Alexandre Sergueievitch POUCHKINE : La Fille du capitaine
Publié le 24/09/2012
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Pour la première fois on voit apparaître des caractères authentiquement russes : un simple commandant de fort, sa femme, un lieutenant, le fort avec son unique canon, l'absurdité de l'époque et la simple grandeur des gens simples, tout cela est... pour ainsi dire mieux que la vérité...
Tel fut en effet le projet de l'auteur en train de composer sa Fille du capitaine. Il n'y a d'événement qui n'ait pas été vécu par Griniev que l'entrevue de Marie et Catherine II. L'amour a révélé Marie à elle-même et, avec beaucoup d'à-propos, elle accourt implorer la grâce de la souveraine ; comme l'indique le titre, elle devient l'héroïne du livre...
«
Pboto Tai!/ Sipa-lcono
Par sa Fille du capi
taine (1833-1836), Pouchkine dépasse
Walter Scott, le père
du roman historique.
Sainr Martin et le mendiant (dEtail), H.
Von Marees Photo And~ Held, Lausanne
Le livre
Un amour révélateur
1
773, sous Catherine II.
Parce que son père veut qu'il
s'aguerrisse aux servitudes et grandeurs militaires, le jeune
noble Pierre Griniev se voit envoyé au fort perdu de Biélogorsk
que commande
un capitaine dévoué.
Surpris durant son voyage
par une tempête de neige, il est guidé par
un vagabond dans la
steppe inquiétante.
Reconnaissant, Griniev lui donne son man
teau.
L'amour qu'il ressent pour Marie, la jolie fille du capi
taine, l'éveille de plus à la littérature.
Les cosaques de Pou
gatchov (qui, alias Pierre III, a soulevé les provinces de l'Est,
d'Orenbourg à Kazan) investissent le fort.
Seuls l'officier
Chvabrine, passé à l'ennemi par dépit que Marie lui échappe, et
Griniev, en qui l'usurpateur reconnaît l'obligeant voyageur
égaré de naguère, ont la vie sauve.
Fidèle
à Catherine Il,
Griniev rejoint Orenbourg que Pougatchov va
aSsiéger.
Ce der
nier, qu'une estime mutuelle lie
à Griniev, permet à celui-ci de
délivrer Marie de la mainmise de 1 'odieux Chvabrine.
Accusé
de collusion avec Pougatchov, Griniev recouvre son honneur
grâce
à l'intercession de sa fiancée auprès de ...
l'impératrice.
Une recherche des origines
"I ci s'arrêtent les souvenirs de Pierre Griniev", écrit l'édi-
teur auquel
un petit-fils du narrateur a remis le manuscrit
de son grand-père.
Ce dernier, autrefois mêlé
à des événements
qui ont bouleversé sa vie, ordonne ses souvenirs
au moyen du
genre littéraire des mémoires.
Il ne retient de 1 'Histoire que ce
qui a croisé son histoire personnelle.
Aussi, l'auteur, pour avoir
introduit
un "je", que le lecteur imagine se regarder écrire,
puisque par son manuscrit il se crée comme personnage, par
vient
à mettre de l'Histoire en histoire sans néanmoins rien ôter
de vérité aux faits.
L'aventure
n'a lieu qu'à cause du refus de son père d'exposer
Griniev au factice de Pétersbourg.
L'Histoire apparaît avec la
rencontre de Griniev et Pougatchov -guide dans la steppe.
Mais
le récit comme conquête de soi a son origine dans l'épi
sode de
la prise du fort, après lequel s'entrecroisent Histoire et
histoire.
Conciliant celles-ci, Griniev s'affirme comme héros
face à son autre père, Pougatchov..
»
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