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Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon (les) d'Alphonse Daudet (fiche de lecture)

Publié le 15/10/2018

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Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon (les).

 

Roman d'Alphonse Daudet (1840-1897), publié à Paris chez Dentu en 1872.

 

Le héros éponyme a sans doute une clé « familiale » : un nommé Reynaud, qui accompagna son cousin Daudet, parti en Algérie pour un voyage de santé (en 1861 et 1862). Naïf et curieux, le cousin Reynaud veut tuer des lions dans un pays mis à la mode par l'orientalisme ambiant (notamment par les livres de Fromentin et de

E. Feydeau) dont Daudet va parodier les clichés. Un premier texte, Chapatin le tueur de lions, paraît dans le Figaro en juin 1863, avant un roman plus nourri, Barbarin de Tarascon (lre partie en décembre 1869 dans le Petit Moniteur universel du soir; livre complet en 1870 dans le Figaro sous le titre le Don Quichotte provençal ou les Aventures de l'illustre Barbarin de Tarascon) ; Barbarin deviendra Tartarin en raison des plaintes d'une famille homonyme tout en créant une allitération drôle. Il y aura plus tard Tartarin sur les Alpes (1885) et Port-Tarascon. Dernières Aventures de l'illustre Tartarin (1890).

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« argent Tartarin aura cependant le temps de tuer un lion aveugle et apprivoisé.

Suivi par un cha­ meau, il reprend sa route vers Alger, puis vers Tarascon où a est devenu illustre grâce à l'envoi de la peau du lion ! On a souvent fait de Tartarin le sym­ bole ou la parodie gentille du Méridio­ nal.

C'est d'abord un homme du soleil et Daudet prend plaisir à décrire les collines tarasconnaise s « toutes parfu­ mées de myrte, de lavande, de roma­ rin,., un décor de garrigues et de vignes, de murs blancs, d'ombre rare, de places fraîches et de cafés.

Car le Midi, c'est aussi le lien social, une vie où l' on rencontre les autres et où on leur parle : autour d' un verre, dans un salon, pour chanter, pour médire , pour rien, pour le simple plaisir.

Dès lors, on comprend la place que tient le langage dans cet univers.

Une tartarinade, comme on dit, pourrait être une van­ tardise aux yeux d'un homme du Nord.

Mais l'homme du Midi, précise Daudet, ne ment pas, il se trompe.

Et, ajoute l'auteur , •le seul menteur du Midi, s'il y en a un , c'est le soleil ...

Tout ce qu'il touche , il l'exag ère!..."· Avec Tartarin , en effet, tout est grandi, grossi : l es ânes sont des lions, les lions aveugles sont des lions terribles, un capitaine est commandant , et un homme qui a failli aller à Chang-bai y est réellement allé.

Non pas le men­ songe donc, mais l'hyperbole, l'illu­ sion intoxiquant jusqu'à l'auteur même de l'hyperbol e qui se laisse gru­ ger par les vrais escrocs.

On voit alors le lien avec don Quichotte partant en guerre contre l es moulins comme Tar­ tarin (d on Quichotte dans l'âme et Sancho par le phy sique, observe G.

Van den Bogaert ) part visiter les contrées lointaines et ch asser les lions imaginair es.

Tartarin rêve plus son existence qu'il ne la vit, et, quand il finit par agir, il continue à rêver, ne prenant jamais en compte les démentis de l'expérien ce ou les tournant à son idée.

Il évolue donc dans un monde second qui explique la sympathie iro­ nique qu 'on peut avoir pour lui, sym­ pathie encore a ccrue par le ton oral et complice de Daudet qui narre plus un conte qu'il n'écrit un roman.. »

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