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DIABLE BOITEUX (le) de Lesage

Publié le 10/03/2019

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DIABLE BOITEUX (le), roman de Lesage (1707). S'inspirant du roman picaresque espagnol (et notamment d'une nouvelle de Luis Vêlez de Guevara, El diablo cojuelo, 1641), Lesage met en place un mécanisme narratif qui devait se révéler d'une incroyable fécondité. Asmodée, « le diable boiteux », guide un jeune écolier, Don Cléofas, dans un périple qui les fait pénétrer dans toutes les maisons de Madrid. C'est bien sûr la société parisienne que vise le réalisme satirique de Lesage. Le roman présente une galerie de portraits auxquels les contemporains ne balançaient pas à donner des noms, à la manière de La Bruyère. Mais Lesage innove dans la mesure où la satire, littéraire et religieuse, démasque l'envers de la comédie sociale : partisan convaincu des Modernes, l'auteur du Diable boiteux en a l'idéologie rationaliste qui annonce les Lettres persanes et le combat des Lumières.

« Le Diable boiteux - Alain René Lesage (résumé et analyse) Le Diable boiteux ou le regard indiscretDès qu'il parut, en 1707, Le Diable boiteux fit fureur.

On se l'arracha et il mit ainsi à la mode un genre importéd'Espagne : le roman picaresque.Le mot « picaresque » est formé sur le mot espagnol « picaro » désignant un vagabond, un voyageur qui erre sanssavoir exactement où il va, car il a perdu tout lien avec la société.

Il est exactement sans feu ni lieu.

Et donccontraint de vivre d'expédients.

Le roman s'amuse alors à raconter les aventures qui arrivent en chemin à cemarginal, anti-héros avant la lettre.Dans ce coup d'essai, Lesage qui s'inspire d'ailleurs d'un roman espagnol du même nom, détourne quelque peu lesconventions du genre.

On n'y trouve pas les ingrédients habituels.

Un étudiant qui vient d'échapper par les toits àun traquenard entre dans une chambre où il libère un diable prisonnier dans une bouteille.

Celui-ci pour le remerciermet son art à sa disposition.

Il lui montre l'intérieur des maisons et lui dévoile les secrets des foyers.Il s'agit donc d'un voyage dans les airs dont l'intention satirique est tout à fait évidente.

Le roman appartient aupicaresque par le décousu des scènes observées.

Le sujet apparaît comme le prétexte à un enchaînement d'histoiressans lien réel entre elles.On comprend ce qui a fasciné les contemporains dans cette succession d'histoires disparates qui fragmente etrenouvelle constamment l'intérêt.

La tradition moraliste héritée de La Bruyère, l'observation satirique et surtout lepur plaisir de se laisser conter des histoires.: différents plans se croisent dans cette oeuvre plus complexe qu'il n'yparaît.

Le lecteur est toujours heureux de se transformer en voyeur.

Le principe du journalisme d'aujourd'hui est engerme, mais sous une forme autrement raffinée, dans cette pâte feuilletée romanesque où il fait toujours boncroquer. Résumé Le diable sur les toits« Une nuit du mois d'octobre couvrait d'épaisses ténèbres la célèbre ville de Madrid...

»Cette nuit d'octobre est l'unité de temps pendant laquelle va se dérouler l'action du roman.

Un étudiant nommé DonCléofas Leandro Pérez Zambullo s'échappe par une lucarne d'une maison où il avait un rendez-vous galant.

Mais ladame de son coeur, une certaine Dona nomasa, lui a tendu un piège.

Elle avait caché dans sa chambre quelqueshommes armés qui ont voulu, sous la menace, obliger l'étudiant à l'épouser.

Il a réussi à s'échapper et entre, pour secacher, dans un grenier qui est la demeure d'un magicien Là il entend des soupirs provenant d'un flacon qui contientun démon que le magicien a capturé par ses sortilèges.

Ce démon demande à Don Cléofas de le libérer.

L'étudiantbrise la fiole d'où sort un petit homme boiteux avec des jambes de bouc : c'est Asmodée, le démon de la luxure quioffre ses services à l'étudiant pour le remercier.De peur que son ennemi le magicien ne le retrouve, il propose à Don Cléofas de le transporter sur la plus haute tourde Madrid.

De là, Asmodée montre à son nouvel ami l'intérieur des maisons dont il enlève les toits.

Il va alors luidévoiler les secrets de chaque foyer.

Ici, c'est une vieille coquette qui se fait courtiser par deux jeunes cavaliersséduits par ses charmes postiches, là c'est un vieillard avare, qui compte son or alors que dans une pièce voisineses héritiers consultent une sorcière pour savoir la date de sa mort; ailleurs, un jeune homme donne un concert à sabelle qui l'écoute, en pleurant l'absence d'un rival.

Dans une autre maison, trois belles jeunes filles vendent fort cherleurs faveurs à trois seigneurs : « Tout payeur est traité comme un mari, dit le diable, c'est une règle que j'ai établiedans les intrigues amoureuses.

» Enfin, les deux curieux sont attirés par le bruit et l'éclat d'une noce.

Asmodéeentreprend de raconter l'histoire qui est à l'origine de cet heureux événement. Histoire de BelflorLe comte de Belflor, l'un des plus grands seigneurs de la cour, était amoureux de la jeune et belle Léonor deCespédés.

Mais comme elle n'est pas de son rang, il ne songe pas à l'épouser et cherche seulement à la séduire.

Ilparvient à corrompre la gouvernante qui sert de chaperon à la jeune fille.

Cette dernière avait remarqué le manègedu comte et celui-ci ne lui était pas indifférent, mais elle est sérieuse et elle refuse de le voir à l'insu de son père.La gouvernante, sur de fausses promesses, arrive à lui faire accepter un rendez-vous.

Elle lui fait croire que lecomte a l'intention de la demander en mariage à son père, mais qu'il veut d'abord connaître ses sentiments à elle.

Lecomte invente alors un stratagème pour ne pas se lier : il prétend que le roi le destine à une riche héritière; doncqu'il ne peut rendre officiel son mariage avec Léonor.

Cette union doit rester secrète; Marcelle, la gouvernante, ensera le témoin.Dès lors, chaque nuit, le comte rejoint Léonor dans sa chambre, mais un jour il se laisse surprendre par le père de lajeune fille.

Celui-ci le somme alors de réparer le tort causé à l'honneur de sa fille.

Le comte se dérobe, prétextantque le roi lui destine un autre parti.

Don Luis, le père, veut se venger et écrit à son fils pour qu'il provoque le comteen duel.

Or, il se trouve que ce fils, Don Pèdre, est lui-même tombé amoureux de la sœur de Belflor, qui le lui rendbien mais n'a pas révélé son identité.Belflor, après la visite du père, a reçu une lettre fort touchante de Léonor qui lui demande une dernière explicationet lui fait savoir qu'elle l'attendra le soir dans sa chambre.

Or, ce message attendrit Belflor et le fait changer d'avis;il est à présent enclin à l'épouser.Il cherche quelqu'un pour l'accompagner à ce rendez-vous car le père de Léonor étant désormais sur ses gardes, lecomte craint une embuscade.

Justement, dans la rue il a l'occasion de prêter main-forte à un jeune cavalier attaqué. »

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