« Anabase »
Publié le 07/04/2013
Extrait du document
Des sept livres de cette oeuvre, c'est le premier qui a donné son nom à l'ensemble. « Anabase «, en grec, signifie la « remontée, l'expédition vers l'intérieur «, celle · qu'accomplirent les troupes grecques depuis la mer jusqu'à Babylone. Mais l'essentiel des faits rapportés concernent en réalité le retour vers la mer, la retraite des Dix Mille. Xénophon (v. 430-v. 355 av. J.-C.) a également laissé des souvenirs sur son maître Socrate (L' Apologie de Socrate) et une vie romancée de Cyrus (La Cyropédie), dans laquelle il expose ses idées personnelles sur l'art du commandement. Officier dans l'armée de Cyrus, c'est lui qui dirigea la retraite des Dix Mille.
«
L' Anabase eut une
grande influence sur les
traités militaires.
César
la cita plusieurs fois, et
on la retrouve encore
au XVIIIe comme une
lecture obligée dans
! 'École militaire royale.
Décoratio n de
I'apadana (salle du
trône), à Persépolis,
représentant des
porteurs de t ribu
ts
EXTRAITS -------____,
Des causes de la guerre
entre Cyru s le jeune et A r taxe rxès
Darius et Parysatis eurent deux/Us; l'aîné,
Artaxerxès, le plus jeune, Cyrus.
Darius
étant tombé malade et sentant sa fin ap
procher voulut avoir près de lui ses deux
fils.
L'aîné se trouvait
là; Cyrus/ut mandé
par son père des gouvernements dont il
l'avait fait satrape, en le nommant aussi
général de toutes les troupes campées dans
la plaine du Castole .
Cyrus vint donc,
accompagné de Tissapherne, qu'il croyait
son ami, et suivi de
trois cents hoplites
grecs que com
mandait Xénias
de
Parrhasie.
Darius meurt :
Artaxerxès lui suc
cède.
Alors Tis
sapherne accuse
Cyrus auprès de
son frère de tramer
contre lui.
Arta
xerxès le croit,
et
fait arrêter Cyrus,
pour le mettre à mort.
Leur mère, à force
d'instances, fléchit le roi, et obtient que
Cyrus soit renvoyé dans son gouvernement.
Cyrus, tout ému du danger et de l'affront,
s'en va et songe aux moyens de ne plus dé
pendre de son frère, mais, s'il peut, de ré
gner à sa place.
Après la mort de Cyrus,
Xénophon inter vient aupr ès
des
générau x gre cs, en leur demandant
d'être exempl a ir es
Nous devons( ...
) mettre tout en œuvre pour
ne pas tomber entre les mains des barbares,
mais plutôt pour les faire tomber, si nous
pouvons, entre les nôtres.
Sachez du reste
que tous, tant que vous êtes, en ce moment
réunis ici, vous avez la plus belle occasion.
Tous les soldats 'ont les yeux tournés sur
vous ..
S'ils vous voient découragés, ils se conduiront
tous
en lâches ; mais si vous pa
raissez disposés à marcher contre les en
nemis et à entraîner les autres, sachez-le
bien, ils vous suivront et s'efforceront de
vous imiter.
Or, il est juste que vous vous
distinguiez des soldats ( ...
) : pendant la
paix, vous aviez plus de part aux richesses
et aux honneurs ; vous devez donc, aujour
d'hui que nous sommes en guerre, vous
montrer plus braves que la foule qui vous
suit, et lui donner, au besoin, l'exemple de
la prévoyance et du courage.
La joie des retrouvaille s avec la mer
Cependant les cris augmentent à mesure
que l'on approche : de nouveaux soldats se
joignent incessament, au pas de course, à
ceux qui crient : plus le nombre croît, plus
les cris redoublent, et il semble à Xénophon
qu'il se passe là quelque chose d'extraordi
naire .
Il monte à cheval,
prend avec lui
Lycius et les cavaliers, et accourt à l'aide.
Mais aussitôt ils entendent les soldats
crier:
Mer! Mer! et se féliciter les uns les
autres .
Alors tout le monde accourt, ar
rière-garde, équipages, chevaux.
Arrivés
tous au sommet de la montagne, on s'em
brasse, soldats, stratèges et lochages [chefs
d'unité] , les yeux en larmes.
Traduction d'Eugène Talbot,
Hachette, 1893
Décoration de
l'apadana (salle du
trône),
à Persépolis,
représentant des soldats
de Dari us
NOTES DE L'ÉDITEUR
Xénophon fut certes un stratège habile et
courageux, mais il se mit en scène avec
quélque vanité.
Ce
n'est pourtant pas l'avis
de tout le
monde:« L'ouvrage de Xénophon
est le modèle des mémoires militaires.
L'auteur
y laisse parler les événements sans
jamais viser
à l'effet ; il donne à chaque
personnage la vie, le mouvement, l'intérêt ;
il se présente enfin lui-même sans orgueil ni fausse
modestie, disant naturellement ce
qu'il a fait, sans · songer à prendre dans le
récit ni plus ni moins de place
qu'il n'en a
eu dans l'expédition, parlant de lui-même
à
la troisième personne, et ce semble, avec
autant de simplicité et d'indifférence que
s'il parlait d'un tiers.
C'est pour cela que
Scipion l'Africain et d'autres capitaines
éminents faisaient de
L' Anabase leur
lecture favorite.
» Louis Humbert,
Xénophon, Garnier Frères, 1892.
« Loué dans l' Antiquité pour son atticisme,
admiré comme artiste par maint critique,
Xénophon apparaît, lorsqu'on examine le
détail de son style, comme un écrivain sans
véritable élégance, chez qui la pauvreté de
la pensée et la puérilité de l'expression
donnent conjointement une impression
générale de
médiocrité.» Philippe Van
Tieghem,
Dictionnaires des littératures,
PUF, 1968.
1 coll.
Viollet 2, 3, 4 Lauros-Giraudon XÉNOPHON02.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- ANABASE, poème de Saint-John Perse
- AnabaSE de Saint-John Perse (fiche de lecture)
- Anabase, l' [Xénophon] - Fiche de lecture.
- Anabase, l' [Xénophon] - fiche de lecture.
- Définition / Vocabulaire: ANABASE, substantif féminin.