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AURÉLIA ou le Rêve et la Vie de Gérard de Nerval (fiche de lecture)

Publié le 15/10/2018

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AURÉLIA ou le Rêve et la Vie. Récit de Gérard de Nerval, pseudonyme de Gérard Labrunie (1808-1855), publié dans la Revue de Paris du 1er janvier et du 15 février 1855, et en volume, à Paris, chez Lecou, la même année.
 
De ce texte, imprimé avant et après sa mort, Nerval a pu revoir les épreuves des dix premiers chapitres (correspondant à la « Première partie » actuelle), mais non sans doute celles de la prétendue « Seconde partie », parue trois semaines après son suicide le 26 janvier 1855. Comme il avait l'habitude de corriger beaucoup les épreuves, et qu'il voulait encore insérer quelques « lettres », la « Seconde partie » doit être considérée comme incomplète.
 
Le texte avait été préparé tout au long de l'année 1854, avant, pendant et après le voyage de l'écrivain en Allemagne (mai-juillet 1854). Il existe des fragments d'une version primitive datant probablement de la fin de 1853, et Nerval fait allusion à sa dernière œuvre dans la Préface aux Filles du Feu parue en janvier 1854 : « Quelque jour j'écrirai l'histoire de cette \"descente aux enfers\" [...] », histoire qui pourrait bien être sa « propre histoire ».
 
Première partie. Le narrateur se propose de raconter sa « vie nouvelle », où « l’œuvre de l'existence » se poursuit dans le rêve. Aurélia, la femme qu’il aimait a rompu avec lui ; il a voyagé, s’est jeté dans la vie du monde, mais une nouvelle rencontre avec Aurélia lui a apporté un certain repos intérieur. Cependant, un présage mystérieux, annonçant la mort de la femme aimée ou sa propre mort, le plonge dans les rêves et les visions : c'est « l’épanchement du songe dans la vie réelle» qui commence. Il a la vision d’une divinité féminine qui l’attire, et il lui semble que son âme se dédouble, « partagée entre la vision et la réalité ». Il est interné alors dans une maison



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« celle de la femme aimée -Aurélia -et perdue en raison d'une mystérieuse « faute >> du narrateur, celle du pardon qui permettra seul l'union des amants.

Réduit à ce schéma, Aurélia ne serait qu'un des nombreux avatars des ro­ mans d'amour mystique qui ont fleuri entre 1820 et 1860, et l'on com­ prendrait mal la faible audience de l 'œuvre jusqu'à une récente époque (on ne compte en effet que trois réédi· tians à faible tirage ent re l'édition ori­ ginale de 1855 et 1942, alors que les coll ections de poche ont toutes inscrit ce titre avec succès à leu r catalogue).

En fait, le texte avait de quoi gêner des lecteurs habitués à suivre une histoire ; celle -ci se diluait en même temps que la voix du narrateur se scindait en trois instances narratives : un commenta­ teur, installé dans le présent, revenu « à ce que les hommes appellent raison >> et détenteur d' un savoir acquis ( « Le rêve est une seconde vie >>, 1, 1); un héros, prisonnier du passé et de la folie, dont les modalisations traduisent l'incerti­ tude devant les événements ( « n me semblait que je rentrais dans une demeure connue», 1, 4); un narrateur, manipu l ant les temps, recomposant les aventures survenues au héros, malgré son impuissance à rendre compte avec des mots d'une réalité extra-linguisti­ que («je ne puis espérer de faire comprendre ...

>>, 1, 4;. »

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