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Azur de Dario

Publié le 08/04/2013

Extrait du document

C'est à vingt et un ans que Rubén GarcfaSarmiento, dit Rubén Dario, fait une entrée éclatante dans les lettres avec Azur. « El poeta-nifio «, le poète-enfant, est alors célébré dans tous les pays d'Amérique latine. Ce n'est pas un novice ; à treize ans, l'adolescent publiait ses premiers vers dans les journaux de son pays natal , le Nicaragua. En 1900, Rubén Darfo s' installe à Paris. Après plusieurs allers-retours entre l'Europe et l 'Amérique, il revient mourir dans sa patrie en 1916. Parmi les autres recuei ls de ce poète, citons Chants de vie et d'espérance ( 1905), Chanson errante ( 1907) et Poème d'automne (1910).

« «C'est l'heur e de l'Orient et du doux crépuscule, l'heure du papillon et de la libellule ...

» ~------- EXTRAITS Le regard du poète J'ai vu hier par la fenêtre un vase rempli de lilas et de roses pâles, sur un trépied.

En toile de fond, il y avait un de ces rideaux jaunes et lourds qui rappellent les manteaux des princes orientaux .

Les lilas.fraîchement coupés, aux côtés des pétales gonflés d'orgueil, des roses thé, grâce à leur tendre couleur im­ passible, se déta­ chaient.

Tout près du vase dans une coupe de laque ornée d'ibis d 'or incrustés, incitaient à la gourmandise des pommes fraî­ ches à demi colo­ rées recouvertes du fin duvet des fruits nouveaux à la chair suffisamment savoureuse et arrogante pour susciter du désir ; des poires dorées et appétissantes, conjecturant un jus fécond et comme en attente de la lame argentée qui en recueillerait la pulpe mielleuse ; de lourds raisins noirs enfin, témoignant jusqu'en leurs grains de la poussière cendrée des grappes fraîchement arrachées à la vigne.

Un madrigal vaut bien le chant du rossignol Regarde : dans tes yeux les miens : donne au vent ta chevelure ; que le soleil baigne cet anneau de lumière sauvage et splendide.

Donne , que mes mains serrent les tiennes de rose et de soie ; ris, que tes lèvres dévoilent leur pourpr e humide et fraîche.

Je vais te réciter des vers que tu écouteras en souriant ; si d'aventure un rossignol vient se poser tout près et conter quelque histoire de nymphes, de roses ou d'étoiles, tu n'entendras ni notes ni trilles , amoureuse et royale, tu écouteras mes chansons, .fïxée sur mes lèvres qui tremblent.

Ô, mon aimée ! Voici venir le doux temps du printemps .

Tristesse du crépuscule C'est l'heure de l'Orient et du doux crépus ­ cule, l'heure du papillon et de la libellule, et du nid qui gazouille, et des petits enfants.

Les prés ont des sourires et des cris triom­ phants.

On voit, sur les collines pittoresques et sauvages, comme des cygnes blancs, les humides nuages, partout la vie, partout la joie, partout l'amour.

Seulement dans mon cœur est triste ce beau jour .

Traduit de l'espagnol par Gérard de Cortanze, Éditions de la Différence, 1991 « On voit, s ur les collin ' es pittore sques et sauvages, comme des cygnes blancs, les humide s nuages ...

» NOTES DE L'ÉDITEUR « Avec le modernisme, l'Amérique hispanique s'affirme comme une entité dont la circulation intérieure est soudain fluide.

Les premières manifestations du mouvement apparaissent au Mexique, vers 1875 , où se côtoient un José Martf de vingt­ deux ans et un Manuel Gutiérrez Najera qui en a se ize ; tous deux commencent à révé ler de nouveaux procédés stylistiques et surto ut une nouvelle sensibilité.

Avec eux vigueur et qui le propagera sur tout le continent éclate à l 'autre extrémité de l'Amérique, à Valparaiso, où un jeune Nicaraguyen, Rubén Darfo, publie en 1888 un recueil de poème et de contes au titre s uggestif : Azur.

» José Luis Martinez, L'Amérique latine dans sa littérature, ouvrage collectif sous la direction de César Fernandez Moreno, UNESCO Éd.

et vous avez mieux compris Hugo, Lamartine, Musse t, Baudelaire, Leconte de Lisle, Gautier, Bourget, Sully-Prudhomme, Daudet, Zola, Barbey d 'A urevilly, Catulle Mendès, Rollinat, Goncourt , Flaubert et tous les autre poètes .

Et vous n'imitez personne ; vous n'êtes ni romantique, le modernisme acquiert son profil de base.

Le coup de tonnerre qui lui donnera toute sa « Après avoir lu les cent trente-deux pages d'A zur( ...

) la première chose qu'on ressent, c'est que vous êtes pénétr é de la littérature française la plus brillante.

Vous connaissez ni naturali ste, ni décadent, ni sym boliste, ni parnassien.

Vous avez mûri toute cette littérature et avec l'alambic de votre cerveau vous en avez tiré une rare quintessence .

» Lettre de Robert Bazin à Rubén Darfo.

1 portrait pa r Tit o Salas/ D .R .

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par l./ Edim édia 3 Andr ew Das bur g.

VillaRe au Nom ·eau·M exiq u e, Musée du Nouvea u·M ex iqu e 4 M ar dsen Hartley.

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