Alphonse DAUDET: Tartarin de Tarascon (Résumé & Analyse)

« Tartarin de Tarascon 1872 Alphonse Daudet Profil: Fabulateur sympathique Né le 13 mai 1840 à Nîmes, Alphonse Dau­ det publie dès l'âge de 18 ans un recueil de poé­ sies.

Dramaturge par la suite, c'est le roman, comme u petit Chose, et ses chroniques proven­ çales, telles que Les let­ tres de mon moulin, qui le feront apprécier du grand public.

Plus célè­ bre pour ses contes que pour le reste de sa pro­ duction très diverse, le père du futur polémiste Léon Daudet meurt le 15 décembre 1897.

• Avec cette rage d'aventures, ce besoin d'émo­ tions fortes, cette folie de voyages, de courses, de diable au vert, comment diantre se trouvait­ il que Tartarin de Tarascon n'eût jamais quitté Tarascon? Car c'est un fait.

Jusqu'à l'âge de quarante-cinq ans, l'intrépide Tarasconnais n'avait pas une fois couché hors de la ville.

n n'avait pas même fait ce fameux voyage à Marseille, que tout bon Provençal se paie à sa maJorité.

C'est .

au plus s'il connaissait Beau­ caire, et cependant Beaucaire n'est pas bien loin de Tarascon, puisqu'il n'y a que le pont à traverser.

• Ta.rta.rin de Tarascon, Librio Il se voit chasseur de lions dans la savane , et il ne fait que tirer sur des lapins dans la garri­ gue.

Il se glorifie d'avoir tué des tigres à l'autre bout du monde, mais pas une bête sauvage ne peut l'attester.

Mythomane ? Non, Tartarin de Tarascon est un rêveur.

Peu aidé par son physique rondouillard qui n'est pas celui d'un aventurier, peu servi par sa nature plutôt peureuse, ce jobard n'a plus comme recours que les mots et les menteries pour avoir l'impression d'avoir accompli pour de vrai les expéditions qui le font fantasmer.

Jusqu'au jour où le courage l'emporte sur la couardise, et voilà Tartarin qui part en Afrique.

Mais le naïf subit plus de déconvenues qu'il ne fait de découvertes.

Quant au fauve finalement tué, ce ne sera qu'un pauvre lion aveugle trouvé en chemin.

Peu importe, la dépouille de l'ani­ mal le précède à Tarascon, le village est bouche bée d'admiration, l'homme est accueilli à son retour comme un conquérant.

Et c'est ainsi que le vantard devient une star, que le pathétique laisse sa place à l'héroïque.

Nouveau statut qu'il faut bien honorer, et c'est pourquoi Tartarin revient sous la plume de Daudet, dans deux autres romans, Tartarin sur les Alpes et Port-Tarascon, où le débonnaire Provençal se fait plus hardi que jamais dans des situations d'ailleurs frisant l'improbable ...

Et pourtant, paradoxalement, quand on évoque le nom de Tartarin, on se souvient plus du hâbleur que du vainqueur.

Triste postérité pour notre héros audacieux !. »