Devoir de Philosophie

Barbier de Séville (le) ou la Précaution inutile de Beaumarchais

Publié le 16/02/2019

Extrait du document

beaumarchais
Barbier de Séville (le) ou la Précaution inutile, comédie en 4 actes et en prose de Beaumarchais (1775). Issue d'une parade (le Sacristain, intermède espagnol), la pièce connut diverses formes, dont celle d'un opéra-comique, plusieurs interdictions et l'échec d'une première représentation avant de remporter un grand succès en février 1775. Elle fut imprimée quelques mois plus tard, accompagnée de la Lettre modérée sur la chute et la critique du Barbier de Séville. Beaumarchais a su transformer la donnée initiale du triangle comique « vieillard amoureux - jeune fille - séducteur », par l'ennoblissement moral des trois personnages de Bartholo, Rosine et du comte Almaviva, et par le personnage de Figaro, barbier de Séville, qui dirige l'intrigue et assure la victoire finale des amants. Ces personnages se retrouvent dans le Mariage de Figaro et la Mère coupable, qui forment la suite du Barbier de Séville.


beaumarchais

« BEAUMARCHAIS: LE BARBIER DE SEVILLE OU LA PRECAUTION INUTILE 1732-1799 Pierre-Augustin Caron est né à Paris en 1732 dans une famille d'horlogers modestes mais cultivés.

Ayant quitté l'école à treize ans pour s'initier au métier paternel, il va mettre au point unnouveau mécanisme d'horlogerie dont le succès et la renommée qu'il en tire lui ouvrent les portes de la Cour. Astucieux, fin parleur, il va, grâce à sa débrouillardise et à ses multiples talents, connaître une ascension socialerapide.

Après avoir racheté sa charge à un clerc d'office de la maison du roi et épousé sa veuve, il devient maître deharpe des filles de Louis XV, puis est anobli en 1761 par l'achat d'une nouvelle charge de secrétaire du roi.

Il prendalors le surnom de Beaumarchais, du nom d'une terre héritée de sa femme, morte quelques mois seulement aprèsleur mariage.

Il s'initie également aux affaires sous la houlette du financier Pâris-Duverney.

Il s'essaie enfin àl'écriture avec deux drames bourgeois, Eugénie ou la vertu du désespoir (1767) et Les Deux amis ou le négociant de Lyon (1770).

Influencé par les théories de Diderot — entre la comédie et la tragédie, le drame a pour vocation, grâce à une peinture réaliste des moeurs contemporaines, d'émouvoir et d'édifier le spectateur — Beaumarchais croitau rôle édifiant et moralisateur du théâtre. Les deux pièces, hélas, connaissent un échec public à la mesure de leur médiocrité.

Mais Beaumarchais n'aura pasloisir de se lamenter longtemps sur son échec théâtral : impliqué dans une histoire de falsification de documents (onl'accuse d'avoir détourné à son profit l'héritage de Pâris-Duverney), il est, après de multiples rebondissements,emprisonné et déchu de ses droits civiques.

En protestation, Beaumarchais rédige alors quatre Mémoires contreGoëzman (l'un de ses adversaires dans cette affaire), libelles vengeurs dans lesquels il dénonce les abus de la justice avec une verve et un talent de polémiste qui, s'ils n'infléchissent pas la décision de ses juges, ont au moinsle mérite de lui attirer la sympathie de l'opinion publique et préparent sans doute celle-ci à accueillir d'une oreillefavorable ses deux prochaines pièces.

Avant que celles-ci ne voient le jour, l'infatigable intrigant aura encore fait undétour par l'«espionnage», opérant pour le compte du roi plusieurs missions secrètes à l'étranger. C'est en 1775 qu'est représentée pour la première fois Le Barbier de Séville dans sa version définitive.

La pièce connaît un triomphe immédiat.

Une dizaine d'années vont s'écouler avant que Le Mariage de Figaro (1784) connaisse à son tour un succès équivalent.

Ces dix années auront marqué à tous points de vue l'apogée de la carrière de Beaumarchais.

Réhabilité en 1776, il oeuvre sur tous les fronts, faisant commerce d'armes pour les insurgés des colonies américaines, montant diverses opérations immobilières, fondant la Société des Auteursdramatiques, éditant enfin les oeuvres complètes de Voltaire à Kehl. Sans doute en a-t-il trop fait.

Ce personnage insaisissable, qui s'était attiré les foudres de la censure royale avecses audaces théâtrales (Louis XVI jugeait Le Mariage de Figaro «détestable et injouable»), devient suspect aux yeux des révolutionnaires, qui voient d'un mauvais oeil les succès multiples de ce «nouveau riche».

Usé,Beaumarchais donne encore un opéra médiocre, Tarare (I 887) et, après une représentation de sa dernière pièce, La Mère coupable, un drame larmoyant qui clôt la trilogie espagnole, s'exile à l'étranger. Il ne rentre à Paris que sous le Directoire, en 1796, pour marier sa fille née d'un troisième mariage.

Il meurt en 1799. L'oeuvre de Beaumarchais, ses deux grandes comédies en particulier, est pleine de l'écho de cette vie mouvementéeoù tous les moyens semblent bons pour arriver à ses fins, et dans laquelle la littérature semble s'être introduitepresque par hasard.

Avec plus ou moins de bonheur, puisqu'en définitive Beaumarchais ne laisse que deux chefs-d'oeuvre, dans un ensemble à propos duquel René Ponneau a pu parler de «l'oeuvre inégale d'un amateur». LE BARBIER DE SEVILLE OU LA PRECAUTION INUTILE 1.

UN CANEVAS CLASSIQUE... re Comme le montre sa biographie, le théâtre fut pour Beaumarchais une occupation parmi d'autres.

Rien neprédisposait ce fils d'horloger à entamer une carrière littéraire qu'il embrassa surtout par plaisir, sans avoir suivi laformation scolaire classique que recevaient à l'époque la plupart sinon tous les hommes de lettres.

De sa viemouvementée, parfois désordonnée, il tira une richesse d'expériences dont son oeuvre porte la trace.

Elle expliquesurtout la liberté dont il put faire preuve tant dans la conception de ses pièces — qui rompait avec la factureclassique de la comédie — que dans la manière dont il y aborda certains sujets.

Le Barbier de Séville comme Le Mariage de Figaro sont à l'image de la vie de Beaumarchais, foisonnantes d'intrigues conduites sur un rythme endiablé. Après l'échec de ses deux drames, Beaumarchais se tourne vers la comédie, dans la veine de Molière, mais en renouvelant profondément le genre : «Me livrant à mon gai caractère, j'ai tenté, dans Le Barbier de Séville, de ramener au théâtre l'ancienne et. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles