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Emile

Publié le 12/04/2013

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En 1762, Rousseau mène à bien son double projet d'édification, de son idéal politique et de ses conceptions de l'éducation. La même année, il publie en effet Le Contrat social et Émile. Celui-ci fit l'objet d' une condamnation pour les idées religieuses qu'il défend. En 1745, Rousseau se lie avec sa lingère, Thérèse Levasseur, qu' il épousera bientôt et dont il aura plusieurs enfants. Il les déposera à l' Assistance publique. Il s'en explique dans Les Conf essions : « Je savais que l 'éducation pour eux la moins périlleuse étoit celle des enfants trouvés et je les y mis ( ... ) etje sais bien que nul père n'est plus tendre que je l 'aurois été pour eux, pour peu que l 'habitude eût aidé la nature. «

« (< La manière de former les idées est ce qui clonne un caractère à l'espr-it humain.» EXTRAITS~ ~~~~~~ ~ Dans la préface de l'ouvrage, Rousseau explique et justifie l'ampleur de la tâche que représente Émile On ne connaît point l'enfance : sur les fausses idées qu'on en a, plus on va, plus on s'égare.

Les plus sages s'attachent à ce qu'il importe aux hommes de savoir, sans consi­ dérer ce que les erif ants sont en état d' ap­ prendre.

Ils cherchent toujours l'homme dans l'enfant, sans penser à ce qu'il est avant que d'être homme.

Voilà l'étude à la­ quelle je me suis le plus appliqué, afin que, quand toute ma méthode serait chimérique et fa us se, on pût toujours profiter de mes ob­ servations.

Je puis avoir très mal vu ce qu'il faut faire ; mais je crois avoir bien vu le sujet sur lequel on doit opérer.

Commencez donc par mieux étudier vos élèves, car très assurément vous ne les connaissez point ; or, si vous lisez ce livre dans cette vue, je ne le crois pas sans utilité pour vous.

Au livre II, Rousseau, après avoir réfuté la thèse de l'existence d'idées innées en démontrant que nos premières réflexions nous viennent des sens, indique comment éduquer les facultés corporelles de l'enfant Il y a un exercice purement natu­ rel et mécanique, qui sert à rendre le corps robuste sans donner au­ cune prise au jugement : nager, courir, sauter, fouetter un sabot, lancer des pierres ; tout cela est fort bien ; mais n'avons-nous que des bras et des jambes ? n'avons-nous pas aussi des yeux, des oreilles ? et ces organes sont-ils super­ flus à l'usage des premiers ? N'exercez donc pas seulement les forces, exercez tous les sens qui les dirigent ; tirez de chacun d'eux tout kJlarti possible, puis vérifiez l' impres­ sion del' un par l'autre.

Mesurez, comptez, pesez, comparez.

N'employez la force qu'après avoir estimé la résistance ; fait es toujours en sorte que l'estimation de l'effet précède l'usage des moyens.

Intéressez l'enfant à ne jamais faire d'efforts insuffisants ou superflus.

Si vous l'accoutumez à prévoir ainsi l'effet de tous ses mouvements, et à redresser ses erreurs par l'expérience, n'est-il pas clair que plus il agira, plus il de­ viendra judicieux ? Au livre IV, Émile a développé sa sensibilité.

Pour éviter que ne surgissent les passions néfastes, Rousseau propose les principes d'une religion fondée sur l'amour immédiat.

C'est le message de la Profession de foi du vicaire savoyard Je crois donc que le monde est gouverné par une volonté puissante et sage ;je le vois, ou plutôt je le sens, et cela m'importe à savoir.

Mais ce même monde est-il éternel ou créé ? (.

..

)Je n'en sais rien, et que m'importe.

A mesure que ces connaissances me deviendront in­ téressantes, je m'efforcerai de les acquérir ; jusque-là je renonce à des questions oi­ seuses qui peu­ vent inquiéter mon amour­ propre, mais qui sont in­ utiles à ma conduite et su­ périeures à ma raison.

« ...

de toutes les occupations qui peuvent fournir la subsistance à l'homme, celle qui le rapproche le plus de l'état de Nature est le travail des mains ...

» « Sophie doit être femme comme Émile est homme ...

» NOTES DE L'ÉDITEUR Dans une lettre à d'Alembert du 15 ~eptembre 17 62, Voltaire, qui ne cesse ie décrier l 'Émile, observe pourtant : c< Je me suis moqué de son Émile, qui ~t assurément un plat personnage ; son livre m'a ennuyé; mais il y a cinquante pages que je veux faire relier en maroqum.

»Voltaire, Correspondance, Larousse, 1970.

Chateaubriand, à son tour, en 1797, conteste les idées de Rousseau mais célèbre la beauté du volume: «Ce livre n'est point un livre pratique ; il serait de toute impossibilité d'élever un jeune homme sur un système qui demande un concours d'êtres environnants, qu'on ne saurait trouver ; mais le sage doit regarder cet écrit de Jean-Jacques comme son trésor.

Peut-être n'y a-t-il dans le monde entier que cinq ouvrages à lire : l 'Émile en est un.

» Chateaubriand, Essai sur les révolutions, Gallimard, 1978.

L'historien Jules Michelet, un siècle plus tard, soulève à nouveau le débat à propos d'Émile pour le trancher catégoriquement par des arguments où l'on décélera quelque mauvaise foi : « On admire, mais c'est dur à lire.

Il y a trop d'esprit, trop d'éloquence, trop de toute chose.

Il montre un bras d'Hercule pour toucher une fleur.

( ...

) 1 co ll.

Viollet 2, 3, 4, 5, 6 grav ures de Co llot, é d.

A thêna, P aris, 19 5 6 On sent trop bien partout qu'il n'a pas eu d'enfants et qu'il n'en a vu guère.

»Jules Michelet, Nos fils, Slatkine, 1980.

ROUSSE AU03. »

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