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Étienne de CONDILLAC : Traité des sensations

Publié le 05/10/2012

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condillac

Ordonné prêtre mais sans jamais avoir exercé de fonction sacerdotale, Etienne de Condillac (1715-1780) consacra toute sa vie aux idées et à la philosophie. Il collabora à L 'Encyclopédie et connut tous les grands philosophes et écrivains de son temps : Rousseau et Voltaire, Diderot et d'Alembert, Fontenelle, etc. Contrairement à la majorité d'entre eux, il resta quelque peu à l'écart des polémiques et des violences de son temps et distant des préoccupations politiques et sociales.

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« Photo Eltplorer Archives Certains spécialistes ont fait remarquer que la doctrine de Condilla c ne devrait pas êtr e app elée "sensualisme ", mot dérivé de "se ns ", mais "sensation­ nisme ".

Le baiser, Rodin Photo H.

J osse.

Paris Le livre Un sensualisme absolu C ondillac a eu l'originalité et le courage de n'accorder au­ cune place aux grands problèmes traditionnels de la philo­ sophie (existence de Dieu, notions de bien et de mal, etc.) et de bousculer les idées reçues.

Les deux ouvrages les plus impor­ tants de son œuvre sont : Essai sur l'Origine des Connaissance humaines (1746) et Traité des Sensations (1754).

Dans le pre­ mier, il reconnaît deux sources à la connaissance humaine: la sensation et la réflexion.

Dans le second, il n'en admet plus qu'une: la sensation .

Il se range donc parmi les empiristes (nos connaissances ne nous sont pas données à priori mais sont ac­ quises par 1 'expérience) et il se pose comme le fondateur du sen­ sualisme.

Et s 'il admet une distinction entre le corps et l'âme, -en contradiction avec son sensualisme absolu- c'est sans doute par concession au catholicisme officiel.

La réa lité n'existe pas P our démontrer sa théorie , Condillac utilise le thème de la statue.

Il la suppose organisée et structurée à l'intérieur comme un homme; mais, à cause de son enveloppe de marbre, elle ne peut recevoir des sensations.

Dans cet état, elle n'éprouve ni plaisir ni douleur , et elle ne peut donc pas rechercher le plai­ sir ou repousser la douleur , pui s qu'elle n'a pas la mémoire de sensations passées.

Le sens primordial étant selon lui le toucher, Condillac imagine alors que la statue a des mains; elle peut dé­ sormais éprouver des résistances et des duretés.

Elle fait donc preuve de mémoire (registre des sensations passées) et de juge­ ment (distinction entre les sensations), et elle finit par avoir une idée de son corps et, après avoir exploré l'espace , d'autres corps.

Pour que l'acquisition des idées et d'une connaissance soit pos­ sible , il faut évidemment que tous les sens soient mis en jeu.

Sa vision de la nature humaine est certes plutôt étroite, la démons­ tration est parfois appauvrie par un esprit de logique sans concession , mais Condillac a eu au moins le mérite de "faire le ménage" dans les idées , à une époque où le rationalisme carté­ sien était remis en question.

Surtout, il fut le précurseur, invo­ lontaire, du positivi sme et du matérialisme .. »

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