Antonio GRAMSCI : Cahiers de prison

« Antonio Gram sci.

Photo Ediméd ia.

« Pou r vingt ans, nous devo ns empê­ cher ce cerveau de fonctionner », d éclare l e 4 juin 1928 le pro cureur char gé du procè s du diri geant communiste.

A va nt d 'être con­ damné à ces vingt ans de réclusion, Gramsci (1891-1937) , qui avait été arrêté en no­ vembre 1926, avait d'ab ord été assi gné à c inq ans de confina ou reléga tion dans l'Îl e d' Ustica , au large de la Sicile , loin d e la Sardai gne, sa t e rr e natale.

Deu:< auteurs étudiés par Gramsci : Ugo Foscolo ...

Le livre Les coulisses d'une pensée L es 29 cahiers format écolier (publiés en 5 volumes) sur lesquels Antonio Gramsci- emprisonné de 1926 à sa mort , en 1937- rédige ses notes , couvrent une période qui commence en février 1929 et qui se termine en 1935 .

Ils nou s restituent aussi bien des observations isolées sur tel ou tel auteur ou artiste -Tite-Live, Dante ou Pirandello- que le trava il intellectuel d 'un homme dont la recherche s'o rgani se autour de certains thèmes qui lui sont chers -le journalisme ou le Risorgimento , par exemple- ou certains projets d'ouvrages- sur le rôle des intellectuels , la culture de masse, le matériali sme historique , une version moderne du Prince de Machiavel.

Comme il l'indique dans l'introducti on et la page de garde, c'est volontairement que l'éditeur a respecté le carac tère fragmentaire et disco ntinu des texte s, au lieu de les regrouper p ar thèmes, afin de rendre « la pensée de Gramsci, avec toutes ses hésitation s, ses détours et ses va-et-vient ».

Ouverture et rigueur O n est frappé par la largeur d'es prit de cet écrivain qui englobe dans sa recherche des auteurs aussi variés que Balzac , Eugène Sue ou Bak o unine, de ce communiste qui lit avec autant d'attention la revue des jésuite s Civiltà cattolica, l'une de ses sources le s plu s appréciées, que le quotidien milanai s il Corriere della Sera.

En même temp s, le souci d'unité et de cohérence du penseur qui cherche les prolongement s historique s et sociologiques de chaque texte apparaît comme une constante.

Quant a u ton adopté , il est parfois amusé, voire per sifleur , comme lorsqu'il se moque de l'écrivain Papini ou des encycliques pontificales.. »