ANTIGONE de SOPHOCLE
Publié le 27/03/2013
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SOPHOCLE.
On ne peut concevoir la tragédie grecque sans la présence d'un oracle. Obscur, imprécis, le prêtre exprime la voix des dieux mais demeure toujours incompris par les hommes. Antigone a été représenté en 441 ou 442 avant J.-C. à Athènes.

«
« Apprends la
justice.
Ne regarde
ni ton âge ni le mien, regarde tes
actes.,.
------- - EXTRAITS
Antigone ens evelit le corps de son frère.
S u rprise, elle est
arr ê tée et comparaît
devant Créon
CRÉON.
-Eh bien, toi.
Oui, toi qui baisses le
front vers la terre, reconnais-tu les faits ?
ANTIGONE.
-Je les reconnais formellement.
CRÉON (au garde).
- File où tu voudras, la
conscience légère ; tu es libre.
(A
Antigone).
Réponds en peu de mots.
Connaissais-tu mon édit ?
ANTIGONE.
- Comment ne l'aurais-je pas
connu ? Il était public.
CRÉON.
-Et tu as osé passer outre à mon or
donnance?
ANTIGONE.
- Oui, car ce n'est pas Zeus qui
l'a promulguée, et la Justice qui siège au
près des dieux de sous terre
n'en a point
tracé de telles parmi les hommes.
Je ne
croyais pas, certes, que
tes édits eussent tant
de pouvoir qu'ils per
missent
à un mortel
de violer les lois
divines : ( ...
) ce
n'est pas d'au
jourd'hui ni d'hier,
c'est depuis l'ori
gine qu'elles sont
en vigueur,
et per-
sonne ne les a vues
naître .
Leur désobéir,
n 'était-ce point,
par un
lâche respect
pour
l'autorité d'un homme,
encourir la rigueur des
dieux ? Je savais bien
que
je mourrais ; c'était
inévitable -et même sans
ton édit
! Si je péris avant
le temps, je regarde la mort
comme un bienfait.
Quand
on vit au milieu des maux,
comment n'aurait-on pas avantage
à mou
rir ? Non ,
le sort qui m'attend n'a rien qui
me tourmente.
Tirésias , le grand prêtre de Thèbes,
prévient Créon
d'un imminent danger
TIRÉSIAS.
- Écoute ce que mon art m 'a
révélé.
J'avais pris place sur l'antique siège
augural, port des présages, lorsque
je per
çus un piaillement confus d'oiseaux en
fu
reur, un ramage inintelligible.
Cependant,
au vacarme de leurs ailes,
je compris qu'ils
s'entre-déchiraient.
Aussitôt, saisi de
crainte,
je voulus faire brûler une victime
sur l'autel: mais au lieu que la flamme
s'élevât au-dessus des ..
ch~irs, la graisse des J-12 ;:~j
cuisses, en fondant sur la .
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cen re, egouttazt, u- ~ !
mait et crépitait ; le
fiels' en allait en va
peur et l'humeur
grasse coulait en
laissant les os
saillir
à nu.
( ...
)Je
comprenais que les
viscères consacrés
se consumaient sans
fournir de présage.
(
..
,)
Or
je dis que la cité
souffre de ton fait.
Nos
autels, tous les foyers où
l 'on sacrifie, sont pleins
de lambeaux que les oi
seaux et les chiens ont
arrachés à la dépouille
de l'infortuné fils d'Œdipe.
Les dieux n'agréent plus les prières des sa
crifiants ni la flambée des cuisses immolées,
et les oiseaux ne font plus éclater des cris de
bon augure, car ils ont dévoré
le sang coa
gulé d'un cadavre.
Réfléchis, mon.fils.
To ut
le monde est sujet à se tromper, et l'on n'est
point pour autant un insensé ni un malheu
reux, pourvu qu'on ne s'obstine pas dans sa
faute .
Mais entêtement se condamne
à mal
adresse.
Traduit du grec par R.
Pig narre
« Tu as sui vi ta propre loi ••• ton
cœur t'a perdu ,
Antigone.,.
,
NOTES DE L'EDITEUR ma douleur doit-elle recourir?/ Dois-je
vivre ? dois-je mourir ?
/Un amant me
retient, une mère m'appelle : / Dans la nuit
du tombeau
je la vois qui m'attend ; / Ce
que veut la raison, l'amour me le défend/
Et m'en ôte l'envie./ Que je vois de sujets
d'abandonner le
jour! »
et rebelle face à la tyrannie :
Les légendes de la Grèce antique ont été
une source intarissable d'inspiration pour
tous nos poètes et nos dramaturges.
Antigone est apparue comme un personnage
de prédilection pour Racine ou encore
Anouilh.
Jean Racine dans sa première pièce,
La Thébaïde, en 1664, évoque le destin
d' Antigone : « ANTIGONE.
-Quelle est de
mes malheurs l'extrémité mortelle ? /
Où
1 coll.
Viollet 2, 3, 4, 5 gravures de H.
Erni I Ed.
A.
Gonin, Lausanne , 1949
(Acte IV, scène 1) Jean Racine,
Théâtre complet, Classiques Garnier.
En 1942, Jean Anouilh présente une
Antigone contemporaine insoumise
« ISMÈNE.
-Je ne ve ux pas mourir .
ANTIGONE, doucement .
- Moi aussi j'aurais
bien voulu ne pas mourir.
( ...
)
ISMÈNE .
-Il est le roi, il faut qu'il d o nne
l'exemple.
ANTIGONE.
- Moi, je ne suis pas le roi.
Il ne
faut pas que
je donne l'exemple, moi.»
Jean Anouilh, Antigone, La Tab le Ron de,
1958.
SOPHOCLE03.
»
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