Dernier jour d'un condamné (le), de V. Hugo

Dernier jour d'un condamné (le), récit de V. Hugo (1829). Cette « autobiographie » des dernières heures d'un condamné avant l'exécution fut rédigée en décembre 1828. L'« agonie d'une intelligence » y sert de burin et de repoussoir à une critique féroce de la société, dont la référence historique est le coup de force manqué par Charles X en novembre 1827, et l'imminence du triomphe bourgeois. Le récit invente et met progressivement en place les éléments d'une fantasmatique langagière, sociale, familiale qui aboutit à la quasi-identité du roi et du supplicié. Revendiqué plus tard comme plaidoyer contre la peine de mort, le Dernier Jour donne à cette lutte pour le primat du social sur le politique l'enjeu de la souveraineté. C'est un appel à la transformation de la foule en peuple, par la fonte de la fantaisie en vision.