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CHAPERON ROUGE (le Petit), conte de Perrault

Publié le 19/02/2019

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CHAPERON ROUGE (le Petit), conte de Perrault. Une grand-mère et sa petite-fille mangées par un loup, tel est le sujet du conte, qui appartient au répertoire des récits de « mise en garde », non sans quelques clins d'œil peu naïfs aux adultes avertis. Le conte, l'un des plus proches du recueil de la version orale notée, évoque des pratiques populaires (le « chaperon » est la coiffure spécifique des jeunes filles quêtant « la part à Dieu » — galette et beurre — le soir des Rois et lors d'autres fêtes cycliques) et des jeux de Carnaval (ainsi du fauve — généralement un ours — qui, dans le Vallespir, se jette sur une « Rosetta » qu'il emporte dans une hutte dressée sur la plage avant d'être abattu par des chasseurs).

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« Introduction : Charles Perrault publie ses "contes" pendant la période classique où les contes de fées sont particulièrementappréciés car ils permettent une double lecture, une destinée aux enfants pour leur apprendre une morale et uneautre pour les adultes car l'on trouve beaucoup de passages ironiques et de sous-entendus.

Cette oeuvre s'inscritdans l'objet d'étude sur l'argumentation et plus précisément sur l'apologue.

Les "contes" de Charles Perrault sontécrits en 1687.

Dans cette période classique les auteurs doivent respecter certaines règles notamment celles de lavraisemblance que l'on retrouve chez Perrault malgré qu'il écrive des contes de fées, et la bienséance. Le Petit Chaperon rouge est inspiré d'une tradition orale mais pour la bienséance, Perrault a modifié la fin et a ôtéles scènes de cannibalisme.

Pour montrer que ce récit est bien un apologue, nous étudierons d'abord l'aspectdramatique et théâtral dans un premier temps, puis, dans un second temps nous analyserons le mélange Réalisme etMerveilleux.

Enfin, nous découvrirons la symbolique des personnages. Texte étudié : Il était une fois une petite fille de Village, la plus jolie qu'on eût su voir ; sa mère en était folle, et sa mère-grandplus folle encore.

Cette bonne femme lui fit faire un petit chaperon rouge, qui lui seyait si bien, que partout onl'appelait le Petit Chaperon rouge. Un jour, sa mère, ayant cuit et fait des galettes, lui dit : Va voir comme se porte ta mère-grand, car on m'a ditqu'elle était malade.

Porte-lui une galette et ce petit pot de beurre.

Le Petit Chaperon rouge partit aussitôt pouraller chez sa mère-grand, qui demeurait dans un autre Village.

En passant dans un bois elle rencontra compère leLoup, qui eut bien envie de la manger ; mais il n'osa, à cause de quelques Bûcherons qui étaient dans la Forêt.

Il luidemanda où elle allait ; la pauvre enfant, qui ne savait pas qu'il est dangereux de s'arrêter à écouter un Loup, lui dit: Je vais voir ma Mère-grand, et lui porter une galette, avec un petit pot de beurre, que ma Mère lui envoie.Demeure-t-elle bien loin ? lui dit le Loup. Oh ! oui, dit le Petit Chaperon rouge, c'est par-delà le moulin que vous voyez tout là-bas, à la première maison duVillage.

Eh bien, dit le Loup, je veux l'aller voir aussi ; je m'y en vais par ce chemin-ci, et toi par ce chemin-là, etnous verrons qui plus tôt y sera.

Le loup se mit à courir de toute sa force par le chemin qui était le plus court, et lapetite fille s'en alla par le chemin le plus long, s'amusant à cueillir des noisettes, à courir après des papillons, et àfaire des bouquets des petites fleurs qu'elle rencontrait. Le loup ne fut pas longtemps à arriver à la maison de la Mère-grand ; il heurte : Toc, toc.

Qui est là ? C'est votrefille le Petit Chaperon rouge (dit le Loup, en contrefaisant sa voix) qui vous apporte une galette et un petit pot debeurre que ma Mère vous envoie.

La bonne Mère-grand, qui était dans son lit à cause qu'elle se trouvait un peu mal,lui cria : Tire la chevillette, la bobinette cherra.

Le Loup tira la chevillette et la porte s'ouvrit.

Il se jeta sur la bonnefemme, et la dévora en moins de rien ; car il y avait plus de trois jours qu'il n'avait mangé.

Ensuite il ferma la porte,et s'alla coucher dans le lit de la Mère-grand, en attendant le Petit Chaperon rouge, qui quelque temps après vintheurter à la porte.

Toc, toc. Qui est là ? Le Petit Chaperon rouge, qui entendit la grosse voix du Loup eut peur d'abord, mais croyant que saMère-grand était enrhumée, répondit : C'est votre fille le Petit Chaperon rouge, qui vous apporte une galette et unpetit pot de beurre que ma Mère vous envoie.

Le Loup lui cria en adoucissant un peu sa voix : Tire la chevillette, labobinette cherra.

Le Petit Chaperon rouge tira la chevillette, et la porte s'ouvrit. Le Loup, la voyant entrer, lui dit en se cachant dans le lit sous la couverture : Mets la galette et le petit pot debeurre sur la huche, et viens te coucher avec moi.

Le Petit Chaperon rouge se déshabille, et va se mettre dans lelit, où elle fut bien étonnée de voir comment sa Mère-grand était faite en son déshabillé.

Elle lui dit : Ma mère-grand, que vous avez de grands bras ? C'est pour mieux t'embrasser, ma fille. Ma mère-grand, que vous avez de grandes jambes ? C'est pour mieux courir, mon enfant.

Ma mère-grand, que vousavez de grandes oreilles ? C'est pour mieux écouter, mon enfant.

Ma mère-grand, que vous avez de grands yeux ?C'est pour mieux voir, mon enfant.

Ma mère-grand, que vous avez de grandes dents.

C'est pour te manger.

Et endisant ces mots, ce méchant Loup se jeta sur le Petit Chaperon rouge, et la mangea. MORALITÉ On voit ici que de jeunes enfants,Surtout de jeunes fillesBelles, bien faites, et gentilles,Font très mal d'écouter toute sorte de gens,Et que ce n'est pas chose étrange,S'il en est tant que le Loup mange.Je dis le Loup, car tous les Loups. »

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