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Elégies et sonnets de Louise Labé

Publié le 21/02/2013

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Louise Labé a été surnommée la « Belle Cordière «, car son père et son mari étaient tous deux cordiers, métier lyonnais traditionnel. Le succès de Louise Labé était important en France : la publication de ses oeuvres complètes date de 1555 alors que la poétesse n'est morte qu'en 1566 ! Lyon était favorable à l'essor des poétesses : Pernette du Guillet, contemporaine de Louise Labé, a également connu beaucoup de succès !

« -- - ----- EXTRAITS Le célèbre Sonnet VIII illustre les tourments amoureux et pas sionnés de Louise L ab é Je vis, je meurs ;je me brûle et me noie; J'ai chaud extrême en endurant froidure ; La vie m'est et trop molle et trop dure ; J'ai grands ennuis entremêlés de joie.

Tout à un coup je ris et je larmoie, Et en plaisir maint grief tourment j'endure ; Mon biens' en va, et à jamais il dure; Tout en un coup je sèche et je verdoie.

Ainsi Amour inconstamment me mène ; Et quand je pense avoir plus de douleur, Sans y penser je me trouve hors de peine.( ...

) Puis quand je crois ma joie être certaine Et être au haut de mon désiré heur, Il me remet en mon premier malheur.

La deuxième Élé gie inspirera Guilleragues pour s es Lettre s portuga ises D'un tel vouloir le serf point ne désire La liberté, ou son port le navire Comme j'attends, hélas, de jour en jour, De toi.

Ami, le gracieux retour.

( ...

) Hélas, en vain mon désir se lamente Cruel, cruel, qui te faisait promettre Ton bref retour en ta première lettre ? As-tu si peu de mémoire de moi Que de m'avoir si tôt rompu la foi?( ..

.) En me changeant pour prendre une autre Dame.

Ja en oubli inconstamment est mise La loyauté que tu m'avais promise.( ...

) La troisième Élégie constitue un véritable document sur les mœurs de l'époque Quand vous lirez, ô Dames Lyonnoises, Ces miens écrits pleins d'amoureuses noises, Quand mes regrets, ennuis, dépits et larmes M' orrez chanter en pitoyables carmes, Ne veuillez point condamner ma simplesse, Et jeune erreur de ma folle jeunesse, Sic' est erreur.

Mais qui dessous les Cieux Peut se vanter de n'être vicieux ? L'un n'est content de sa sorte de vie, Et toujours porte à ses voisins envie; L' un,forcenant de voir la paix en terre , Par tous moyens tâche y mettre la guerre; L'autre, croyant pauvreté être vice, A autre Dieu qu'Or nefait sacrifice: L'autre sa foi parjure il emploiera A décevoir quelqu'un qui le croira; L'un, en mentant, de sa langue lézarde, Mille brocards sur l'un et l'autre darde.

Je ne suis point sous ces planètes née, Qui m'eussent pu tant faire infortunée.

Onques ne fat mon œil marri, de voir Chez mon voisin mieux que chez moi pleuvoir; Onques ne mis noise ou discorde entre amis, A faire gain jamais ne me soumis, Mentir , tromper, et abuser autrui.

Gallimard 1983 NOTES DE L'ÉDITEUR de la casuistique amoureuse.

» portrait de Louise.

» Enzo Guidici, Louise Labé, Edizioni del l'Ateneo,1981.

«Les Élégies , loin d'être des œuvres mineures, sont en fait des œuvres majeures malgré les circonstances.

( ...

) Majeures pour l'importance que leur a accordée la poétesse en les architecturant après leur composition .

Majeures parce qu'elles livrent la conception de l'amour chez Louise Labé.

Majeures parce qu'elles ont délivré une forme poétique traditionnelle des obscurités et des méandres J.

Guillot, Louise Labé, Seghers, 1962.

« Cette personnalité se présente comme l'incarnation vivante du type féminin de la Renaissance, comme la réalisation colorée et souriante de l'idéal humain et culturel de Léonard, dans lequel le culte de l'âme épouse le souci du corps et la recherche la plus anxieuse s'unit au plus serein rêve de la beauté.

Une harmonie absolue de la vie avec l'art et de la chair avec l'esprit caractérise le « La richesse de son œuvre provient pour grande part de sa concision.

L'amoureuse confie sur l'instant les émois de son âme et de ses sens à l'écrit comme un dépôt unique et sacré.

Elle ne se répétera pas.( ...

) Aussi n'y a-t-il pas à choisir dans ses poèmes, tous bou­ leversants par leur émotion, leur qualité de confidence( ...

) la noblesse de leur féminité.» F.

Zamaron, Louise Labé, Nizet, 1968.

l détail du portrait de Louise Labé , grav.

de P .

W oeri ot de B ouzay /coll.

Vio llet 2 ill.

des œuvres de Louise La~ grav.

de Daull é d'après Nonnonc, 1762 /coll.

Viollet 3 froptispicc de l'&lition de 1555 /cliché B.N .

LABÉ 02. »

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