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BEAUMARCHAIS: LE MARIAGE DE FIGARO OU LA FOLLE JOURNÉE

Publié le 17/11/2010

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beaumarchais

L'oeuvre de Beaumarchais, ses deux grandes comédies en particulier, est pleine de l'écho de cette vie mouvementée où tous les moyens semblent bons pour arriver à ses fins, et dans laquelle la littérature semble s'être introduite presque par hasard. Avec plus ou moins de bonheur, puisqu'en définitive Beaumarchais ne laisse que deux chefs-d'oeuvre, dans un ensemble à propos duquel René Ponneau a pu parler de «l'oeuvre inégale d'un amateur«.

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« femme.

Celui-ci parvient à s'échapper.

La comtesse décide alors d'aller elle-même au rendez-vous en se faisantpasser pour Suzanne (Acte II). Un procès oppose Figaro à Marceline, et le comte, qui préside la séance, s'apprête à donner raison à Marceline et àlui offrir la main de Figaro.

Mais un coup de théâtre révèle que ce dernier n'est autre que le propre fils de Marcelineet de Bartholo (Acte III). b- Rien ne s'oppose donc plus au mariage de Suzanne et de Figaro, mais, alors que l'on s'affaire aux préparatifs de lanoce, celui-ci est averti du rendez-vous que Suzanne a fixé au comte.

Ignorant le stratagème imaginé par Suzanneet la comtesse, il se croit trahi (Acte IV). À la nuit, Figaro se poste au lieu du rendez-vous, il médite sur son triste sort et imagine un plan pour se venger.

Unchassé-croisé galant met en présence le comte, Figaro et les deux femmes, qui se font passer l'une pour l'autre.Après quelques quiproquos, le comte, pris en flagrant délit d'inconstance, demande pardon à sa femme, et bénit lemariage de Figaro (Acte V). Comme l'indique son sous-titre (La Folle Journée), Le Mariage de Figaro est une pièce foisonnante à tous égards. Rompant avec l'unité traditionnelle du théâtre classique, elle multiplie les épisodes dramatiques (92 scènes), lespersonnages (16) et surtout les intrigues.

Difficile à résumer, Le Mariage accumule en effet les rebondissements et se construit sur un enchevêtrement d'intrigues (le rendez-vous galant du comte et de Suzanne, le procès de Figaroet Marceline, l'amour du page pour la comtesse).

Ainsi démultipliée, l'action met en jeu l'unité même de la pièce et, àtravers elle, celle d'un monde qui apparaît livré au hasard et à l'incertitude.

Cinq ans avant la Révolution,Beaumarchais ne peut plus se satisfaire de l'optimisme qu'il affichait dans Le Barbier.

L'époque qu'il vit pousse à trop de remises en question. 2.

UNE CRITIQUE SOCIALE SANS COMPLAISANCE P, Ambitieux dans sa facture, Le Mariage de Figaro l'est aussi par sa portée politique et sociale.

Beaumarchais qui dans Le Barbier se bornait à affirmer son indépendance vis-à-vis de la noblesse déclenche ici les hostilités : sa critique se fait plus insistante, plus grinçante.

Si l'épisode du procès entre Figaro et Marceline, qui occupe letroisième acte, sert à Beaumarchais pour régler ses comptes personnels avec la justice (ridiculisée par lesbégaiements du juge Brind'oison, et par la rhétorique ampoulée de Bartholo), elle lui permet également de dénoncerl'attitude des nobles : LE COMTE Des libertés chez mes vassaux ; qu'importent à gens de cette étoffe leurs privilèges : LE COMTE Les domestiques ici...

sont plus long à s'habiller que les maîtres. FIGARO C'est qu'ils n'ont point de valets pour les y aider (III, 5) mais surtout leur manière de gouverner: FIGARO Mais, feindre d'ignorer ce qu'on sait, de savoir tout ce qu'on ignore ; d'entendre ce qu'on ne comprend pas, dene point ouïr ce qu'on entend ; surtout de pouvoir au-delà de ses forces ; avoir souvent pour grand secret decacher qu'il n'y en a point ; s'enfermer pour tailler des plumes, et paraître profond, quand on n'est, comme ondit, que vide et creux ; jouer bien ou mal un personnage ; répandre des espions et pensionner des traîtres ;amollir des cachets ; intercepter des lettres ; et tâcher d'ennoblir la pauvreté des moyens par l'importance desobjets : voilà toute la politique ou je meure !» (III, 5) › Beaumarchais s'en prend enfin à la censure, avec une maxime qu'un de nos grands quotidiens nationaux, qui s'estbaptisé du nom de Figaro, a fait passer à la postérité en la choisissant pour devise : «Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur.» (V, 3) Plus subtile mais tout aussi efficace est la manière dont Le Mariage de Figaro sape les fondements de l'ordre établi en mettant en scène des personnages dont l'attitude originale vient perturber le traditionnel jeu social.

Au-delà desquiproquos traditionnels, Beaumarchais ose des situations tout à fait neuves comme celle qui oppose le comte à. »

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