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Dénouement La cantatrice chauve

Publié le 09/05/2015

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Etude du dénouement de La cantatrice chauve, d'Eugène Ionesco Le théâtre de l'absurde, inspiré de l'horreur des événements du début du XXème siècle (totalitarismes, guerres), a pour but de s'inscrire dans les limites du langage pour transcrire un monde qui a profondément évolué. Créée en 1950, la pièce comique de Ionesco se veut être une tragédie du langage, le paradoxe y est si fort que l'auteur déclara même qu'en écrivant cette pièce il était « pris d'un véritable malaise, de vertige et de nausée ». Pièce sans fin, animée par des « fantoches » qui ont pour rôle d'exprimer la crise du langage qui désespère tant Ionesco, la pièce s'inspire des phrases absurdes utilisées par la méthode Assimil pour apprendre l'anglais : en effet, on trouve sur scène deux couples bourgeois d'outre-Manche, qui parlent de tout et de rien. Fausse logique, proverbes détournés et vide cérébral font le corps de la pièce, mais c'est son dénouement qui en est le paroxysme. Les couples Martin et Smith font ici rire aux éclats le spectateur. Comment cette scène exprime-t-elle le paradoxe de la pièce ? Il s'agit d'abord de voir le comique absurde et vide de la logorrhée que constitue ce dénouement, puis sa dimension réellement tragique vis-à-vis de l'humanité en général. Cette dernière scèn...

« La suite de la scène ne se manifeste alors plus que par des mots, des noms : Sully, Prudhomme et autres, les personnages lient ensuite les noms qu’ils énoncent.

Un semblant d’esprit reste visible, avec la référence au poème de Sully Prudhomme « Le vase brisé » : « elle est brisée » (Mme Smith).

Comme l’indique la didascalie en début d’extrait, la gradation si violente fait que les personnages ne disent plus que ce qui leur passe par la tête, jusqu’à en arriver aux sons les plus simples, ceux des lettres… Les fantoches tels que les veut Ionesco se lient enfin, avec le « c’est pas par ici c’est par là » haché entre les personnages.

Cette dernière réplique montre une direction, et ainsi le fait que la pièce est infinie, mais cette rupture en pleine action marque comme la pression d’un interrupteur qui éteint les marionnettes actionnées par l’auteur, qui pulvérise le langage. Ionesco s’est inspiré pour La cantatrice chauve de méthodes pour apprendre l’anglais, qui l’ont révolté par leur absurdité.

Il évoque certaines phrases au début de la scène.

Les lieux communs présents en masse dans ces méthodes l’ont révolté quant au manque d’idées et d’inventivité de l’Homme.

Ionesco veut marquer un rythme avec la première scène, où les époux Smith montraient déjà un discours vide : il n’y a donc pas d’évolution, pas de chance de changement selon l’auteur, qui se montre ainsi fortement pessimiste.

Le fameux cercle vicieux est aussi évoqué en début de scène, où le vice est associé au plaisir de la caresse.

C’est par cette idée qu’il déclara qu’il fut « presque étonné d’entendre rire les spectateurs qui prirent (et prennent toujours) cela gaiement », il dénonce ici en quelque sorte son dédain de l’humanité ! Il ne faut pas oublier que Ionesco avait prévu de terminer la pièce sur une agression du public par l’auteur, ce qui portait la crise finale à son paroxysme. Le malentendu se fait sur cette crise, Ionesco voulait amener le spectateur à une prise de conscience de son langage, inutile parfois.

L’effet de miroir joue en effet son rôle : ces bourgeois qui n’ont rien à se dire ne seraient-ils pas le reflet de ce que nous sommes ? Le rire devient alors un rire jaune, mal contrôlé, mal cerné ; c’est le rire de l’inquiétude et de l’inconfort intellectuel.

Malgré les apparences, le dénouement dérange le spectateur.

Le tragique apparaît en creux dans le dénouement : l’Homme est englué dans un isolement total, il ne peut communiquer ni avec autrui ni avec lui- même, il semble contrôlé par un mouvement invisible (d’où les fantoches) qui le rend dérisoire et inintéressant.

La bataille finale entre les personnages symbolise peut-être la déception de ceux-ci vis-à-vis de ce qu’ils sont.

Mme Martin « grince des dents » par exemple… Nous avons donc vu que cette scène a priori si absurde se révèle profondément réaliste, les mêmes éléments font rire et dérangent.

Vide sémantique, accumulation de. »

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