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ANTIGONE de Jean Anouilh (fiche de lecture)

Publié le 15/10/2018

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antigone
ANTIGONE. Tragédie en prose de Jean Anouilh (1910-1987), créée à Paris au théâtre de l'Atelier le 4 février 1944, dans une mise en scène d'André Bar-sacq, et publié à Paris aux Éditions de la Table ronde en 1946 (la page de titre porte 1945).
 
D'emblée, avec sa réserve habituelle et la secrète inquiétude qui l'anime devant les bassesses inévitables du quotidien, Anouilh met en scène des héros qui refusent de s'adapter aux contraintes du monde comme il va et à s'accou-tumer aux compromis. Ainsi dans l'Hemnine (1932) et surtout dans la Sauvage (1934) où l'héroïne, devant l'exigence de pureté et d'absolu qui est la sienne, est incapable de tricher et de se mentir à elle-même. L'intrânsigeance la porte ainsi à choisir lucidement la solitude et le malheur puisqu'« il y aura toujours un chien perdu quelque part qui [1]'empêchera d'être heureuse ».
 
Le fait que chacun d'entre nous se retrouve être l'exécuteur d'un destin déjà tracé inspira encore à Anouilh Y'avait un prisonnier (1935), le Voyageur sans bagage (1936), où l'amnésie prive précisément le héros de tout ancrage dans le passé, Eurydice (1941) où la mort, en purifiant les amants, leur donne l'absolu. Autant de thèmes, de personnages, de réflexions qui préfigurent Antigone. Une pièce que l'ambiguïté des réponses proposées par Anouilh plaça d'emblée, malgré le succès remporté, au cœur d'une polémique, la censure des occupants allemands ayant autorisé la représentation après avoir lu, semble-t-il, la victoire finale de Créon comme une justification de l'ordre.
 
Au lever du rideau, le Prologue présente au public les personnages qui vont interpréter la pièce en décrivant à grands traits leur caractère ; ils sont onze en tout qui s’éclipsent au fur et à mesure pour laisser la scène vide. La tragédie peut commencer.
 
La nourrice, scandalisée, surprend Antigone qui au petit matin rentre subrepticement au palais. La jeune fille rassure la vieille femme et inquiète sa sœur Ismène par sa détermination d’aller enterrer leur frère Polynice mort dans un combat fratricide contre Etéocle, et cela, malgré l’interdiction de Créon qui promet la mort à celui qui enfreindrait ses ordres. Après s'être réconfortée auprès de la nourrice, Antigone reçoit son fiancé Hémon, fils de Créon et d’Eurydice, et lui annonce, après lui avoir fait jurer de ne pas la questionner, quelle ne pourra pas l’épouser. A Ismène revenue, Antigone avoue alors qu’elle est allée, pendant la nuit, enterrer son frère. Les deux jeunes filles une fois sorties, arrivent Créon....


antigone

« turner aux compromis.

Ainsi dans l'Hermine (1932) et surtout dans la Sau­ vage (1934) où l'héroïne, devant l'exi­ gence de pureté et d'absolu qui est la sienne, est incapable de tricher et de se mentir à elle-même.

L'intransigeance la porte ainsi à choisir lucidement la solitude et le malheur puisqu''' il y aura toujours un chien perdu quelque part qui [!]'empêchera d'être heureuse».

Le fait que chacun d'entre nous se retrouve être l'exécuteur d'un destin déjà tracé inspira encore à Anouilh Y'avait un prisonnier (1935), le Voyageur sans bagage (1936), où l'amnésie prive précisément le héros de tout ancrage dans le passé, Eurydice (1941) où la mort, en purifiant les amants, leur donne l'absolu.

Autant de thèmes, de personnages, de réflexions qui préfi­ gurent Antigone.

Une pièce que l'ambi­ guïté des réponses proposées par Anouilh plaça d'emblée, malgré le suc­ cès remporté, au cœur d'une polémi­ que, la censure des occupants alle­ mands ayant autorisé la représentation après avoir lu, semble-t-il, la victoire finale de Créon comme une justifica­ tion de l'ordre.

Au lever du rideau, le Prologue présente au public les personnages qui vont interpréter la pièce en décrivant à grands traits leur caractère ; ils sont onze en tout qui s'éclipsent au fur et à mesure pour laisser la scène vide.

La tragédie peut commencer.

La nourrice, scandalisée, surprend Antigone qui au petit matin rentre subrepticement au palais.

La jeune fille rassure la vieille femme et inquiète sa sœur Ismène par sa détermination d'aller enterrer leur frère Polynice mort dans un combat fratricide contre Étéocle, et cela, malgré l'interdiction de Créon qui promet la mort à celui qui enfreindrait ses ordres.

Après s'être réconfor­ tée auprès de la nourrice, Antigone reçoit son fiancé Hémon, ftls de Créon et d'Eurydice, et lui annonce, après lui avoir fait jurer de ne pas la questionner, qu'elle ne pourra pas l'épouser.

À Ismène revenue, Antigone avoue alors qu'elle est allée, pendant la nuit, enterrer son frère.

Les deux jeunes filles une fois sorties, arrivent Créon et un garde.

Ce dernier annonce à Créon que quelqu'un a recouvert le cadavre de terre.

Dans un premier mouvement, Créon, en voulant gar­ der la chose secrète, tente d'éviter le scandale.

Arrive alors le chœur qui entame des réflexions sur la tragédie, puis Antigone, menottes aux poi­ gnets, qui vient de se faire surprendre par les gardes en train de terminer son travail de la nuit Créon, de retour, découvre, stupéfait, une Anti­ gone dans les fers et qui avoue son crime.

Suit une longue entrevue pendant laquelle Créon va tout tenter pour sauver Antigone : successive­ ment, il cherchera à étouffer l'affaire, mais Anti­ gone affirme vouloir recommencer; à minimiser ce qu'il considère comme une étourderie d'enfant, mais Antigone lui oppose qu'elle a agi en toute connaissance et en toute lucidité ; à lui prouver que les rites imposés par les dieux ne signifient plus grand-chose, mais Antigone lui rétorque qu'elle ne l'a fait que pour elle, affirmant ainsi sa propre liberté ; à lui expliquer comment on gouverne un État et les raisons qui président aux choix, mais alors Antigone fait la sourde oreille ; à lui montrer enfin, en lui dévoilant toute l'histoire, l'indignité des deux frères.

Cette fois Antigone est prête à céder quand Créon, voulant parfaire sa victoire a un mot de trop, un mot malheureux, celui de « bonheur».

Antigone alors se rebiffe et ne sortira plus de sa logique butée, même devant sa sœur Ismène revenue et qui demande aussi la palme du martyre.

Créon, excédé par les provocations et les insolences d'Antigone, finit par appeler ses gardes.

Le chœur fait alors des reproches à Créon qui doit aussi faire face à la révolte désespérée d'Hémon.

On verra encore Antigone dicter à un garde une let­ tre pour Hémon, dans laquelle elle avoue ne plus savoir pourquoi elle meurt.

On vient la chercher pour l'exécution de la sentence.

C'est le messa­ ger qui racontera sa mort.

Enterrée vivante dans un tombeau, Antigone, au lieu d'attendre la mort, a choisi de se pendre et Hémon, qui l'avait accompagnée, s'est jeté sur son épée.

À l'annonce de la mort de son fils, Eurydice, en silence, s'est aussi tranquillement coupé la gorge.

Créon, resté seul avec son petit page, se rend au Conseil pendant que les gardes continuent à jouer aux cartes.

La liberté de construction de la pièce sert en fait le propos général.

On enferme mal une interrogation sur le destin de l'homme dans un carcan trop. »

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