Contes et Nouvelles de Maupassant
Publié le 06/04/2013
Extrait du document
«
«Mais Belh omm e n'y tenait plus de do uleur.
Il se mit à crier comm e si on lui a rra chait
l 'âme.
,.
(la B ête à Mait' Belhomme)
.------ - -- --- EXTRAITS -- -----~
Boule de Suif est une prostituée qui,
lors
d'un vo yage en diligence en
compagni e de bourgeo is, se liv re à
un Prussien pour sau ver leur liberté .
L e le ndemain , elle
ne sera pa y ée
qu e de m é pri s
On n'attendait plus que Boule de Suif.
Elle
parut.
Elle semblait un
peu troublée, honteuse ,·
et elles' avança timidement vers ses compa
gnons, qui, tous, d'un même mouvement, se
détournèrent
com
me s 'ils ne l'avaient
pas aperçue .
Le
comte prit avec
dignité le bras de
sa femme et l'éloi
gna de ce contact
impur.
La grosse fille s 'ar
rêta, stupéfaite ;
alors , ramassant
tout son courage, elle aborda la femme du
manufacturier
d'un « bonjour, madame »
humblement murmuré.
L'autre fit de la tête
seule un petit salut impertinent qu'elle
ac
compagna d'un regard de vertu outragée .
Tout
le monde semblait affairé, et l'on se
tenait loin d'elle comme si elle etlt apporté
une infection dans ses jupes.
Puis on se pré
cipita vers la voiture où elle arriva seule, la
dernière,
et reprit en silence la place qu'elle
avait occupée pendant la première partie de
la route.
Le désespoir , la tristesse se font
c y nisme
dan s La Parur e, l'hi stoire
de ce tte femme qui paie ra
tout e s a vi e
pour avo ir brillé un soir au bal du
mini s tèr e
Mme Loisel connut la vie horrible des
nécessiteux.
( ...
)
Elle savonna le linge sale, les chemises
et
les torchons, qu'elle faisait sécher sur une
corde ; elle descendit
à la rue, chaque
matin , les ordures,
et monta l'eau, s'arrê
tant à chaque étage pour souffler.
Et, vêtue
comme une femme du peuple, elle alla chez
le fruitier, chez l'épicier; chez le bou c
her, le
panier au bras, marchandant, injur iée,
défendant sou
à sou son misérable argent.
( ...
)
Le mari travaillait, le soir, à mettre au net
les comptes
d'un commerçant, et la nuit,
souvent,
il faisait de la copie à cinq sous la
page.
Et cette vie dura dix ans.
Au bout de dix ans, ils avaient tout restitué,
tout, avec le taux de
l'u sure, et l'a ccumu
lation des intérêts superposés.
Mme Loisel semblait vieille maintenant.
Elle était devenue la
femme forte, et dure, et
rude , des ménages pauvres.
Mal peignée,
avec les jupes de travers
et les mains rouges,
elle
parlait haut, lavait à grande eau les
planchers .
Mais
parfois, lorsque son mari
était
au bureau, elle s'asseyait auprès de
la fenêtre ,
et elle songea it à cette soirée
d'autrefois,
à ce bal où elle avait été si belle
et si fêtée.
Que serait-il arrivé
si elle n'avait point
perdu cette parure ? Qui sait ? qui sait ?
Comme la vie
est singulièr e, changean
te! Comme
il
faut peu de
chose
pour
vous perdre
ou vous
sauver! ··.
« Elle avait crié, cet te âme sans voix, dans
l'âm e acca blée du d ormeur.,.
(L'Auberge)
NOTES DE L'EDITEUR
Dans la préface de Pierre et Jean,
Maupassant définit sa pratique d'écriture.
Ce texte est par beaucoup considéré comme
le manifeste du réalisme : «Le réaliste, s'il
est un artiste, cherchera, non pas à nous
mo ntrer
la photographie banale de la vie ,
mais à nous
en donner la vision plus
complète , plus saisissante, plus probante
que
la réalité même.
La vie, en outre, est
composée des choses les plus différentes,
les plus imprévues, l
es plus contraires, les
plus disparates ; elle
est brutale, sans suite, s
ans chaîne , pleine de catastrophes
inexplicables, illogiques
et contradictoires
qui doivent être classées au chapitre
faits
divers.
Voilà pourquoi l'artiste, ayant choisi
son thème ,
ne prendra dans cette vie
encombrée
de hasards et de futilités que
les détails caractéristiques utiles à son sujet,
et il rejettera tout le reste , tout
l'à-côté.
»
Maupassant, préface de Pierre et Jean,
d'abord, il est dans la littér ature le maître
certain du conte, le classique
du conte,
supérieur
à Mérimée par la solidité et la
variété des êtres vivants
qu'il pétrit dans
u ne pâte
de peintre au lieu d'en évoquer
les traits comme le grand dessinateur de
La Partie de trictrac , supérieur à Alphonse
Daudet non seulement par la richesse de
Le Livre de
Poche, 1983.
A lbert Thibaudet, professeur de littérature
française puis critique, notamment à
la
NRF, écrit à propos de Maupassant : « Tout
1 Harli ngue-V io lle t 2, 3.
4 , 5, gravures de Bruyer.
td.
d"Art.
H .
Piana.
Paris, 1930
la production, mais par un art plus mâle,
plus tonique, plus direct.
» Albert
Thibaudet,
Histoire de la littératur e
française,
1936 .
MAUPASSANT05.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Le Petit Larousse présente Guy de Maupassant comme un auteur de contes et de nouvelles réalistes.
- Guy de MAUPASSANT (1850-1893). « Sur l'eau ». (Contes et Nouvelles.)
- Guy de MAUPASSANT : Contes et Nouvelles
- Guy de MAUPASSANT, Voyage de santé, Contes et Nouvelles
- Guy de MAUPASSANT: Contes et Nouvelles (Résumé & Analyse)