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CORBIÈRE Les Amours jaunes

Publié le 02/01/2020

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dernier recours, sans choix de destinataire précis et sans certitude d’en rencontrer un : là encore, l’illustration fait symboliquement écho à la poétique du recueil.
Analyse des dédicaces. Le recueil est dédié « à l’Auteur du NÉGRIER » (p. 55). On demandera aux élèves de lire la note 1, p. 55, ainsi que la Présentation, p. 5-9. Ils déduiront de ces lectures que le dédicataire est Édouard Corbière, le père du poète, bourgeois de Morlaix et auteur de romans maritimes reconnus en son temps. La dédicace éclaire ainsi Les Amours jaunes d’une double lumière : elle situe Corbière dans une généalogie familiale et littéraire malgré sa posture de mise à distance de la société ; par ailleurs, elle renvoie aux deux sections maritimes, qui trouvent leur juste place dans le recueil, avec notamment un effet d’écho porté par le poème « À mon côtre Le Négrier» (p. 285-288). À ce premier dédicataire de l’œuvre se superpose un second destinataire, «Marcelle», à laquelle sont dédiés les poèmes d’ouverture et de clôture. On se référera à la note 1, p. 57, qui indique que « Marcelle, la dédicataire fictive du recueil, désignerait Josefina Armida Cuchiani, amie-amante du poète», ainsi qu’aux p.7-8 de la Présentation qui apporte un éclairage sur le trio hors norme formé par Corbière, Josefina et le comte Rodolphe de Battine. On fera aussi remarquer aux élèves que cette seconde dédicataire permet une interprétation supplémentaire du titre du recueil.
Ce double patronage du père écrivain et de Marcelle donne au recueil une tonalité personnelle, intime, laquelle contrevient à l’analyse qu’on peut faire parfois des poèmes très distanciés, qui semblent manier l’ironie bien davantage que le lyrisme personnel. Pourtant, ces deux dédicaces sont des masques : Marcelle dissimule Josefina ; Édouard Corbière est désigné par une périphrase. Ainsi, elles reflètent directement le ton d’une poésie écartelée entre distance et intimité, douleur et rire.
• Analyse du poème liminaire et du poème de clôture
Cette impression de tiraillement est renforcée par les deux pastiches de La Fontaine qui encadrent le recueil et qui constituent un chiasme souligné par la titrologie : « Le Poète et la Cigale » (p. 57) et « La Cigale et le Poète » (p. 303).
mouvement littéraire précis, rattaché à la constellation des «poètes maudits» par Verlaine qui l’a ainsi sauvé de l’oubli, Corbière est l’auteur d’une œuvre inclassable. C’est justement ce statut particulier, cette originalité résolument moderne qui font de lui un poète passionnant. Les Amours jaunes autorisent ainsi à revenir sur les enjeux abordés en classe de seconde qui, en étudiant la poésie « du romantisme au surréalisme», privilégient l’inscription dans un champ poétique défini, dans une école ou dans un mouvement. Prolonger cette première réflexion par l’approche d’un poète hors norme offre, dès lors, un renversement de perspective enrichissant.
De plus, dans le Bulletin officiel, la formulation de l’objet d’étude insiste sur la nécessité d’étudier en classe de première des œuvres qui permettent «d’approfondir avec les élèves la relation qui lie, en poésie, le travail de l’écriture à une manière singulière d’interroger le monde et de construire le sens ». Or, par sa situation marginale, par son ironie constante, par son rire «jaune» et distancié du monde, le recueil de Corbière permet d’explorer les pistes proposées par les instructions officielles : dans quel(s) but(s) écrit-on ? Dans quel rapport au monde le poète s’inscrit-il ? Œuvre unique, Les Amours jaunes sont aussi une œuvre-somme traversée par l’ensemble des problématiques de la poésie « fin-de-siècle » : distance par rapport aux modèles romantiques, questionnement sur la langue, recherche d’un certain hermétisme, rejet du lyrisme traditionnel.
L’ouvrage de Corbière ouvre une réflexion sur chacune des pistes suggérées dans les documents d’accompagnement du Bulletin officiel. On retiendra notamment la piste de la mort, du lyrisme et celle de l’écriture du bas (pistes 2, 3 et 6 du document d’accompagnement du Bulletin officiel), préoccupations récurrentes des Amours jaunes.
Le rapport à la mort (piste 2). L’ouvrage convoque la thématique du memento mori par les allusions nombreuses à la fmitude et la fascination pour les cadavres. Les blessures physiques ou affectives et les morts violentes, sordides et grotesques traversent et transpercent le texte : mort du poète dans « Décourageux » (p. 163-164) et le « Sonnet posthume» (p. 297), raillerie des morts-postures de poètes romantiques dans « Un jeune qui s’en va » (p. 102-106), peinture d’une « Nature morte » bretonne (p. 212)... L’étude


« mouvement littéraire précis, rattaché à la constellation des «poètes maudits» par Verlaine qui l'a ainsi sauvé de l'oubli, Corbière est l'auteur d'une œuvre inclassable.

C'est justement ce statut particulier, cette originalité résolument moderne qui font de lui un poète passionnant.

Les Amours jaunes autorisent ainsi à revenir sur les enjeux abordés en classe de seconde qui, en étudiant la poésie « du romantisme au surréalisme», privilégient l'inscription dans un champ poétique défini, dans une école ou dans un mouvement.

Pro­ longer cette première réflexion par l'approche d'un poète hors norme offre, dès lors, un renversement de perspective enrichissant.

De plus, dans le Bulletin officiel, la formulation de l'objet d'étude insiste sur la nécessité d'étudier en classe de pre­ mière des œuvres qui permettent «d'approfondir avec les élèves la relation qui lie, en poésie, le travail de l'écriture à une manière singulière d'interroger le monde et de construire le sens ».

Or, par sa situation marginale, par son ironie constante, par son rire «jaune » et distancié du monde, le recueil de Corbière permet d'explorer les pistes proposées par les instructions officielles : dans quel(s) but(s) écrit-on? Dans quel rapport au monde le poète s'inscrit-il ? Œuvre unique, Les Amours jaunes sont aussi une œuvre-somme tra­ versée par l'ensemble des problématiques de la poésie« fin­ de-siècle » : distance par rapport aux modèles romantiques, questionnement sur la langue, recherche d'un certain her­ métisme, rejet du lyrisme traditionnel.

L'ouvrage de Corbière ouvre une réflexion sur chacune des pistes suggérées dans les documents d'accompagnement du Bulletin officiel.

On retiendra notamment la piste de la mort, du lyrisme et celle de l'écriture du bas (pistes 2, 3 et 6 du document d'accompagnement du Bulletin officiel), préoccupations récurrentes des Amours jaunes.

Le rapport à la mort (piste 2).

L'ouvrage convoque la thématique du memento mori par les allusions nombreuses à la finitude et la fascination pour les cadavres.

Les bles­ sures physiques ou affectives et les morts violentes, sordides et grotesques traversent et transpercent le texte : mort du poète dans « Décourageux »(p.

163-164) et le« Sonnet pos­ thume » (p.

297), raillerie des morts-postures de poètes romantiques dans «Un jeune qui s'en va» (p.

102-106), peinture d'une «Nature morte» bretonne (p.

212) ...

L'étude 106. »

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