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ANCIEN RÉGIME ET LA Révolution (L’) - Alexis de Tocqueville (résumé et analyse)

Publié le 20/09/2018

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Dans son avant-propos à ce traité en trois livres, Alexis de Tocqueville (1805-1859) précise l’usage qu’il a fait non seulement des « célèbres que le XVIIIe siècle a produits», mais aussi des procès-verbaux, des cahiers de doléances et de tous les documents de l’administration publique, qui sont autant de testaments de l’ancienne société française. Cette méthode de travail l’amène à distinguer deux phases distinctes dans la Révolution:

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« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)Alexis de TOCQUEVILLE – L'ancien Régime et la Révolution Alexis de Tocqueville (1805 – 1859) est un illustre intellectuel français, particulièrement reconnu pour ses analyses de la démocratie américaines et de la Révolutionfrançaise.

C'est d'ailleurs ce dernier événement qui intéresse Tocqueville dans cet ouvrage paru en 1856.

Ainsi, quels phénomènes ayant précédés la Révolution ont-ils bien pu la causer? Et qu'avait la société française de si particulier pour que la Révolution éclate ici et pas ailleurs? Tocqueville se demande quelles sont les raisons qui ont aboutit à la Révolution, mais également ses conséquence sur la société.

Il balaie tout d'abord les idées reçues ;la Révolution était surtout sociale et politique avant d'être religieuse, elle n'a institué ni le désordre ni l'anarchie, et elle n'avait enfin pas pour ambition d'arrêter leprogrès ni d'altérer l'essence même des sociétés occidentales.

La Révolution n'a eu pour seul effet que de balayer les institutions féodales pour y substituer un nouvelordre social et politique basé sur l'égalité des conditions.

Mais ces institutions antiques étaient reliées à toutes les lois religieuses et politiques d'Europe, aux mœurs,aux habitudes.

Et c'est parce qu'elles touchaient ainsi à tous les organes du corps social que leur destruction, et donc la Révolution, a eu une telle ampleur.

Seuls leséléments étrangers ou indépendants à ces institutions ont ainsi été épargnés par la Révolution.

Or si ce cataclysme est apparu aussi soudain, il n'en reste pas moinsqu'il n'est que le fruit d'un long travail mené par une dizaine de générations d'hommes, et que si la Révolution n'avait pas eu lieu, ces institutions féodales seraientnéanmoins tombées tôt ou tard, bien qu'il est vrai beaucoup plus progressivement.Tocqueville s'étonne ensuite du manque de discernement à l'époque concernant cet évènement.

Il cite ainsi Burke, qui s'étonne du fait que les Français s'entêtent àreconstruire un nouveau système politique au lieu de simplement corriger l'ancien.

Il s'interroge alors sur la spécificité de la France et sur les raisons pour lesquellesla Révolution a éclaté ici et pas ailleurs.

Il fait alors l'observation que bourgeois et nobles ne se sont jamais autant ressemblés, mais que paradoxalement ces individusn'ont jamais été aussi isolés et égoïstes.

L'uniformisation de la législation à travers tout le royaume a ainsi rendu les Français plus semblables entre eux, lesspécificités régionales se perdant.

L'auteur retrace alors les relations entre bourgeois et nobles en France.

Si au début ils avaient davantage d'intérêts et d'affaires encommun, ils n'en demeuraient pas moins distincts.

Mais avec le temps, c'est tout le processus inverse qui s'est mis en place.

Leurs intérêts ont divergés, et pourtant onne retrouve pareille ressemblance dans aucun autre pays.

Malgré le renforcement de leurs privilèges, les nobles n'ont cessé de s'appauvrir aux dépens de bourgeois,perdant également progressivement leur pouvoir.

Pourtant, aucune loi ne favorisait l'enrichissement de la bourgeoisie.

Ils ont alors acquis la même culture, la mêmemanière de vivre et la même éducation.

Seuls les droits les séparent désormais.En Angleterre, on assiste au phénomène contraire.

Les nobles n'ont jamais été aussi riches et puissants, et bien que liés par des intérêts communs, nobles et roturiersdiffèrent toujours par l'esprit et les mœurs.

Tocqueville explique alors ce phénomène en distinguant aristocratie et noblesse.

Si les deux représentent bien un groupede citoyens qui gouvernent, concernant la noblesse, c'est la naissance qui y conditionne l'accès.

Ainsi, partout où le système féodal s'est établit, la noblesse est devenueune caste, mais ce n'est qu'en Angleterre qu'elle est retournée à l'état d'aristocratie.

Ainsi, Outre-manche, nobles et roturiers exercent les mêmes métiers et se marientmême entre eux, signe de leur plus grande ouverture.

Tocqueville retrace cette évolution à travers la signification du terme gentilhomme et de son équivalent anglais,gentleman.

Ainsi, si le gentilhomme est inlassablement resté le même en France, la signification de son équivalent anglais n'a cessé de s'étendre, désignant toutd'abord le noble pour finir par désigner indistinctement tous les citoyens.

L'auteur compare alors son évolution à celle de la démocratie.En France, les nobles ont perpétué et même accentué ce système de caste en se barricadant derrière leurs privilèges, s'isolant de ce fait du reste de la population.

Lesbourgeois du 14e siècle, bien que moins riches, bénéficiaient pourtant d'une certaine importance sur le plan politique, où leur voix comptait.

Mais leur influencepolitique se réduisant petit à petit, les raisons de côtoyer la noblesse sont devenus faibles puis insuffisantes.

De plus, les privilèges croissants octroyés aux nobles alorsque parallèlement leur pouvoir s'affaiblit fait naître rancœurs des deux côtés.

L'auteur prend alors pour exemple les privilèges de plus en plus importants accordésaux nobles concernant l'inégalité face à l'impôt, qui fini d'achever le divorce entre noble et bourgeois.

Les deux classes se sont ainsi progressivement isolées l'une del'autre avant de devenir rivales.Mais le vrai problème en France ne venait pas du fait que la frontière entre les deux était imperméable – elle ne l'était pas, bon nombre d'anoblissements ont étéeffectués par les rois successifs, avec généralement l'argent pour motif.

La frontière était donc bien ouverte, en France comme en Angleterre.

Seulement, cettefrontière était beaucoup plus floue Outre-manche de telle sorte que tous ceux qui la côtoyaient pouvait en faire partie, tandis qu'en France elle demeurait fixe etvisible, les individus se haïssant de chaque côté de la frontière.

Le système d'anoblissement, loin d'atténuer cette haine, l'attisait.

Ainsi, les anoblis étaient rejetés detoutes parts : par les nobles qui méprisaient leurs origines bourgeoises, et par les bourgeois, qui les trouvaient déjà trop nobles.

Tocqueville en conclu finalement quechaque individu ne pensait alors déjà plus qu'a eux-mêmes, et que cette forme d'individualisme collectif allait déjà nous préparer à la véritable forme d'individualismequi naîtra après la Révolution.

C'est de plus en vivant leur vie chacun de leur côté que les individus ont commencé à agir à l'identique.

Et l'auteur va encore plus loin,affirmant que chaque individu était déjà prêt à l'unité, et donc aux conséquences de la Révolution. Nulle part ailleurs qu'en France les gens étaient aussi isolés et égoïstes mais pourtant aussi semblables.

C'est donc c'est forme d'individualisme collectif propre à laFrance qui a provoqué la Révolution selon Tocqueville.

Cette frontière séparant nobles et bourgeois a ainsi provoqué haine et rancœur, rendant la Révolutioninévitable.

Surtout qu'ils étaient déjà, d'après Tocqueville, tous favorables à l'unité.. »

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