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SONNETS et ÉLÉGIES de Louise Labé (résumé et analyse de l'oeuvre)

Publié le 27/10/2018

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SONNETS et ÉLÉGIES. Œuvres poétiques de Louise Labé (1522-1566), publiées à Lyon chez Jean de Tournes en 1555 dans les Œuvres de Louise Labé, lyonnaise.

 

Celle qu'on surnomma la « Belle Cordière » appartint, comme Maurice Scève et Pernette du Guillet, au cénacle des poètes lyonnais. Appartenance toute géographique, qui n'impliquait pas de véritables affinités littéraires ou spirituelles. L'œuvre poétique de Louise Labé, composée entre 1545 et 1555, comprend 3 élégies et 24 sonnets : si les élégies demeurent un peu engoncées dans la manière marotique, la perfection formelle des sonnets intègre et dépasse la tradition pétrarquisante.

 

Les trois élégies illustrent l'impossibilité de se soustraire à l'amour, et la violence de cette pas sion chez ceux qui se targuent le plus d'y échap per : « Telle j'ai vu qui avait en jeunesse / Blâmé Amour : après en sa vieillesse / Brûler d'ardeur [...] » (élégie I ). Quant aux vingt quatre sonnets, ils martèlent la douleur de l'absence (IV, XXI, XXII), l'impossible réciprocité de l'amour (I, IX, XV) et le désir d'une fusion qui ne peut s'accomplir qu'en rêve ou en imagination (VIII. Xll).

 

C'est incontestablement dans les sonnets qu'éclate le génie élégiaque de Louise Labé. Dans les trois élégies, la poétesse cherche encore sa voie, entre une rhétorique précieuse et un désir d'expressivité qui confine au prosaïsme.

 

Qu'importe que Louise Labé ait aimé le poète Olivier de Magny, amant volage, ingrat, et peut-être indélicat. La biographie est négligeable, comme l'est cette prétendue sincérité féminine à quoi l'on a réduit trop longtemps les Sonnets. Loin du témoignage psycholo-

gique, la poésie de Louise Labé vibre d'une interrogation sur le désir et l'identité du moi amoureux. Dans le « long travail » et les « soucis ennuieus » de la passion, l'être se désarticule, éclate en projections contradictoires : « Je vis, je meurs : je me brule et me noye, / J'ay chaut estreme en endurant froidure : / La vie m'est et trop molle et trop dure. » Aimer, c'est chercher une vaine coïncidence du moi avec lui-même, comme en témoigne le débat du « cœur » et de l'« œil » au sonnet X. Thème cardinal de cette poésie élégiaque, l'absence de l'autre équivaut à une déperdition de substance, à une dissociation de l'âme et du corps : « On voit mourir toute chose animee, / Lors que du corps l'ame sutile part : / Je suis le corps, toy la meilleure part : / Ou es tu donq, ô ame bien aymee ? » (VI). Plus qu'une donnée conjoncturelle, l'absence est signe d'une fatale et irréversible disjonction des « cœurs » : aucun principe d'harmonie ne peut, à l'instar des lois du cosmos, régler ou accorder les désirs des amants (XXI). L'échange amoureux n'existe pas chez Louise Labé : c'est en vain que le « tourment » de l'un s'efforce d'embraser la « froidure » de l'autre.

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