Fables de La Fontaine (Résumé & Analyse)

« l'agneau que les flatteries hypocrites du renard. La Fontaine a lui-même défini son oeuvre comme « une ample comédie à cent actes divers ».

Chaque fableconsidérée isolément fait songer à une courte pièce par la place importante qu'y tient le dialogue et parl'enchainement rigoureux des épisodes, en tout point comparables à l'exposition, aux péripéties et au dénouementd'une comédie. LA MORALE DES FABLES De très vives critiques ont été adressées à la morale des Fables.

Lamartine le trouve « dure, froide, égoïste ».

Elle admet trop facilement la flatterie, l'hypocrisie, toutes les petites lâchetés par lesquelles l'homme assure satranquillité.

Elle ne s'émeut guère de la misère ou de la peine d'autrui.

Mais faut-il en faire grief au fabuliste? Il seborne à mettre en vers la morale d'Ésope qui est celle des paysans de l'Attique, gens aux vues simplistes, pauvreset méfiants.

Ici comme ailleurs, il suit fidèlement la tradition de la fable. Sa pensée morale ne se réduit pas à ces formules sommaires.

Elle est d'abord celle d'un homme modeste, ennemi detoute prétention.

Il ne se croit pas le droit de prêcher les grands sentiments.

Il est trop conscient de sa propreimperfection, trop persuadé de l'irrémédiable faiblesse humaine.

Il doute que l'on puisse amender les caractères.

Maison peut instruire les hommes en leur donnant quelques conseils.

Il leur suggère donc sa conception de la vie. Il ne s'aventure pas dans le domaine de la religion.

Probablement cet homme cultivé, admirateur et à certains égardsdisciple de Gassendi, avait-il adopté au fond de lui-même certains principes des libertins : soumission aux lois, auxusages, et secrète indépendance de la pensée ; hostilité à une morale jugée trop rigoureuse et contraire à lanature.

De là, il s'élève sans peine à la sagesse humaniste.

L'ambition, la cupidité, la jalousie lui sont étrangères.

Cedétachement, qui participe de l'épicurisme et du stoïcisme, contribue à le tenir éloigné du grand principe chrétien decharité.

Il n'est pourtant pas indifférent, ni insensible.

L'émotion avec laquelle il parle de Fouquet, la haute idée qu'ilse fait de l'amitié, prouvent qu'il ne manquait pas de coeur. Fables de Jean de La Fontaine, rassemblées en douze livres, les six premiers (124 fables) ayant été publiés en 1668sous le titre de Fables choisies et mises en vers par M.

de La Fontaine.

Un volume supplémentaire (8 fables), Fablesnouvelles et autres poésies, paraît en 1671, repris dans un deuxième recueil (89 fables) qui est édité en deux fois(1678 et 1679).

Le dernier livre (25 fables) paraît en 1694, peu de temps avant la mort de l'auteur.Jean de La Fontaine ContexteLes Fables de La Fontaine doivent beaucoup aux Fabliaux et au Roman de Renart, qui utilisent déjà des animauxpour représenter des traits humains universels.

Mais elles s'inspirent également du fabuliste grec Esope et desauteurs du XVIe siècle, notamment François Rabelais.Prenant souvent comme personnages des animaux, La Fontaine leur assigne des traits de caractère conformes àleur aspect physique, faisant de chacun d'eux un symbole : le lion est orgueilleux, le renard rusé, le pigeonamoureux, etc.

Avec une rare perspicacité, l'auteur jette un regard aigu sur le monde qui l'entoure, peignant la"comédie humaine" telle qu'il la perçoit.

Sans émettre de jugement, La Fontaine dit simplement au lecteur d'acceptersa propre nature, sans essayer de la changer.

D'une objectivité souvent cruelle, le regard sans illusions qu'il portesur la nature humaine est cependant racheté par un langage truculent, un vocabulaire haut en couleur, mis envaleur par une invention rythmique toujours renouvelée. Premier recueilLe premier recueil, illustré par Chauveau, connaît un succès immédiat.

Il est dédié à "Monseigneur le Dauphin" (fils deLouis XIV, alors âgé de 7 ans) et est destiné à l'instruire en l'amusant.

Il s'inspire principalement d'Esope ainsi que dePhèdre et Babrius.Livre I : vingt-deux fables, dont la Cigale et la Fourmi, le Corbeau et le Renard, la Grenouille qui veut se faire aussigrosse que le Boeuf, la Rat des villes et le Rat des champs, le Loup et l'Agneau, le Chêne et le Roseau.Livre II : vingt-deux fables, dont le Lion et le Moucheron, l'Astrologue qui se laisse tomber dans un puits, le Lièvre etles Grenouilles.Livre III : vingt fables, dont les Membres et l'Estomac, le Loup devenu berger, les Grenouilles qui demandent un roi,le Lion devenu vieux.Livre IV : vingt-deux fables, dont le Lion amoureux, le Jardinier et son seigneur, l'Ane et le Petit Chien, le Geai paré. »