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Charmes de Valery

Publié le 06/04/2011

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  Une confidence éclaire la place de Charmes (1922) dans l'ensemble de l'œuvre de l'écrivain : Un poète, dit Paul Valéry, n'est vraiment lui-même, n'est le vrai poète qu'à partir du moment, où il ne s'agit plus pour lui des techniques ou des matières poétiques... mais de sa qualité propre qui est incommunicable... (Entretien avec Lucien Fabre rapporté dans Paul Valéry vivant, op. cit.).  Après les vers de jeunesse de l'Album de vers anciens, les essais philosophiques en prose et La Jeune Parque, Valéry, qui a exercé avec une égale application sa pensée et ses dons poétiques, atteint un équilibre et une maturité harmonieuses, qui en font un Classique. Charmes est l'expression la plus achevée de ce point de perfection, toujours rare et fragile chez les poètes. Les techniques, les matières poétiques ont été assouplies et domptées dans La Jeune Parque, la pensée s'est libérée des abstractions de M. Teste, toujours aussi rigoureuse, mais plus agile et moins arrogante : les poèmes de Charmes tirent de ce double caractère ce pouvoir d'incantation incommunicable, qui appartient en propre à Paul Valéry.  

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« L'aiguillon de l'abeille stimule l'analyse, l'âme se connaît mieux, distingue pensée, sentiments, instinct, s'enorgueillitde son savoir : O ma mère Intelligence, De qui la douceur coulait... C'est cette Muse Intelligence qui adresse au poète les rythmes nécessaires, sans lesquels il ne peut trouverl'apaisement : Tes pas, enfants de mon silence, Saintement, lentement placés, Vers le lit de ma vigilance Procèdent muets etglacés (Les pas) Le poète cependant ne vit pas toujours dans la contemplation de son Moi, il est relié au monde par une ceinture : Cette ceinture vagabonde Fait dans le souffle aérien Frémir le suprême lien De mon silence avec ce monde... (La Ceinture) 3° Jusqu'ici l'âme n'a pas exprimé les idées qu'elle renfermait; désormais les poèmes représentent ses travaux. • La Pythie, emportée par la démence et hurlant sa souffrance, symbolise la pensée qui n'a pas encore trouvé ladélivrance du langage : Honneur des Hommes, Saint LangageDiscours prophétique et paré,Belles chaînes en qui s'engageLe dieu dans la chair égaré... (La Pythie) • L'odelette intitulée Le Sylphe par la légèreté de son rythme, est une image de la poésie spontanée : Ni vu ni connu,Hasard ou génie ? A peine venu La tâche est finie... • La fausse morte incarne vraisemblablement l'œuvre inachevée et sans cesse reprise. 4° La poésie n'est pas, le plus souvent, l'élan forcené de la Pythie, ni le caprice de l'improvisation, mais le fruit d'unevolonté lucide. • Ce travail systématique de la pensée est célébré dans Ebauche d'un serpent et dans Les Grenades : Et que si l'or sec de l'écorceA la demande d'une forceCrève en gemmes rouges de jus, Cette lumineuse ruptureFait rêver une âme que j'eusDe sa secrète architecture Le fruit, gonflé de jus, laissant échapper ses graines, évoque l'effort de la création artistique, au cours de laquelle lepoète prend conscience de l'architecture de son Moi : Je crois voir des fronts souverainsEclatés de leurs découvertes ! • Le Cimetière marin appartiendrait à ce groupe de poèmes, montrant la pensée qui s'efforce à dominer le corps,mais qui, finalement, se laisse emporter par l'instinct. • L'Ode secrète exprime la satisfaction du poète devant l'œuvre accomplie : .. »

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