Épinicies de Pindare
Publié le 06/04/2013
Extrait du document
La période 480-460 est, pour Pindare, celle de la fécondité littéraire et de la gloire : il célèbre les vainqueurs des jeux. Généralement, il se rendait dans la ville où l'ode devait être exécutée. C'est ainsi qu'il est entré en contact avec les tyrans de l'époque (Théron d' Agrigente, Hiéron 1er de Syracuse, Alexandre 1er de Macédoine, etc.) et des artistes comme Eschyle et Simonide.
«
L'alipte dirigeant la
lutte des adolescents au
pancrace.
Le taureau
immolé pour
le sacrifice
~------- EXTRAITS
VIe Néméenne
Pour Alcimidas d'Égine, lutteur,
vainqueur du concours des garçons
Il y a la race des hommes, il y a la race des
Dieux.
A la même mère
nous devons de respirer, les
uns comme les autres ; mais
nous sommes séparés
par
toute la distance du pouvoir
qui nous est attribué.
L' hu
manité n'est que néant, et le
ciel d'airain, résidence des
Dieux, demeure immuable.
Cependant, nous avons
quelque rapport avec les
Immortels
par la sublimité
de l'esprit et aussi par notre
être physique, quoique nous
ignorions quelle voie le
destin a tracée
pour notre
course.jour et nuit.
Voici qu' Alcimidas, lui aussi, nous prouve
que la vertu de l'hérédité est pareille aux
champs
fertiles, qui, tour à
tour, laissent les
hommes récolter sur leur sol une moisson
abondante et se reposent pour reprendre de
la force.
Oui, il revient des concours enviés
de Némée, jeune athlète qui, poursuivant
cette victoire que Zeus y octroie, s'est révélé
heureux chasseur au prix de la lutte ; il a
suivi la trace de Praxidamas, son aïeul ;
il est bien
de son sang.
Praxidamas, vain
queur à Olympie,
fut le premier qui
rapporta aux Éacides les rameaux cueillis
sur les bords de l' Alphée ; il se fit couron
ner cinq fois à /'Isthme, gagna trois cou
ronnes à Némée et
mit fin à l'oubli où
demeurait Sôc/eidas, qui fut l'aîné des fils
d' Agésimaque.
ive Olympique
Pour Psaumis de Camarine,
vainqueur de la course des chars
Dieu suprême, qui tiens les rênes du
tonnerre, ce coursier infatigable, ô Zeus, les
Saisons que tu gouvernes, en se déroulant,
m'envoient, au son de
la phorminx dont les
notes variées accompagnent le chant, pour
me
porter témoin des victoires les plus
sublimes.
Quand leurs hôtes triomphent, les
vrais amis font bon et prompt accueil à la
douce nouvelle.
Ah! fils de Cronos, maître
de l' Etna, masse battue
par les vents qui
pèse sur le farouche Typhon aux cent têtes,
reçois, en faveur des Charites, ce cortège
olympionique, le plus durable des honneurs
qu'obtiennent les grands exploits ! Ce
chœur vient
fêter le char victorieux de
Psaumis, qui, couronné
del' olivier de Pise,
brûle du désir d'illustrer Camarine.
Puisse
la divinité être aussi propice au reste de ses
vœux !
Oui, je le dois louer, puisqu'il met
tant de zèle au soin de ses haras, puisqu'il
se plaît à une large hospitalité et qu'en la
pureté de son cœur,
il rêve de la paix, amie
des cités.
Ma parole ne risque
point de
porter
la couleur du mensonge ; car c'est à
l'épreuve que les mortels se font connaître.
C'est elle qui sauva de l'affront le fils de
Clyménos, devant les femmes Lemniennes.
Il
fut vainqueur de la course, dans son
armure d'airain, et, en allant recevoir sa
couronne,
il dit à Hypsi
pyle :
« Voilà ce que valent
mes jambes agiles ; mes
bras et mon cœur ne valent
pas moins ! On voit des
cheveux
grris à des hommes
en la fleur de l'âge, fré
quemment, en dépit de leur
jeunesse.
»
Traduction de Aimé Puech,
Les Belles-Lettres, 1970
Le dolique ou course longue
(de fond).
Nymphe faisant jaillir
l'eau chaude des sources de
Himère
NOTES DE L'ÉDITEUR
« Il est par excellence le poète de cette
civilisation aristocratique
et internationale
qui fleurissait en Grèce avant les guerres
médiques ...
Pindare a la religion de son
art :
tout en assemblant d'éclatantes images et
des mots sonores, il se sent un prophète de
la vérité divine ...
Dans ses dernières
œuvres, on sent passer le regret
d'un temps
disparu, auquel s'accommodait mieux son inspiration.
» Pierre Roussel, La
Grèce et
l'Orient,
Paris, Alcan, 1938.
«Pindare( ...
) représente à la fois une
époque, une ville, une race.
Aussi quel
prodigieux élargissement d'horizon nous
procure son œuvre
! Grâce à lui, nous
connaissons
la somptuosité des tyrannies de
Sicile ou de Cyrène, nous vivons
l'époque
glorieuse d'Hiéron et de Théron.
En Pindare
se reflète l'idéal dorien, grave, sérieux,
profondément imprégné
d'une vision sublime
de
la religion telle que l'expriment
les sculptures
du temple de Zeus à Olympie.
Nous vivons le destin de
la petite île
d'Égine, ardente, passionnée
de justice,
1 coll.
Viollet 2, 3, 4.
5 eaux-fortes de Hans Emi.
A.
Gonin éditeur .
Lausanne.
1944
le destin de Thèbes, la patrie du poète
contrainte de s'incliner devant les Perses.
Athènes devait l'emporter, supplanter
le
commerce de Corinthe, écraser Égine, faire
peser sur ses sujets un
joug de plus en plus
pesant qui devint vite insupportable.
»
G.
Méautis, Pindare, le Dorien,
La Baconnière, Neuchâtel, 1962.
P!NDARE02.
»
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