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COURS DE LINGUISTIQUE GÉNÉRALE Ferdinand de Saussure (résumé & analyse)

Publié le 27/03/2017

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saussure

COURS DE LINGUISTIQUE GÉNÉRALE. Il s’agit d’une reconstitution publiée en 1915 par Ch. Bally et A. Sechebaye de l’enseignement professé à l’adversité de Genève en 1906-07, 1908-09 et 1910-11 par le linguiste suisse d’expression française Ferdinand de Saussure (1857-1913). De son vivant.

 

F. de Saussure n’avait publié que des travaux spécialisés: niais déjà s’y exprimaient des vues fécondes sur le domaine exact et les méthodes d’une discipline à laquelle il consacra toute sa vie. Pour Saussure, les tâtonnements et les errements des linguistes proviennent de ce qu’on n’a jamais défini rigoureusement la linguistique. Il importe donc de préciser ce qu’elle est et tout d’abord ce qu’elle n’est pas, donc de distinguer entre la linguistique 

saussure

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)COURS DE LINGUISTIQUE GÉNÉRALE, 1916.

FERDINAND DE SAUSSU RE, 1857-1913.

Reconstitution de l'enseignement professé par Saussure.

Cet ouvrage n'a pas été rédigé par Saus­ sure, mais établi d'après des notes prises par ses élèves pendant ses cours, entre 1906 et 1911.

Dire que la linguistique est science du langage, c'est dire que celui-ci peut être décrit scientifiquement et qu'il peut saisir quelque chose de lui-même.

L'hypothèse minimale est que le formel et le matériel peuvent être dissociés, sur le modèle de la distinction, dans les systèmes juridiques, entre le quid facti et le quid juris; le langage apparaît alors comme un système formel dont un certain nombre de règles peuvent être énoncées.

Telle est l'hypothèse d'un projet de science linguistique.

Ce souci de formalisation est d'abord ce qui caractérise le Cours de Saussure.

La deuxième caractéristique démontrée par Saussure est qu'un être linguistique (signe, mot, phrase) n'a pas de nature propre: il est un ensemble de relations.

Les positions prédominent par rapport aux êtres; ceux-ci sont en effet définis par l'ensemble des positions qu'ils peuvent occuper suivant deux axes: l'axe vertical des possibles (para­ digme), qui définit les rapports avec les voisins, et l'axe horizontal des compossibles (syntagme), qui définit les rapports d'exclu­ sion mutuelle.

Tout signe est, en effet, choisi parmi un stock infini de possibles et suivant une relation de succession linéaire avec d'autres signes déjà choisis.

Ainsi un mot ne trouve pas son sens en lui-même, mais seulement par les rapports de compatibilité ou d'exclusion qu'il entretient avec d'autres mots et qui définissent son sens.

Le sens ne préexiste pas aux relations, il est leur résul­ tante.

La langue est un ensemble de rapports sans support.

C'est ce que Saussure exprime lorsqu'il parle du caractère négatif -ou relatif -des propriétés du langage, qui se développe suivant une ligne paradigmatique ou une ligne syntagmatique.

La troisième caractéristique est la distinc­ tion qu'opère Saussure entre la langue, le langage et la parole.

La langue est un «produit social de la faculté du langage et un ensemble de conventions nécessaires, adop­ tées par le corps social pour permettre l'exercice de cette faculté chez les indivi­ dus».

Elle est un ensemble de conventions dans lequel puise l'individu pour parler, mais celui-ci ne peut ni la créer ni la modifier: elle lui préexiste.

La parole est «l'acte de l'individu réalisant sa faculté au moyen de la convention sociale qu'est la langue».

Le langage résulte des interactions entre les conventions et les initiatives de chaque individu.

Chaque fois que quelqu'un parle, pour être compris, il doit nécessaire­ ment se référer à ce qui existe, à un code reconnu par tous, et en même temps se démarquer de ce qui existe par une inven­ tion qui lui est propre.

La quatrième caractéristique du Cours réside dans la définition de la langue comme système de signes.

Le signe est une combi­ naison d'un signifié et d'un signifiant, ou d'un concept et d'une image acoustique.

Ces deux aspects sont indissociables, comme le recto et le verso d'une même feuille de papier.

Saussure veut faire comprendre par là que le signe n'unit pas un nom et une chose : le signifié est une représentation et le signifiant «une empreinte psychique» des sons.

Ainsi Saussure inscrit un ordre du langage indépendamment d'un ordre du réel: tout est déjà psychique ou «mental».

Le signifié n'est pas un objet réel, mais la trace psychique qu'il suscite en nous.

Ces signes ainsi définis sont arbitraires, non pas au sens où le signifiant pourrait dépendre du libre choix du sujet parlant, mais au sens où il est immotivé, c'est-à-dire qu'il n'a aucune attache matérielle avec la réalité: la suite de sons [ s -o -r] qui lui sert de signifiant est arbitraire par rapport à l'idée de sœur.

À l'exception, toute relative, des onomatopées (puisque le son «imite>> l'idée), aucune loi ne commande que tel son corresponde à tel sens.

La cinquième caractéristique est l'explica­ tion de la systématicité de la langue: Saus­ sure indique par là que tous ses termes sont solidaires et que la valeur de l'un ne résulte que de la présence simultanée des autres, ou de leur absence, puisque la coexistence in absentia renvoie à la relation paradigma­ tique des éléments linguistiques entre eux.

Les valeurs sont toujours constituées: « 1 °) par une chose dissemblable susceptible d'être échangée contre celle dont la valeur est à déterminer; 2°) par des choses simi­ laires qu'on peut comparer avec celle dont la valeur est en cause».

Le langage apparaît ainsi comme un système d'éléments qui se posent en s'opposant et s'opposent en se posant.

C'est bien un système de diffé­ rences, de valeurs diacritiques.

La dernière caractéristique développée par le Cours est l'opposition entre les points de vue synchronique et diachronique.

Parler, ce n'est pas énoncer dans le temps, c'est faire accéder à l'énoncé le temps lui-même.

Il est vrai qu'un énoncé de langue est toujours proférable et que, s'il est proféré., il l'est en un instant et un lieu déterminés.

La linéarité du langage, sur laquelle insiste Saussure, ne veut pas seulement dire que le langage se déroule dans le temps -d'ailleurs comparé à une ligne -,elle signifie que le temps est la substance même du langage.

En général, si la langue évolue, c'est sous l'action de la parole.

Mais, pour Saussure, la synchronie comme point de vue est plus fondamentale que la diachronie: elle n'est pas seulement identifiée à «l'état de la langue», mais doit être comprise «comme un concept qui permet la définition théo­ rique d'un système abstrait».

Entre la grammaire comparative (Antoine Meillet) et la grammaire générative (Chomsky), le Cours de linguistique générale représente, pour la linguistique, une véri­ table fondation.

Édition: Cours de linguistique générale, colt.

«Bibliothèque scientifique)), Payot, 1989.. »

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