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Charroi de Nîmes (le)

Publié le 19/02/2019

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Charroi de Nîmes (le), chanson de geste de la première moitié du XIIe s., qui met en scène Guillaume d'Orange. Le héros, qui a rendu au roi Louis bien des services (notamment ceux du Couronnement de Louis), est oublié dans la distribution des récompenses et va conquérir des terres chez les Sarrasins : thèmes de l'ingratitude royale et de la conquête, auxquels se mêlent les motifs littéraires de la force orgueilleuse et de la ruse (Guillaume faisant pénétrer ses troupes dans Nîmes grâce à un déguisement) et des évocations concrètes et pittoresques du monde du voyage et des marchands.


« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)LE CHARROI DE NIMES Ce fut en mai, au renouveau de la belle saison, quand les bois se couvrent de feuillse, que les prés reverdissent, queles oiseaux chantent, gracieux et doux.

Le comte Guillaume revenait de chasser dans une forêt où il était restélongtemps : il avait pris deux jeunes cerfs qu'il avait chargés et troussés sur trois mulets d'Espagne.

Le baron portaitquatre flèches au côté, il ramenait de la chasse son arc d'osier.

En sa compagnie étaient quarante bacheliers :c'étaient des fils de comtes et de barons fieffés, récemment armés chevaliers.

Ils tiennent des oiseaux pour sedivertir et font mener avec eux des meutes.

Ils entrent à Paris par le Petit Pont. Ainsi débute cette pittoresque chanson, [qui fait suite au Couronnement de Louis.

Elle comprend i486 décasyllabes,groupés en 57 laisses. [Le roi Louis a distribué ses fiefs à ses barons, mais n'a rien donné à Guillaume, à qui il doit tant!] Le comteGuillaume, jusqu'au palais, refuse de s'arrêter.

Il met pied à terre sous l'olivier touffu, puis monte rapidementl'escalier de marbre.

Il frappe avec tant de violence le plancher qu'il rompt les tiges de ses souliers de cuir.

[Ilexpose avec colère sa rancœur au roi Louis.

Tous deux conviennent finalement que Guillaume chassera les Sarrasinsdes cols d'Espagne, d'Orange, la cité redoutable, et de Nîmes aux grandes tours pointues, et qu'il gardera ces terresen fiefs. L'expédition s'organise.

En Auvergne, on rencontre un paysan qui transporte un tonneau sur un char.

Guillaume aune idée :] « Barons, dit-il, écoutez-moi : l'homme qui aurait mille tonneaux cerclés comme celui que vous voyez surce char, et qui les conduirait, pleins de chevaliers en armes, par la grand-route de Nîmes, la bonne ville, il yentrerait sans avoir à donner l'assaut ! » [Cette ruse de guerre est adoptée, et le comte Guillaume lui-même sedéguise en marchand :] Il revêt une tunique de bure comme on en porte dans ce pays, enfile de grandes chaussesfoncées et des souliers de cuir de bœuf prenant le bas des chausses.

Il ceint un baudrier auquel pend un couteaudans une belle gaine et chevauche une jument débile.

A sa selle pendent deux vieux étriers.

Ses éperons ne sontpas neufs : ils peuvent avoir trente ans.

Sur la tête, il porte un bonnet de laine. [Le convoi est introduit dans la ville de Nîmes.

Des incidents éclatent : les païens tuent, pour les manger, deuxbœufs du charroi de Guillaume, et un Sarrasin, pour se moquer du comte, lui arrache les poils de la barbe.

Guillaumeéclate:] « Félons païens, que Dieu vous confonde tous l Vous m'avez aujourd'hui raillé et bafoué, appelé vilain et.marchand : mais, en vérité, je ne suis ni l'un ni l'autre.

Par l'apôtre saint Pierre, vous allez savoir quellesmarchandises j'ai amenées ici ! » [Il tue à coups de poing celui qui l'a offensé, les autres se jettent sur lui.] Ilscroyaient qu'il était tout seul.

Mais le comte Guillaume a porté son cor à sa bouche ; il en sonne trois coups, grêleset graves.

Quand ses barons l'entendent, dans les tonneaux où ils ont été enfermés, ils prennent leurs maillets, fontsauter les couvercles et surgissent, l'épée à la main, hors des tonneaux.

« Montjoie I » crient-ils de toutes leursforces.

Il y aura cette fois des blessés et des morts, [et la ville sera prise.]. »

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