Règne animal LES TORTUES

En Afrique, la tortue du Nil à carapace molle se hisse sur les rives sablonneuses du fleuve pour y déposer ses œufs, en choisissant de préférence les berges où les crocodiles se reproduisent. Elle dépasse précautionneusement le reptile, commence à creuser un trou, le remplit d’œufs puis le rebouche et s’empresse de replonger dans l’eau. Si la tortue ne veille pas sur ses œufs, le crocodile, qui défend jalousement sa propre progéniture, chasse tous les impudents osant s’aventurer sur la berge. Il assure ainsi involontairement la protection des œufs de tortue. Pendant que le crocodile s’emploie à porter ses petits jusqu’au fleuve, les jeunes tortues, à peine sorties de leur coquille, rampent jusqu’à l’eau.

Le rythme de croissance du chélonien, très rapide au début, se ralentit à mesure que l’animal grandit. La taille des tortues terrestres passe de 3 à 12 cm au cours de la première année, en milieu naturel. 11 en va de même chez les tortues d’eau douce. Les tortues marines, qui mesurent 10 à 12 cm de long à la naissance, atteignent fréquemment 20 ou 30cm douze mois plus tard. Bien entendu, dans le cas d’animaux élevés en captivité, ces chiffres augmentent considérablement étant donné que l’alimentation des tortues est assurée en permanence.

▼ Les tortues qui fréquentent les cours d’eau et les étangs risquent de devenir la proie de toutes sortes d’animaux lorsqu'elles se dorent au soleil dans des endroits bien en vue.

Lorsque les tortues terrestres et aquatiques ont atteint leur taille maximale, les bourrelets présents sur les écailles de leur carapace commencent à disparaître. La carapace est d’autant plus lisse que l’animal est âgé.

L’hibernation et l’estivation

Les tortues marines n’hibernent jamais puisqu’elles fréquentent exclusivement les mers chaudes, où la température ne descend pas en deçà d’un certain seuil.

Les tortues terrestres et aquatiques des climats tempérés, plus frais, hibernent chaque année pendant de longs mois. Les tortues terrestres creusent un trou de 30 à 60cm de profondeur dans le sol et s’y enterrent. Lorsque les hivers ne sont pas trop rigoureux, elles se contentent de s’enfouir sous un tas de feuilles, au pied d’un buisson, et n’hésitent pas à en émerger par les belles journées ensoleillées. Selon les cas, les tortues d’eau douce creusent un terrier sur les berges du cours d’eau ou se tapissent dans la boue recouvrant le lit du fleuve ou de l’étang. La température qui règne à ces profondeurs, très faible, entraîne un ralentissement du rythme cardiaque et de la circulation sanguine, ce qui diminue les besoins en oxygène de l’animal. Les espèces vivant dans les régions désertiques sombrent souvent dans un engourdissement estival quand les températures grimpent en flèche et que la nourriture et l’eau se font plus rares.

Les prédateurs

Pour se défendre de leurs prédateurs, les chélo-niens se contentent le plus souvent de se recroqueviller sous leur carapace. Apparemment, la tortue adulte a peu d’ennemis (hormis l’homme, qui apprécie sa chair). En revanche, ses œufs excitent la convoitise de nombreux animaux, des chiens aux mangoustes en passant par les reptiles et les oiseaux.

Les petits des tortues marines sont encore plus vulnérables, notamment lorsqu’ils émergent de leur coquille et se précipitent vers la mer. Une véritable meute - oiseaux marins, corneilles, chiens, chats et autres mammifères, gros lézards et crabes - fond sur les jeunes tortues. Les rescapés