Règne animal LES BALEINES

le sont les Basques et les espèces les plus exploitées étaient la baleine franche de Biscaye et la baleine franche boréale, pour leur viande et leur huile.

 

L’exploitation

 

Les grands cétacés sont protégés par le moratoire sur la chasse commerciale voté par la Commission baleinière internationale (CBI). La baleine franche, la baleine grise, le rorqual bleu et le mégaptère furent enfin déclarées espèces protégées et quelques nations (Angleterre, Espagne, Hollande et France) ont arrêté l’exploitration.

 

Mais les baleines continuent d’être tuées pour

Certains petits rorquals vivant dans l’hémisphère Nord portent une tache blanche sur les nageoires pectorales. Les cétologues pensent qu’il s’agit soit d’une sous-espèce, soit d’une variation temporaire de couleur.

Gordon Williamson/Bruce Coleman

LA BALEINE BLEUE

 

LE SQUELETTE D'UNE BALEINE FRANCHE DE BISCAYE

leur viande ou leur huile dans le monde entier et ne sont protégées que par des législations nationales. Les Esquimaux du nord du Canada et de la région occidentale du Groënland pêchent ainsi chaque année un nombre important de narvals et de bélougas. Tous les ans, aux îles Féroé (Danemark), plusieurs milliers de globicéphales sont massacrés par les habitants lors d’une mise à mort traditionnelle appelé grind-abod.

 

Au Sri Lanka, l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (OAA) des Nations unies a financé la modernisation de la pêche dans l’île. Dotés de nouveaux équipements, les pêcheurs se sont aperçu qu’il leur était très facile d’attraper des cétacés en même temps que du poisson. Aujourd’hui, près de 45000 baleines ont été tuées pour fournir de la viande à un nouveau marché qui n’existait pas avant la mise en place de ce programme. Dans la mesure où les stocks de gros poissons déclinent, il est probable que le massacre des cétacés va s’amplifier. La pêche excessive pratiquée dans de nombreuses régions du globe a épuisé les réserves de poissons essentielles à la survie des baleines et des dauphins. Les maquereaux, les équilles et les sprats sont pêchés en masse pour être transformés en produits alimentaires et en engrais, accélérant la rupture des chaînes alimentaires. Il en résulte non seulement une pénurie de nourri-

À La tête des baleines à fanons est très volumineuse, car elle contient des centaines de fanons impressionnants. La baleine franche de Biscaye est presque deux fois moins grande que l’immense baleine bleue.

ture pour les baleines mais aussi, en fin de compte, le chômage pour les pêcheurs. De plus, les filets de pêche étaient autrefois fabriqués en fibre de jute, de sorte que les baleines pouvaient les détecter avec leur sonar et les éviter. Le nylon, matière synthétique à présent employée, ne renvoit pas les sons et rend ces filets invisibles. Les pêcheurs japonais, taïwanais et coréens qui utilisent ces filets entraînent ainsi la mort de centaines de milliers de baleines à dents qui se noient dans ces pièges mortels. Un récent accord conclu entre les États-Unis et le Japon va heureusement interdire l’utilisation des filets dérivants de plus de 2,5 km de longueur.

de 2000 individus dans le monde. Elle vit dans les eaux peu profondes et migre en hiver vers les mers chaudes de l’équateur pour se reproduire. La mère allaite son petit pendant un an et prend soin de lui pendant encore deux ou trois ans.

 

La baleine bleue

 

Malgré sa taille immense, la baleine bleue possède un corps hydrodynamique. Elle est dotée de nombreux sillons gulaires, qui s’étendent de la lèvre jusqu’au dessous du nombril. Elle peut vivre jusqu’à quatre-vingts ans. La femelle met bas une fois tous les trois ans. Les petits pèsent en moyenne deux tonnes à la naissance et prennent environ cent kilogrammes par jour. Pour se nourrir, ce géant des mers n’a qu’à ouvrir sa

ÀLa baleine à bosse n’a qu’une

 

petite nageoire dorsale, mais elle possède une nageoire caudale et des nageoires pectorales très développées. Lorsqu’elle sonde, elle peut rester sous l’eau une vingtaine de minutes.

 

gueule démesurée : plusieurs tonnes d’eau s’y engouffrent en distendant le jabot, plissé comme un accordéon. Cette eau est ensuite rejetée à travers les fanons, et la baleine avale les petits crustacés qui s’y trouvaient en suspension. La baleine bleue consomme essentiellement du krill (crustacés), présent dans les eaux de l’Antarctique durant l’été austral. Elle en mange de telles quantités (plus de deux tonnes par jour) qu’elle n’a plus besoin de se nourrir pendant sa migration et son séjour dans les zones de reproduction des régions tropicales.

 

Si le krill de l’Antarctique n’est pas protégé contre la pollution marine, il est peu probable que les effectifs de cette espèce retrouvent leur niveau d’autrefois.

 

Les baleines bleues, pourchassées et décimées dans le passé, comptent à présent parmi les espèces menacées d’extinction.

 

La baleine grise

 

La baleine grise vit dans l’océan Pacifique, où elle évolue volontiers dans les eaux côtières. En été, elle migre vers l’Arctique dont les eaux regorgent alors de plancton. La baleine grise se nourrit dans les eaux peu profondes de vers, de petits crustacés et de mollusques qui vivent au

 Les baleines à bosse d'Alaska s’installent au-dessous d’un banc de poissons et soufflent des bulles par leurs évents. Peu à peu, il se forme un rideau de bulles qui piège les proies, dont les baleines ne font qu'une bouchée.

 

À la naissance, les petits de la baleine franche mesurent plus de 5 m de long. La mère porte souvent le baleineau sur son dos jusqu’à ce qu’il soit enfin capable de nager.

 

Le nouveau-né doit plonger sous sa mère à l'heure de la tétée.

 

Il est sevré à l’âge de 14 mois.

Accouplement de baleines franches de l’hémisphère Sud. Au cours de la parade nuptiale, plusieurs mâles rivaux tentent de séduire une femelle par des acrobaties spectaculaires. Pendant l’accouplement, il arrive que le corps de la femelle soit soutenu par un deuxième mâle.

fond de l’océan. Sa technique consiste à s’incliner sur le côté et à creuser des sillons avec son corps, tout en avalant du sable, de l’eau et des coquillages qu’elle piège dans ses fanons.

 

La baleine à bosse

 

La baleine à bosse a un aspect massif (14 à 17 m de long et 30 à 40 tonnes), mais c’est une véritable acrobate. Elle se distingue également par ses talents de musicienne: les scientifiques ont recensé un vaste répertoire de chants, constitués de longues séquences de gémissements, mugis-

Un certain nombre d’espèces, telles que la baleine de Biscaye et la baleine franche boréale, sont pourvues de fanons très longs. Elles nagent en surface, la bouche entrouverte, filtrant passivement l’eau de mer pour retenir les petites proies. Chez la baleine bleue - le rorqual commun et le rorqual boréal -, la technique adoptée consiste principalement à engouffrer d’un coup une très grande quantité d’eau et de plancton. Une fois la bouche fermée, la baleine chasse l’eau grâce aux muscles de sa gorge et de sa langue, et les proies sont retenues par les fanons. Il n’est pas rare de voir certaines baleines utiliser les deux techniques. La tête de la baleine doit être très volumineuse pour abriter les fanons. Chez la baleine franche, elle représente 40% de la longueur du corps et les vertèbres cervicales sont soudées pour supporter son poids.

 

De «petits» mangeurs!

 

En dépit de leur taille impressionnante, les baleines à fanons se contentent d’une quantité réduite de nourriture, leurs besoins énergétiques étant relativement limités. Elles se nourrissent du plancton animal et végétal qui se trouve en suspension dans l’eau. Bien entendu, les baleines doivent en consommer des quantités importantes pour obtenir une ration suffisante.