Cinq Mars de Vigny
Publié le 30/03/2013
Extrait du document
En décembre 1824, le capitaine Alfred de Vigny obtient un congé qui sera régulièrement renouvelé jusqu 'à sa radiation des cadres. Après avoir épousé une Anglaise, Lydia Bunbury, Vigny s' installe à Paris et fréquente les cercles littéraires. Alors qu 'il avait émis le souhait de porter « une épée qui ne soit pas toujours un ornement «, il portera un jour l'épée académique. C'est en 1826 qu'il publiera Cinq-Mars.
«
« En ce moment, pour
éviter de répondre au
Roi , il (Richelieu ) feignit de ne pas avoir
entendu sa que stion et
d
'appuyer s ur le mérite
de Cinq-Mars et le désir de le voir placé à
la cour.
»
EXTRAITS ~~~~ ~~ ~-
Cinq-Mars se prépare à braver
Richelieu à
Perpignan
Il est des moments dans la vie où !'on sou-
son secours tout ce que son
é du cation lui avait fait
ap
prendre de la vie des
hommes illustres
pour le
rapprocher de sa situation
présente ; accablé de ses
regrets, de ses songes , des
prédictions, des chim ères,
des craint es et de tout ce
monde imaginaire dans
le
quel il avait vécu pendant
son voyage solitaire, il res
pira en se trouvant jeté dans
un monde réel presque aussi
bruyant, et
le sentiment de
deux dangers véritables
rendit à so n sang la circu lation, et
la jeu
nesse à tout son êtr e.
D ep uis la scène noc
turne de son auberge près de Loudun , il
n 'avait
pu reprendre assez d'empire sur son
esprit pour
s'occ uper d'autre chos e qu e de
ses ch ères et douloureuses pensées ; et un e
so rte
de consomptio ns ' em parait déjà de lui,
lorsque heureusement
il arriva au camp de
Papignan .
La partie de chasse
Le Roi, voulant rassurer la nation entière,
fit annoncer le rétablissement momentané
de sa santé et voulut que
la Cour se préparât à un e
g rande
partie de chas se
donnée à Chambord,
do
maine royal, où son frère
l e duc d'Orléans le priait
de revenir.
Ce beau séjour était
lar e
traite favorite du Roi, sans
doute parce que, en
har
monie avec sa personne , il
unissait comme ell e la
gra
nd eur à la trist esse .
(.
.
.)
Cinq-Mars connaissait
pa1fait ement la faibl esse
de cet esprit, qui ne
pou
vait se te nir ferme dans
aucune ligne, et la
fai
blesse de ce cœur, qui ne
pouvait ni aimer ni haïr
com
plè teme nt ; aussi la
--·
positi on du favori, enviée de la France en
tière, et!' obj et de la jalousie même du grand
ministre , était-e lle si chan celante et si
dou
lo ureuse que, sans son amour pour Marie , il
eût brisé sa chaîn e d'or avec plus de joie
qu'un forçat n'en ressent dans son cœur
lor squ' il voit tomb er
le dernier anneau qu'il
a limé pendant deux années avec un ressort
d'acier caché dans sa bouche.
Cette
impa
tience d'en finir avec le sort
qu'il voyait de
s i
pr ès hâta l 'ex plosion de cette mine pa
tiemm ent cre u sée, comme il!' avait avoué à
son ami.
Mais sa situatio n était alors celle
d 'un homme qui, placé à côté du livre de vie ,
ve rrait tout le jour y passer la main qui doit
tra çer sa conda mnation ou so n salut.
li par
tit avec Louis XIII pour Chamb ord , décidé à
saisir
la première occasion favorable à son
dessein.
Elle se
présenta.
«Lorsqu'on a en face
un ennemi tel que ce Richelieu , il faut le renverser ou en être
écrasé.
Je vais frapper
demain le dernier
coup ; ne m'y suis-je
pas engagé devant vous
tout
à l'heure ? »
NOTES DE L'ÉDITEUR
« Je sava is assez l'histoire pour pouvoir
ordonner et composer l'act ion sans avoir
so us l
es yeux le s m émoire s du temp s ; mais
il fallait que la trag édie du roman tournât
autour de tou s ces personnage s et les
enve loppât de ses nœuds comme le serpe nt
de Laocoon sans déranger l'authenticité des
faits, et
c'é tait là une gra nde difficult é à
vaincre dans l
'ar t, pour une époque aussi
écla irée de toutes parts que celle de Alfred
de Vigny ,
Jou rnal d' un poète ,
« Œuvre s complètes », Gallimard .
«Il n'avai t que de l'imagination et de la
poé sie, et aussi, tout en blâmant beaucoup,
je
louai de grand cœur, à ce dernier titre, le
début
du XXIIIe livre, !'A bsence, dont le
mouvement est si heur e
ux et qui ressemble à
un motif d'élégie ...
Hors de là, et à part ces
scè
nes délicate s, le roman de Cinq-Mars est
tout à fait manqu é en tant qu'hi storique et
pour tout esprit ami de la vérité
il ne saurait
se relire aujourd'hui.
Il n
'en était p as moin s,
dans sa nouveaut é, un très spécieux et très
brillant apanage du poète
...
M.
de Vigny a
une imagination de poète , et c'est
une
arrangeuse systématique , à sa mani ère, que
l'imagination, elle symétri se en se jouant , et,
de la vie, elle a bientôt fait un drame.
»
Sainte-Beuve , Alfred de Vigny,« Œuvres
co mplète s
»,éditions du Seuil , 1965.
Louis XIII par les m émoi res particuli er
s.
»
J Sipa- Jcono 2 .
3, 4 , 5 dess ins de Chri stian Fo ntug ne , éd.
Delagrave , P ari s, 1957 / arc h .
S ipa - Jcono
« L a foule le lira co mme un roman, le po ète
comme un drame , l'homme d
'Éta t comme
une histoire .
»Victor Hugo , Ibid.
VIGNY 02
t.
»
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