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Crime et Châtiment, Dostoïevski

Publié le 05/04/2013

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Dans Crime et Châtiment, Dostoïevski est par excellence le poète de Saint-Pétersbourg et surtout de ses ruelles et de ses canaux, avec sa population miséreuse et ses bouges. Malgré son succès, ce roman provoqua une polémique ardente, les adversaires idéologiques de Dostoïevski l'accusant de donner en Raskolnikov une image caricaturale du révolutionnaire.


« « Il se jeta sur elle avec la hache.

» EXTRAITS -------____, Raskolnikov assassine la vieille usurière La vieille était tête nue, selon son habitude; ses cheveux clairs, grisonnants et rares, abondamment frottés d'huile, étaient tres­ sés en une petite queue de rat, retenue sur la nuque par un frag­ ment de peigne en corne ; comme elle était de petite taille, le coup l'atteignit à la tempe.

Elle poussa un faible cri et soudains' affaissa par terre après avoir cepen­ dant eu le temps de por­ ter les mains à sa tête.

L'une tenait encore le gage.

Alors Raskolnikov la frappa de toutes ses forces deux fois, l'une après l'autre, à la tempe.

Le sang jaillit à flot comme d'un verre ren­ versé ; le corps s'abattit.

Il recula pour le laisser tomber, puis se pencha sur son visage.

Elle était déjà morte.

Les yeux grands ouverts semblaient prêts à sortir de leurs orbites, le front et toute la figure étaient ridés et défigurés par les dernières convulsions.

Raskolnikov confie son crime à Sonia Il gardait un souvenir vivace de l'expression d'Elisabeth au moment où il s'approchait d'elle avec la hache et qu'elle reculait vers le mur, le bras tendu en avant, une frayeur absolument enfantine sur ses traits, exac.te­ ment comme les petits enfants qui, soudain effrayés, regardent fvcement et avec inquié­ tude l'objet qui leur fait peur et, tendant de­ vant eux leur petit bras, s'apprêtent à pleurer.

Il en/ut à présent presque de même pour Sonia : elle le considéra quelque temps du même air désarmé, avec la même frayeur et, soudain, le bras gauche tendu en avant, elle appuya légèrement, à peine, les doigts contre la poitrine de Raskolnikov et se leva lentement du lit, s'écartant de plus en plus de lui et son regard devenant de plus en plus fixe.

Son épouvante se communiqua tout à coup à lui : exactement la même frayeur ap­ parut sur son visage, exactement de même il la regarda et avec presque le même sou­ rire enfantin.

- Tu as deviné ? chuchota-t-il enfin.

- Seigneur ! - un cri terrible s'échappa de la gorge de Sonia.

Porphyre Petrovitch cherche à faire perdre ses moyens à Raskolnikov -( ...

)Mais si je vous soupçonnais le moins du monde, est-ce ainsi qu'il m'aurait fallu agir ? Il m'aurait fallu, au contraire, com­ mencer par endormir vos soupçons et ne pas vous laisser voir que j'étais déjà au courant de ce fait ; dé­ tourner votre attention, puis tout à coup vous aba­ sourdir comme d'un coup de massue en plein crâne (selon votre propre expres­ sion):« Qu'avez-vous jugé bon de faire, monsieur, dans le logement de la vic­ time, à dix heures du soir, sinon presque à onze ? Pourquoi avez-vous tiré la sonnette ? Pourquoi avez­ vous questionné au sujet du sang ? Pourquoi égariez­ vous les concierges et les poussiez-vous à aller au commissariat chez l' ad­ joint du quartier ? » « Porphyre Petrovitch était en tenue d'intérieur, robe de chambre, linge très frais, et chaussé de pantoufles éculées.

» NOTES DE L'ÉDITEUR « Cette beauté nouvelle, elle reste identique dans toutes les œuvres de Dostoïevski, la femme de Dostoïevski avec son visage mystérieux dont la beauté avenante se change brusquement comme si elle avait joué la comédie de la bonté ...

et la maison de l'assassinat dans Crime et châtiment ...

Cette beauté nouvelle et terrible d'une maison, cette beauté nouvelle et mixte d'un visage de femme, voilà ce que Dostoïevski a apporté d'unique au monde.» « Dans Dostoïevski, vous voyez une crapule comme dans Crime et châtiment.

Je me rappelle le bonhomme qui persécute Raskolnikov qui est une crapule épouvantable et qui tout à coup devient une espèce d'ange.

Dans la brute assouvie un ange se révèle.

C'est cet imprévisible, cet inconnu de la nature humaine qui est typique de Dostoïevski.

» Paul Claudel, Mémoires improvisés, 1951.

«Dostoïevski est l'inventeur du caractère polymorphe: c'est-à-dire que Molière ou Racine, ou les grands classiques, ont des caractères tout d'un seul tenant tandis que Dostoïevski fait une découverte en psychologie qui est l'équivalent de celle de De Vries dans le monde de l'histoire naturelle : la mutation spontanée.

» Paul Claudel.

Marcel Proust.

1 VIP / Sipa lcono 2, 3, 4 dessins de Philippe Jullian, éd.

Cercle du Bibliophile/ Sipa lcono, B.N.

DOSTOÏEVSKI 05. »

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