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Tristan Corbière - Les amours jaunes : Le Crapaud

Publié le 21/07/2010

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Tristan Corbière, de son vrai nom Edouard Joachim Corbière, est un poète qui vécut au XIXème siècle. Il fut découvert par Verlaine qui le considère comme le poète absolu et Lautréamont. Ce fut l’un des cinq poètes maudits de Verlaine. Le poète fut très jeune rongé par la maladie ce qui l’empêcha de réaliser ses rêves et de trouver l’amour. Son autre problème était son père, un écrivain, à qui il dédicaça Les amours jaunes. Sa poésie est d'une grande originalité par sa forme et ses thèmes même si ses poèmes sont tristes et qu’il est très ironique par rapport à lui et aux autres. Le poème « Le Crapaud « est extrait du recueil Les amours jaunes, écrit au XIXème siècle et édité pour la première fois en 1873. Ce titre, alliant au mot « amours « une couleur souvent connotée de manière négative donne une signification particulière à ce mot qui jusqu’ici a souvent été employé par les poètes, d’Ovide à Ronsard. Cette couleur entoure le mot « amours « d’une aura de dérision, de moquerie, de déception. Si le titre n’est pas très classique, le poème ne semble pas manifester une plus grande unité dans sa conception. Nous verrons donc comment Tristan Corbière, à travers une grande originalité, nous propose un thème classique : le poète maudit. Après avoir évoqué l’atmosphère créée par l’auteur, on s’attachera à mettre en évidence l’image que le poète donne de lui-même. -I- Une atmosphère originale a) Par la forme Le poème ne répond pas à une structure normée du poème. -Sonnet inversé -Plusieurs types de phrases : Phrase avec verbe assez simple, phrases nominales : « un chant comme un écho tout vif «, dialogue entre deux personnages, dernier vers en forme de chute par son isolation : décalé. Le texte est composé de deux quatrains et deux tercets comme dans tout sonnet, mais ici, les tercets précèdent les quatrains. Corbière semble commencer par la fin. Une énonciation instable: Le dialogue ne nous permet pas de savoir avec précision qui parle et quand ! On peut même hésiter sur certaines prises de paroles (Pourquoi un tiret avant « La lune «? Est-ce le même énonciateur pour: « Vois-tu pas/ Non «. Et la phrase finale est détachée du reste: Est-ce le crapaud qui s'exprime? Est-ce une « métaphore « énoncé par un des deux interlocuteurs? ) Une syntaxe éclatée: Les points de suspensions coupent les phrases, les laissent inachevées. Le vers est lui même découpé par la ponctuation nombreuse Un vers différents des autres : « Vois-le, poète tondu, sans ail(es) «  ( Neuf pieds si le [e] de « poète « est prononcé : ( « Normal « si le [e] est muet : dans ce cas bouleversement des règles de la poésie ( Vers bancal, à l’image du crapaud et de Corbière ➢ Très novateur, met le poète à part des autres poètes, montre son originalité. b) Un cadre faussement idyllique Atmosphère suggérée plus que décrite. Cadre romantique : Les points de suspension dans les tercets donnent de la rêverie, du calme à la scène. « Un chant dans la nuit sans air…/ (…) …Un chant « (v.1-4), pause pour écouter le chant. Une nuit d’été, « sans air « (v.1), sous « la lune « (v.2), un espace naturel : « vert sombre « (v.3), « massif « (v.5), c’est le cadre idéal pour une ballade romantique. Au vers 5 : il y a un chant. Pourtant, des détails étranges semblent entrer en contradiction avec le cadre romantique ( Certains éléments sont inquiétants : « sans «, « enterré «, « ça «, « ombre «, « sombre «. « Horreur ! « est répété deux fois, avec des points d’exclamation. « Sous sa pierre « : connote la mort (pierre tombale). Décor décrit surtout dans les 3 premiers vers : Décor pesant : « Une nuit sans air «, « la lune «, « le vert sombre « ceci est complété par : « un massif « et « la boue « dans la suite du poème. Thème de l'enterré vivant: Enjambement « Tout vif/Enterré, là «, « froid,sous sa pierre « Obscurité Paysage nocturne et boueux où se promènent deux personnages. Expressions fondées sur des oppositions : « rossignol de la boue « ( opposition entre le monde aérien d rossignol et le monde terrestre de la boue disharmonie. Allitérations en « k « : « la lune plaque en métal clair / Les découpures du vert sombre «. Brutalité du verbe « plaque «. Personnification de la lune ( contraste entre la lune qui donne de la clarté et le sombre du décor. ➢ Coté inquiétant de cet atmosphère qui ne corresponde pas à l’idée qu’on se fait d’une promenade sentimentale. -II- Le crapaud, figure du poète. a) L’image de la femme qui donne l’image du poète La femme dit 2 fois « horreur « ( le crapaud lui fait peur. La femme ne perçoit que la laideur physique du crapaud donc du poète. Elle n’entend que le son discordant du crapaud. Phrases interrogatives qui marque l’incompréhension du poète face à la peur de son interlocuteur. « Horreur pourquoi ? « est une phrase incorrecte mais qui reprend l’exclamation de l’interlocuteur pour montrer combien le poète est interloqué et en décalage par rapport à son destinataire. Assonance en « oi « ( elle ne perçoit pas la beauté mais uniquement le coassement. Cette femme fait penser à Marcelle qui n’a jamais compris la poésie de Corbière. Elle ne s’intéresse qu’aux apparences et peu à la beauté cachée. Pour cette femme, le poète doit rester le « soldat fidèle «. ( cliché de la littérature courtoise du Moyen Age « Vois-le, poète tondu, sans aile « : Référence à Samson et Dalila ( les femmes ôtent la force des hommes. ➢ Image des femmes et de l’amour peu flatteuse.

b) Le poète pour lui-même L’identification du cri du crapaud à un chant situe d’emblé la nature du regard que porte l’auteur sur cet animal réputé disgracieux et gauche. Le crapaud est en quelque sorte valorisé, d'abord parce qu'il est au centre de l'attention. Champ lexical de la beauté : « chant «, « il chante «, « le rossignol «, « son œil de lumière «. L'expression « œil de lumière « (v.12) dénote l’intelligence du crapaud.
 C’est un crapaud alyte= crapaud accoucheur. Il a un chant plus beau. C’est un animal terrestre, bloqué sur le sol, incapable de s’élever : « sans aile « Allitération en « s « ( glissement du crapaud sous sa pierre. Contraste entre le chant et « horreur « Contraste également entre l’œil de lumière « et « froid «, « sombre «. L’animal est associé à l’ombre et à la mort. Le crapaud associe donc l’ombre et la lumière, la laideur et la beauté, c’est donc un animal contradictoire. Dévoilement progressif de l’identité du crapaud. : « Ca « pronom indéfini au vers 6, reprit par « c’est là « un peu plus loin, puis « Un crapaud ! «, « son œil « et enfin « moi «. Le dernier vers du poème isolé du reste du poème par une ligne de points ((suspense) confirme l’isolement du poète et l’identification complète au crapaud Ce poète tondu par les femmes, sans ailes (« albatros « de Baudelaire ( exclusion du poète par la société) donne l’idée d’inéquation entre lui et ses contemporains. ( décalage qui évoque les poètes maudits. « Echo tout vif « : idée d’écorché vif, de grande sensibilité ( fait penser que le poète est blessé. Le poète est admiratif du crapaud ( il est content de sa parole mais la femme lui dit que c’est une « horreur «. Idée que le poète se fait de lui. Ce ressenti vient des autres parce que lui chante : il est incompris pour ses écrits, rejeté dans ses amours. Il est voué à la solitude. « bonsoir « ( sonne comme une pitrerie, une pirouette, moqueur : Présentation « polie «, civilité après les horreurs Tristan Corbière sourit jaune. Montre la dérision des amours jaunes. Le ton est pathétique puisque le poète est le crapaud, contrairement en conte de fée ou le crapaud est le Prince. Son sentiment d’échec et d’exclusion, sa vie marginale ont pu le pousser à se représenter en crapaud. Le choix du sonnet inversé s’harmonise avec les figures de style où dominent les contrastes et les oppositions. On peut dire que ce qui apparaît à la 1ère lecture comme un ensemble hétérogène est en fait un poème où la forme et le sens sont en harmonie. « Le crapaud « de T.C. est une ode à la beauté que masque la laideur, un hommage à l’artiste incompris. C’est un autoportrait amère et désabusé.

 

« a) L'image de la femme qui donne l'image du poète La femme dit 2 fois « horreur » ( le crapaud lui fait peur.La femme ne perçoit que la laideur physique du crapaud donc du poète.Elle n'entend que le son discordant du crapaud.Phrases interrogatives qui marque l'incompréhension du poète face à la peur de son interlocuteur.

« Horreur pourquoi? » est une phrase incorrecte mais qui reprend l'exclamation de l'interlocuteur pour montrer combien le poète estinterloqué et en décalage par rapport à son destinataire. Assonance en « oi » ( elle ne perçoit pas la beauté mais uniquement le coassement.Cette femme fait penser à Marcelle qui n'a jamais compris la poésie de Corbière.Elle ne s'intéresse qu'aux apparences et peu à la beauté cachée.Pour cette femme, le poète doit rester le « soldat fidèle ».

( cliché de la littérature courtoise du Moyen Age« Vois-le, poète tondu, sans aile » : Référence à Samson et Dalila ( les femmes ôtent la force des hommes. Image des femmes et de l'amour peu flatteuse. b) Le poète pour lui-même L'identification du cri du crapaud à un chant situe d'emblé la nature du regard que porte l'auteur sur cet animalréputé disgracieux et gauche.Le crapaud est en quelque sorte valorisé, d'abord parce qu'il est au centre de l'attention.Champ lexical de la beauté : « chant », « il chante », « le rossignol », « son œil de lumière ».L'expression « œil de lumière » (v.12) dénote l'intelligence du crapaud.

C'est un crapaud alyte= crapaud accoucheur.

Il a un chant plus beau.C'est un animal terrestre, bloqué sur le sol, incapable de s'élever : « sans aile »Allitération en « s » ( glissement du crapaud sous sa pierre.Contraste entre le chant et « horreur »Contraste également entre l'œil de lumière » et « froid », « sombre ».L'animal est associé à l'ombre et à la mort.Le crapaud associe donc l'ombre et la lumière, la laideur et la beauté, c'est donc un animal contradictoire. Dévoilement progressif de l'identité du crapaud.

: « Ca » pronom indéfini au vers 6, reprit par « c'est là » un peu plusloin, puis « Un crapaud ! », « son œil » et enfin « moi ».Le dernier vers du poème isolé du reste du poème par une ligne de points ((suspense) confirme l'isolement du poèteet l'identification complète au crapaudCe poète tondu par les femmes, sans ailes (« albatros » de Baudelaire ( exclusion du poète par la société) donnel'idée d'inéquation entre lui et ses contemporains.

( décalage qui évoque les poètes maudits.« Echo tout vif » : idée d'écorché vif, de grande sensibilité ( fait penser que le poète est blessé.Le poète est admiratif du crapaud ( il est content de sa parole mais la femme lui dit que c'est une « horreur ».Idée que le poète se fait de lui.Ce ressenti vient des autres parce que lui chante : il est incompris pour ses écrits, rejeté dans ses amours.

Il estvoué à la solitude.« bonsoir » ( sonne comme une pitrerie, une pirouette, moqueur : Présentation « polie », civilité après les horreursTristan Corbière sourit jaune.

Montre la dérision des amours jaunes.Le ton est pathétique puisque le poète est le crapaud, contrairement en conte de fée ou le crapaud est le Prince.Son sentiment d'échec et d'exclusion, sa vie marginale ont pu le pousser à se représenter en crapaud. Le choix du sonnet inversé s'harmonise avec les figures de style où dominent les contrastes et les oppositions.

Onpeut dire que ce qui apparaît à la 1ère lecture comme un ensemble hétérogène est en fait un poème où la forme etle sens sont en harmonie.

« Le crapaud » de T.C.

est une ode à la beauté que masque la laideur, un hommage àl'artiste incompris.

C'est un autoportrait amère et désabusé.. »

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