Émile ZOLA : La Curée

« «J'ai voulu montrer l'épuisement préma­ turé d'une race qui a vécu trop vite et aboutit à l'homme­ femme des sociétés pourries; la spéc ula­ tion furieuse d'une époque s'incarnant dans un tempérament sans scrupule, enclin aux aventures; le dé­ traquement nerveux d'une femme dont le milieu de luxe et de honte décuple les ap­ pétits natifs.

» Émile Zola, préface de La Curée.

Le livre La ruée vers l'argent A près le coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte, en 1851 , Aristide Rougon monte à Paris, alléché par la ruée vers l'argent qui marque les débuts du second Empire.

Aidé par son frère Eugène, membre du gouvernement, et par sa sœur Sido­ nie , une entremetteuse, il parvient rapidement à se faire une place et épouse une riche héritière, Renée Béraud du Châtel, alors que sa première femme vient de mourir.

Tir ant profit de la fortune de sa seco nde femme, il s'e nrichit sans sc rupule grâce à la spéculation financière liée aux grands travaux de Hauss mann .

Sou s le nom de Saccard, il devient l' un des homme s les plu s riches de Pari s, s'absorbe dans les affaires louches et la quête de plaisirs.

Alors qu'il fréquente une courtisane de haut vol, Laure d 'Aurigny , Ren ée entretient une relation incestueuse avec Maxime , fils du premier lit d 'Aristide.

Celui-ci ferme les yeux sur les écarts de sa femme et en profite pour lui emprunter de l'argent.

Bientôt lassé de sa belle-mère , Maxime épouse par intérêt une riche gamine, phtisique et contrefaite.

Consciente de sa déchéance , trahie par son mari et par son amant, Renée meurt d 'une méningite dans la fleur de l'âge.

Paris, mauvais lieu de l'Europe L a Curée (1871) est le deuxième volume de la saga des Rou­ gon-Macquart.

Zola dépeint les mœur s corrompues de la haute bourgeoisie et la course effrénée vers les riche sses qui caractérisent la société du second Empire.

Avec l'avènement de Napoléon III, Paris devient la proie des spéculateurs et des affairistes de tout crin, la capitale de la dépravation et de s plaisirs.

Les trajectoires opposées d'Aristide et de Renée illustrent l'accélération de la mobilité sociale qui se produit à ce moment­ là.

Pour construire sa carrière, Aristide Rougon, le bourgeois , n 'hésite pas à briser celle de sa femme , is sue de l 'aristocratie .

Les thèmes de la fatalité des passions et de la sensualité irré­ pressible , chers à Zola, sont également illustrés par la déchéance, en partie consentie, qui frappe Renée, esclave de ses appétits sensuels.

Quand à Aristide Rougon, alias Saccard, on le retrou­ vera dans L'Ar gent, roman qui évoque les milieux financiers à la fin du second Empire.. »