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Eugène FROMENTIN : Les Maîtres d'autrefois

Publié le 22/09/2012

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Tout repose ici sur un art extrême de la description : c'est insensiblement et au cours de la même évocation que l'auteur passe du commentaire littéraire à l'analyse picturale et vice versa. Toujours utile, précise, relevant exactement les couleurs, la description ne donne jamais naissance à des considérations extérieures au tableau comme chez tant de critiques. Bien loin de se nuire, connaissance de la technique et sensibilité littéraire viennent se renforcer mutuellement pour prêter vie à l'oeuvre étudiée.

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« La Rond e de mlir, R embrandt.

Photo Edimédia.

Les peintures de Delacroix appar­ tiennent à un cou­ rant qui fut im­ portant au X/Xe siècle : l'orienta­ lisme.

En effet, les voyages en Afrique et en Palestine s'étaient banalisés depuis le premier séjour de Dela­ croix au Maroc.

L'H omme au Chapeau , Fran z H al s.

Pho to L auros-G ir audon .

Le livre L'écrivain face au peintre D 'emblée , Eugène Fromentin prévient son lecteur: il n'est ni historien ni penseur, tout juste peintre! Et ce n'est pas fau s se modestie de la part d'un homme déjà célèbre par son roman Dominique.

Mais qui sont ces « Maîtres d'autrefois >> ? Ils appartiennent à 1 'École du Nord , c'est-à-dire à la Flandre et aux Pays-Bas, et plus particulièrement à l' âge d 'or de ces provinces: le XVIIe siècle.

Pour écrire ce petit livre, Fromentin est allé sur place, à Bruxelles, Anvers, Amsterdam, visitant les musées le matin et rédigeant le soir.

Aussi son livre a-t-illa simplicité et l'imprévu des souvenirs de voyages.

Les deux parties essentielles , Belgique et Hollande , sont chacune longue­ ment dominées par Rubens et Rembrandt.

Mais les disciples et les nombreux maîtres du paysage , des scènes d'intérieur et du portrait sont également présents.

C'est l'occasion pour Fromen­ tin de décrire leurs œuvres et, discrètement, d 'y inclure ses réflexions théoriques sur l'emploi des valeurs et du clair-obscur, ainsi que sur la notion de réalisme.

Les ch armes du passé S i Fromentin examine avec tant d'amour 1 'art du passé, c'est souvent pour l'opposer à l'art de ses contemporains, notamment aux artistes qui, tels Courbet ou Manet, accordaient, selon lui, trop de place aux nouvelles techniques picturales.

Les Maîtres d'autrefois paraît en 1876, soit deux ans après la première exposition impressionniste .

C'est au nom du beau métier, fait de discrétion et d'humilité, que Fromentin admire les toiles purement anecdotiques des Hollandais.

Que dire alors des derniers portraits de Franz Hals , dont la pâte, épaisse , accroche la lumière, où le geste se devine sur la toile , où l'art , en un mot, devient expression plutôt que méditation ? Pour Fromentin la violence des sentiments ne doit pas entraîner la violence du pinceau : «La main n'y est plus.

Il [Hals] étale au lieu de peindre ; il n 'exécute pas, il enduit.

» On peut ne pas approuver le conservatisme de Fromentin, mais on doit admettre qu 'il est, sur bien des points, l 'égal d 'un autre phare de la critique d'art de l'époque: Charle s Baudelaire.. »

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