sève antigel».

LA TAIGA AlmQUE • Au sud de la toundra se trouve la taïga, forêt composée de résineux et plus particulièrement d'épinettes noires et de mélèzes, dont les racines s'étalent presque toujours en surtace.

L'absence d'enracinement profond les amène à ne jamais pousser droit (d'où leur surnom d'«arbres ivres»).

• À la limite entre toundra et taïga, quelques rares saules, sureaux et bouleaux.

à croissance très lente et de petite taille, étalent leurs branches à la surtace du sol, ce qui leur permet de mieux résister à la violence des vents.

Ufüi!lli LA FAUNE AQUATIQUE • Le milieu marin polaire et subpolaire présente une grande diversité animale.

Dans les eaux groenlandaises, par exemple, vivent plus de 100 espèces de poissons et 25 espèces de mammifères marins : baleines, dauphins, orques, cachalots, diverses espèces de phoques, ainsi que le morse.

• En Antarctique, la richesse du milieu marin est encore plus marquée (tous les vertébrés en dépendent de près ou de loin, et la plupart ne viennent à terre que pour s'y reproduire).

On y rencontre, entre autres, cétacés, pinnipèdes (phoque crabier, léopard de mer, éléphant de mer), pétrels, cormorans, chionis, labbes ...

et 18 espèces de manchots (dont les plus connues sont le manchot Adélie et le manchot empereur).

• Outre les poissons, les eaux antarctiques regorgent de plancton et de krill (petite crevette) qui constituent la base de la nourriture des oiseaux de mer, des pinnipèdes et des cétacés.

LA FAUNE lllllESIU • À terre, seule la toundra arctique est peuplée de façon significative.

La plupart des oiseaux qui y habitent sont migrateurs.

Parmi les mammffères, les lièvres arctiques, les rennes et les bœufs musqués sont des herbivores.

Ils sont la proie des loups .

Les lemmings, petits rongeurs, nourrissent également toute une pléiade de prédateurs (renards polaires, hermines ...

).

• Cependant, les habitants les plus nombreux de la toundra sont sans aucun doute les moustiques et autres insectes qui, dès la fin du mois de juin, envahissent toutes les plaines marécageuses de l'Arctique.

5'-1 OU MOUlll ........

• l.'.adaptation animale la plus simple consiste à migrer pour fuir les rigueurs hivernales, comme le font le loup et le caribou.

La sterne arctique réalise la plus grande des migrations en quittant l'Arctique à la fin de l'été pour rejoindre l'Antarctique, volant pendant sept mois de l'année et parcourant de 12000 à 15000 km.

Hiberner Une autre stratégie consiste à hiberner, comme le font les marmottes, les lemmings, les écureuils ou encore les musaraignes.

Se protéger du froid Pour d'autres animaux, il s'agit pour survivre de s'isoler du froid.

Graisse, poils et plumes y pourvoient Ainsi, grace à son pelage, le renard polaire peut dormir à découvert par -80°C durant plus d'une heure sans que sa température interne diminue.

Certaines espèces de rennes possèdent une couche de graisse protectrice de 10 cm d'épaisseur, qui peut aussi servir de réserve alimentaire en cas de pénurie.

Il en va de même chez les animaux marins, tels les phoques, tandis que les ours blancs conjuguent graisse et fourrure.

• Parallèlement à ces diverses protections, plusieurs espèces parviennent à maintenir des parties de leur corps à des températures différentes.

Par exemple, les pattes du goéland peuvent être à O°C alors que son corps reste à 35 •c.

111u1~11rni.1:11 Si l'Antarctique est resté inaccessible à l'homme jusqu'au début du xixe siècle et n'a été habité qu'à partir du milieu du XX' siècle par des scientifiques, les terres de l'Arctique ont, au contraire, été très tôt occupées par des groupes humains.

Lapons, Inuit et populations sibériennes ont su s'adapter aux difficiles conditions grande échelle, et les roches anciennes de vie du grand Nord.

recèlent des minéraux précieux et rares.

Plus de la moitié de la production d'or lEs INUIT russe est fournie par les mines du Nord- Inuit signifie •êtres humains•.

À la Est sibérien.

demande des peuples du Nord.

ce terme • Toutefois, la mise en valeur des régions remplace officiellement depuis 1977 arctiques se heurte à la sévérité du climat celui d'Esquimaux, ou Eskimo et à la présence du pergélisol.

Ainsi, le («mangeur de viande crue» ou «ceux sol gelé entraine des coûts élevés pour qui parlent une langue étrangère»).

l'entretien des routes, et l'effet continu du Ce terme générique désigne une gel et du dégel engendre des problèmes population d'environ 150000 personnes, qui affectent les canalisations ou répartie entre le Groenland, le canada, l'extraction du pétrole.

l'Alaska et la Sibérie orientale.

LE TOUllSME Les Lapons La forme touristique la plus répandue La Laponie n'est ni un pays ni une dans les régions polaires et subpolaires province, mais une aire de répartition est la croisière, dont le développement (260 000 km2), située au nord du cercle date de ces trente dernières années.

polaire.

Environ 50 000 personnes se • Plus de 60 paquebots fréquentent le répartissent en Norvège essentiellement Spitzberg chaque année.

La péninsule mais également en Suède, en Finlande antarctique est, quant à elle, visitée et en Russie.

annuellement par près de 10000 personnes.

Les petits peuples du Nord • A noter également le développement • Les peuples autochtones de Sibérie d'un tourisme pédestre dans les régions sont couramment dénommés «petits arctiques.

peuples du Nord».

En 1989, 26 de ces peuples ont été recensés (soit plus de lEs ACTIVl1is KIENTIRQUES 180000 personnes, en dehors des Des équipes de scientifiques de toutes Iakoutes qui, eux, sont plus de 400000).

nationalités travaillent en permanence • Les principaux peuples sont les Nenefs, sur les stations dérivantes de l'Arctique ou dans les bases de l'Antarctique.

Les recherches que l'on y mène (climatologie, glaciologie, science de l'environnement biologie ...

) intéressent l'ensemble de la planète (par exemple pour l'évolution de la pollution ou de la couche d'ozone).

les Khantys (Sibérie occidentale), les l'Ardiqu e Dolganes, les Tchouktches, les Évènes, l.'.espace arctique est divisé en secteurs les Evenkes, les Mansis et les Koriaks de forme triangulaire avec pour sommet (Sibérie orientale).

le pôle Nord.

A partir de la Scandinavie, on rencontre le secteur norvégien avec UB.Jl[.foi li le Spitzberg, puis le secteur russe qui va jusqu'au détroit de Béring; viennent LA l'tc:HE ensuite le secteur américain, avec • Morues, merlans, capelans, saumons, l'Alaska, celui du canada (qui s'arrête harengs sont les principales espèces de au chenal séparant lîle d'Ellesmere du poissons pêchés industriellement en Groenland), et enfin le secteur danois, Arctique ou sur ses marges.

avec le Groenland.

• En Antarctique, si l'exploitation commerciale des poissons date des L'Antarctique années 1960, le récent déclin de la • Le continent antarctique fait pêche dans l'hémisphère Nord a actuellement l'objet d'un régime provoqué un regain d'intérêt pour les juridique défini par le traité sur ressources de l'océan Austral et plus l'Antarctique de 1959.

particulièrement pour le krill.

• Ce traité reconnait le continent comme une terre propice à la lEs llCHESSES DU SOUS-SOL recherche scientifique et, dans ce cadre, Les régions arctiques recèlent à la coopération internationale.

d'extraordinaires gisements de minerais • Le traité sur l'Antarctique établit et d'énergie fossile plus ou moins également un •gel• des prétentions exploités.

En Alaska, par exemple, se territoriales des États.

trouve l'un des plus importants • La révision du traité de l'Antarctique gisements de pétrole des États-Unis.

(signé initialement pour une période de La Sibérie est également un immense trente ans) a donné lieu à Madrid, en réservoir de ressources diverses : ses juin 1991, à la signature par 39 pays d'un bassins houillers sont les plus riches du moratoire donnant à l'Antarctique, pour monde.

Le gaz naturel y est extrait à une nouvelle durée de cinquante ans, le statut de réserve naturelle mondiale.

LES RESSOURCES DU SOUS-SOL • La plupart des portions sont des sortes Arctique de triangles partant du pôle Sud, allant Pétrole (Alaska, Russie, canada), gaz jusqu'à l'océan, et dont les bords sont (Russie), charbon (Norvège, Russie), fer, des méridiens.

Dans certains cas, ces plomb, zinc, cuivre, nickel, étain, cobalt, secteurs sont même revendiqués par tungstène, mica, amiante, mercure, plusieurs États (par exemple l'Argentine, antimoine, uranium, or, argent, platine.

le Chili et le Royaume-Uni).

Les sept États qui revendiquent une partie du Antardlque continent austral sont l'Argentine, Présence supposée de gisements l'Australie, le Chili, la Norvège, la importants de divers minerais, mais Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et inexploitables en raison de la couche la France (Terre Adélie, l'une des Terres de glace.

australes et antarctiques françaises).. »