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A l'ouest rien de nouveau de Erich-Maria Remarque (Fiche de lecture & Résumé)

Publié le 22/02/2012

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Un romancier à succès Né à Osnabrück le 22 juin 1898, fils d'un relieur, Erich-Maria Kramer commence des études pour devenir instituteur lorsque survient la Première Guerre mondiale. Engagé volontaire en 1916, il est blessé en 1918. Après le conflit, il exerce différents métiers avant de réussir dans le journalisme et la littérature. En 1929, son roman A l'ouest rien de nouveau connaît un foudroyant succès; traduit en vingt-cinq langues, il sera porté à l'écran en 1930.. Mais, en 1933, après l'accession d'Hitler au pouvoir, l'auteur s'exile à Ascona, en Suisse. Les nazis brûlent ses livres et la nationalité allemande lui est retirée. Il continue à écrire des romans, dont l'action se déroule à des moments historiques troublés : Le Chemin du retour (1931) évoque les sombres débuts de la République de Weimar, en Allemagne ; Un temps pour vivre, un temps pour mourir (1954) prend pour cadre la dictature hitlérienne ; L'Obélisque noir (1956) se situe pendant la dépression économique, etc. A partir de 1948, Remarque séjourne alternativement en Suisse et en Amérique. Il décède en 1970.
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« mais tout le monde la fait.

Au cours d'une patrouille, le narrateur éprouve une peur terrible : il perd ses repères etse retrouve dans un trou d'obus où il est contraint de tuer un Français pour survivre ; pendant un tempsinterminable, il sent peser sur lui le regard hagard de l'agonisant que, pourtant, il tente d'aider.

Il pense, un moment,consacrer sa vie aux proches du mort mais il ne le fera pas.

Le narrateur retrouve enfin les autres et, au milieu desflammes et des obus, tous ripaillent dans les positions abandonnées par les officiers.

Au cours du repli, un obustombe ; Kropp est blessé au genou, le nar-A l'ouest rien de nouveau I 279rateur l'aide à marcher et on les transporte à l'hôpital où, finalement, Kropp subit l'amputation.

« Seul l'hôpitalmontre bien ce qu'est la guerre.»De retour sur le front, le narrateur surveille en vain Dete-ring : ce paysan s'enfuit pour retrouver sa ferme mais on lerattrape : on n'entendra plus parler de lui.

Müller, l'ami du narrateur, succombe à une balle tirée à bout portant.

En1918, les troupes alliées bénéficient de renforts frais alors que les Allemands sombrent dans la misère.

Après uneattaque, le narrateur secourt Kat, mais, pendant qu'il le porte à l'infirmerie, son ami reçoit un éclat d'obus mortel.

Enoctobre 1918, alors que la paix semble proche, Paul tombe à son tour sur le champ de bataille. L'ANALYSE Un brûlot pacifiste A l'ouest rien de nouveau pose les questions essentielles sur la signification de la guerre, sur ses enjeux, surl'inconscience des politiques et la fureur des militaristes de l'arrière à inciter les jeunes gens à combattre.

La forcedu livre tient au fait que le narrateur n'hésite pas à accomplir son devoir.

S'il avait refusé de se battre, ses proposn'auraient eu pas la même force.

De même, le narrateur ne s'attaque pas avec une réelle violence à ceux qui sontrestés à l'arrière : tôt ou tard, ils se retrouveront confrontés à la guerre, qui agit comme un révélateur de la valeurréelle des êtres.

L'ennemi apparaît, lui aussi, comme une victime d'un enchaînement logique fatal : les Françaisentrevus lors des combats apparaissent comme des frères dans la douleur et les Russes prisonniers inspirent la pitié.Dans leur inconscience, les politiques transforment la jeunesse en chair à canon.

Au cours d'une de cesconversations où la tension narrative se relâche quelque peu, Kropp lance l'idée que les ministres et les généraux pourraient se battre, seuls, dans une arène...

En fait, la guerres'impose comme le lieu même de l'arbitraire : aucune stratégie indi-viduelle n'est vraiment possible.

Seul le hasarddécide de la mort, en dépit des précautions prises par chacun.

En outre, les combats deviennent de plus en plusbestiaux : les soldats frappent l'ennemi à l'aide de pelles, qui s'avèrent plus effi-caces que les baïonnettes.

Rien decommun avec l'art mili-taire, avec la stratégie géniale.

D'ailleurs, la narration ne fait jamais allusion à la hiérarchie etne fournit pas de percep-tion d'ensemble du conflit.

Le point de vue se resserre, déli-bérément, sur la perspectivede plus en plus bornée des combattants, transformés en bêtes, luttant contre les rats affamés.

En fait, l'hommedevient indifférent à tout ; il sait qu'il agit comme fonctionne une machine, en suivant les ordres, et qu'il ne maîtrisepas le cours de son existence. Le scandale, c'est l'anonymat du sacrifice de ces âmes candides devenues tour à tour victimes et bourreaux,comme en témoigne l'épisode où le narrateur se trouve contraint de tuer, face à face, un Français.

Loin de célébrerl'héroïsme de son action, il insiste sur l'horreur nécessaire et il sait qu'il ne pourra pas sacrifier sa vie à réparer sa «faute ».

Il a com-pris la vanité de l'idéalisme. La réalité de la guerre, ce ne sont pas les actions d'éclat célébrées dans les discours patriotiques qui firent florès àl'époque, mais les salles d'hôpital remplies de blessés gémissant et d'agonisants râlant.

Comme Henri Barbusse,comme Louis-Ferdinand Céline, comme Jean Giono et bien d'autres encore, Erich-Maria Remarque dénonce l'absurditéde la guerre des tranchées, guerre totale dirait Clausewitz, qui décime toute une génération sans que, ni à court nià long terme, le sens apparaisse jamais de ces expéditions.

Le Kaiser lui-même est plutôt terne.

Et pourtant un seulhomme peut décider du destin de toute une nation. En fait, la guerre juste n'existe pas, à l'inverse de ce qu'on veut faire croire aux combattants.

Les deux partisaffirment se trouver du côté du bon droit mais faire la guerre, c'est commettre un crime contre l'humain. Une génération perdue Le narrateur, Paul, remet en cause non tant les individus que la mystification idéologique dont il est la victime, avecses amis : leur professeur les incite à se porter volontaires.

Comme les autres adultes, il développe chez ses élèvesune fausse représentation de leur devoir d'hommes et se révèle incapable de leur fournir des valeurs claires.

Cesfaiseurs de belles phrases ne songent qu'a avancer des idées toutes faites, sur l'État, sur l'honneur.

Mais les soldatssavent, eux, que l'unique réalité, c'est l'urgence face à la mort.

Ils se retrouvent seuls, réduits à leur proprecourage.

Non qu'ils se révoltent mais ils ont perdu la foi dans tout ce qu'on leur avait enseigné.

Leur ancienne vie setrouve dénuée de signification.

La guerre aussi perd son sens, d'autant que la tyrannie arbitraire, le sadismed'Himmelstoss que le pouvoir rend méchant, accentuent encore la démotivation profonde des appelés.

La générationde Paul est sacrifiée à des idées absurdes : elle est perdue pour l'armée et pour le civil, d'autant que le narrateur ainterrompu ses études et qu'il n'a pas de métier qui pourrait lui fournir une structure quelconque.. »

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