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Fables de Jean de La Fontaine (analyse détaillée)

Publié le 23/10/2018

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Jean de La Fontaine (1621-1695)
COMPOSITION DE L’ŒUVRE
 
Les 236 fables, réparties en 12 livres, sont présentées sans plan apparent, selon la fantaisie de l'auteur.
 
• Ier recueil : 124 fables (sur 126 pièces) dédiées au Dauphin, âgé de huit ans, réparties en 6 livres précédés d'une Préface. Dans cette série, augmentée de 8 fables en 1671, La Fontaine emprunte les thèmes aux apologues (petites fables visant à illustrer un enseignement moral) des poètes antiques Ésope et Phèdre. Toutefois, il s'en écarte en créant une technique narrative personnalisée : la mise en scène est amplifiée par rapport à la moralité.
 
• IIe recueil : après les 6 premiers livres, 5 sont dédiés à Mme de Montespan ; un 12e s'ajoute en 1694. Dans ce second recueil, précédé d’un Avertissement, La Fontaine avoue sa dette envers les conteurs orientaux. Son point de vue est plus satirique, les fables sont plus longues et la technique d’ensemble est plus élaborée : succession de deux fables sur le même thème, fable développant deux récits complémentaires.
 
Fables-clés : la Cigale et la Fourmi (I, 1), le Corbeau et le Renard (I, 2), le Loup et le Chien (I, 5), le Loup et l’Agneau (I, 10), le Chêne et le Roseau (I, 22), le Laboureur et ses Enfants (V, 9), le Lièvre et la Tortue (VI, 10), les Animaux malades de la peste (VII, 1), la Laitière et le pot au lait (VII, 10), les Deux Pigeons (IX, 2).

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« parler indirectement des hommes et de brosser une satire des conduites humaines.

Les animaux empruntent aux hommes de nombreux traits (apparence physique, mœurs, caractère, comportements, parole, situa­ tions) mais conservent la marque fondamentale de leur origine.

Cette association de deux registres donne à la fable toute son originalité.

• La morale : les fables traitent de grandes questions morales comme l'amour, l'amitié, l'ambition, la justice, la mort, etc.

Prenant appui sur la fiction animale (je me sers d'animaux pour instruire les hommes, Dédicace au Dauphin), La Fontaine refuse le dogmatisme et utilise le détour du conte pour délivrer son message : Une morale nue apporte de l'ennui i 1 Le conte fait passer le précepte avec lui (VI, I).

La morale est abordée sous une forme à la fois poético-narrative (mise en situation, récit) et didactique (moralité).

• La société du XVIIe siècle : par sa peinture des différents milieux sociaux, La Fontaine s'inscrit dans la lignée des moralistes de son temps.

Mis en scène dans leur environnement respectif, le roi et les courtisans, mais aussi les paysans et les marchands sont présentés dans des situations typiques à valeur historique.

Sur un plan esthétique, la forme concise de la fable donne à cette peinture sociale toute sa force argumentative.

FORMES POÉTIQUES PRINCIPALES L'alexandrin, souvent combiné avec le vers libre dans des systèmes de rimes variés et une rythmique très enlevée.

STYLE • Un style rhétorique -la personnification : -Sire, répond l'Agneau, que votre Majesté 1 Ne se mette pas en colère (I, 10) -la litote : Son voisin, au contraire, étant tout cousu d'or, 1 Chantait peu, dormait moins encor i 1 C'était un homme de finance.

(VIII, 2) -l'antithèse : Tous les gens querelleurs, jusqu'aux simples mâtins, 1 Au dire de cha- cun, étaient de petits saints.

(VII, 1) • Un style didactique - la phrase impérative : Aide-toi, le ciel t'aidera.

(VI, 18) -la construction impersonnelle : Il ne faut jamais 1 Vendre la peau de l'Ours avant de l'avoir tué.

(V, 20) -la vérité générale : Patience et longueur de temps 1 Font plus que force ni que rage.

(II, 11) • Un style naturel -le discours direct : Hé 1 bonjour, Monsieur du Corbeau.

1 Que vous êtes joli 1 que vous me semblez beau 1 (I, 2) -le discours indirect libre : Un jour[.

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.] 1 Des députés du peuple rat 1 S'en vin­ rent demander quelque aumône légère : ils allaient en terre étrangère 1 Chercher quelque secours contre le peuple chat (VII, 3) -l'apostrophe au lecteur: Qui d'eux aimait le mieux ? Que t'en semble, lecteur? (VIII, 11). »

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