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Bruno Bettelheim: Psychanalyse des contes de fées

Publié le 22/02/2012

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Les travaux de Bettelheim représentent un compromis entre la méthode de l'école viennoise et sa propre expérience dans les camps nazis. Il a connu l'extrême de la souffrance et il a su en tirer des leçons de psychologie sur les aptitudes de l'homme à surmonter ou non des situations au bord de la survie. Bruno Bettelheim est surtout connu pour les résultats qu'il a obtenus dans le traitement des enfants autistes, c'est-à-dire souffrant d'un complet repli sur soi et n'ayant aucun contact avec l'extérieur. Il leur consacre son célèbre ouvrage La Forteresse vide. Bruno Bettelheim appartient au courant « antipsychiatrique », c'est-à-dire à la génération des thérapeutes comme F. Dolto, M. Mannoni ou F. Deligny pour ne citer que ceux-là. Ces thérapeutes se sont fixé pour tâche de soigner les enfants dont le psychisme est atteint en les plaçant dans un milieu favorable. Ils refusent de les condamner, de les classer dans la catégorie des incurables, des laissés-pour-compte de la psychiatrie.
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« trop hâtives.

Ils devront respecter l'évolution intérieure de leur petit.

C'est là le seul secret caché derrière Blanche-Neige, le Chat Botté ou Peter Pan l'enfant seul donnera progressivement un sens à sa vie dont il maîtrisera peu àpeu le développement.

C'est en comprenant et en résolvant seuls nos problèmes que nous évoluons.

Ainsis'acquiert, petit à petit, la sécurité intérieure, et non en écoutant les explications des autres. Bettelheim a écrit ce livre pour aider les adultes à réaliser l'importance des histoires dans l'éducation, et à découvrirl'art de les conter.

En effet, l'enfant se fera lire, relire, raconter à nouveau les récits.

Il les écoutera, les entendra,les digérera progressivement.

Il ne faudra jamais être avare de mots. MESSAGE THÉRAPEUTIQUE Les vertus des contes de fées proviennent du fait que l'enfant découvre seul la solution à son problème.

L'histoirerassure, fait espérer en l'avenir, prévoit une fin heureuse, car il y a toujours un moyen d'être en paix avec soi ouavec les autres.

Dans Le Pêcheur et le génie, l'enfant brode ses fantasmes autour de l'histoire.

Ce génie, plus fort que l'enfant à un moment, sera néanmoins perdant parce que l'enfant a été plus rusé que lui.

Le petit auditeur apprendra que sonpère peut être faible, comme le chasseur dans Blanche-Neige ; il peut même avoir des angoisses lui aussi, mais ill'apprendra progressivement, par le jeu des ressemblances et des analogies. Il percevra l'amour et la haine, la création et la destruction, l'angoisse, la souffrance, et même la mort. Mieux qu'une fable, il apprendra la fantaisie certes, mais aussi la réalité grâce à une initiation progressive, aupassage et à l'apprentissage de la vraie vie. Dans les Trois petits cochons, comme dans bien d'autres contes, la décision finale n'appartient qu'à l'enfant, contrairement à la fable où la morale en dicte la conclusion : la cigale devrait penser et agir comme la fourmi ; ellen'a pas le choix. Dans le conte, tout au long de l'histoire, l'enfant est conduit à s'identifier tour à tour à l'un ou à l'autre des petitscochons : du plus infantile au plus adulte.

Ce même enfant réalisera également qu'un personnage différent, voirerepoussant, pourra se transformer magiquement en véritable ami.

Cet exemple lui apprendra la prudence face à sespulsions et le contrôle de sa première impression. VALEUR ÉDUCATIVE Les vertus apportées par le conte sont immenses.

Quand l'adulte raconte l'histoire en prenant son temps, quand illaisse à l'enfant la possibilité de réfléchir, il observe chez le petit un enrichissement important sur le plan intellectuelet affectif L'enfant n'a aucunement besoin d'illustrations pour laisser aller son imagination. Les personnages auxquels il s'identifie tour à tour lui permettent de se sentir moins submergé par ses problèmesintérieurs.

Ces transformations successives, loin d'être un artifice, donnent à l'enfant le moyen de résoudremomentanément ses difficultés.

Les histoires dédramatisent les pensées négatives, elles lui démontrent que toutfinit par rentrer dans l'ordre grâce à des efforts et à de la bonne volonté. Dans Les Sept Corbeaux, l'enfant observera que les dommages causés par des sentiments inadéquats peuvent le faire souffrir : des parents colériques se comportent quelquefois comme des porcs-épics ou des hérissons, mais celapeut s'arranger. Déjà présent dans l'ancienne Égypte, le conte Des Deux frères a souvent changé de forme.

Le thème central reste néanmoins la nature destructrice des liens affectifs trop intenses au sein de la cellule familiale.

Pour son propre bienet pour se protéger des siens, le jeune doit coûte que coûte voler de ses propres ailes.

Ce thème est abordé dedifférentes manières. Encourager l'enchantement A partir d'exemples divers, Bettelheim montre que les contes ont pour fonction essentielle l'éducation psycho-affective de l'enfant.

Ils sont innombrables ; chacun d'eux aborde un conflit différent que nous sommes amenés àsurmonter les uns après les autres, jusqu'à ce que nous parvenions à trouver notre propre chemin, notre véritableidentité. Avant de faire les premiers pas vers sa véritable autonomie, l'enfant observera le monde, aidé par ses parents dansses découvertes, au moment où lui seul le jugera opportun. Les contes expriment des choses qui se passent dans la tête des enfants.

Ces derniers ont besoin d'entendre deshistoires où, grâce à leur imagination, leur génie, ils se débarrassent de ces personnages, purs produits de leursrêves.

Les opérations magiques se succèdent.

Utiles et nécessaires, elles vont enrichir leur expérience. Inventer l'éducation pour aider les petits hommes à comprendre la vie, telle est la clef de voûte de tout équilibrepsycho-social.

Il faut alors accepter de modifier l'optique de ses valeurs pour en voir évoluer le projet.

Les épreuves. »

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